24 h du mans porsche et audi lempoignade a bien lieu

Le départ des 24 heures n'a lieu qu'à 15 heures et rarement de mémoire de manceaux on n'avait vu de tels embouteillages dans l'agglomération aussi tôt le matin. Les malicieux mettent sur le dos de la sécurité du Président de la République, qui n'a pas recours à l'hélicoptère, les autres pensent que l'attractivité du spectacle est telle que tous les records d'affluence vont être battus.
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En tout cas, bouchons ou pas à 9 heures et pour 45 minutes les voitures s'élancent pour la traditionnelle séance de warm-up destinée à vérifier que tout est bien en ordre de marche sur les voitures et dans le stand.

Notre ami Tristan Gommendy  se demandait si l'auto serait prête à rouler et exprimait son soulagement de savoir que son équipier Badey avait validé la nouvelle auto, reconstruite durant la nuit, après rupture d'un point d'attache sur la coque de la belle Oreca 05 N° 46 du Thiriet Racing.

Il faut dire que sans la solidarité de l'équipe concurrente KCMG disposant d'une coque pré-montée et l'ayant mise à disposition du Thiriet by TDS Racing, les 24 heures se seraient passées à regarder la télévision.

Un départ sous l'œil des Présidents

Le Président Hollande sur la passerelle surplombant la piste accompagné du Président de la FIA Jean Todt et du Président de l'ACO Pierre Fillon, écoute les commentaires de ces spécialistes, alors que la meute hurlante du désir de s'affronter enfin s'élance pour le festin tant attendu. 

Comme si ce baisser du drapeau tricolore constituait déjà un exploit en soi, dans les stands ce sont les poignées de mains viriles et les accolades fraternelles  qui saluent cette première étape, celle d'avoir amené la voiture en piste.

Alors que les carrosseries font chatoyer leurs décorations colorées, les chronos sont déjà surveillés, les datas enregistrés. Chacun regagne son poste s'enferme dans sa mission. La cohésion joue à plein et alors que les pilotes vont entrer dans leur bulle de concentration après l'excitation du départ vécue au milieu des leurs en bord de stand, le public tente de lire la stratégie qui va être retenue par chaque constructeur.

A l'évidence, personne n'entend laisser partir un lièvre de marque opposée et Porsche bétonne devant avec deux Audi dans le train arrière, tandis que Toyota, à quelques trois secondes au tour semble déterminé à ne pas déroger d'un tableau de marche plus raisonnable, en raison du fait de ne pas disposer de trois autos certainement mais aussi, à cause d'un déficit de performance avéré.

Moins de 40 minutes après le départ chez les protos des constructeurs, les premiers ravitaillements interviennent sans changement de pilote, ni de pneumatiques. Selon l'adage populaire dans les paddocks,  pour gagner les 24 heures, c'est facile il faut éviter toute embûche et, s'arrêter le moins longtemps et le moins souvent possible. Sans doute sur cette longueur d'onde, chez Porsche tout le monde semble confiant, comme Romain Dumas qui dans un sourire nous glissait: pour nous la course ça va être facile parce que l'on va gagner !

Des safety-cars

Après une heure de course une première voiture de sécurité intervient suite à un accrochage entre la Porsche GT N° 91 et la Domme LMP1 N ° 13. La Porsche prend feu, la Rébellion sort dans le bac à graviers et la BRo1-Nissan N° 37 bénéficie également de ce strike!

Tous les beaux calculs des teams sont à reprendre. Les consommations différentes si l'on roule derrière un safety-car ou à fond en course, nécessitent une actualisation du programme, qui peut aller jusqu'à  faire rouler beaucoup plus longtemps un pilote. Nous souhaitons seulement ne pas connaitre la valse des voitures de sécurité connue voici quelques années et qui avait quasiment dénaturé la course.

Au lâcher des fauves après que la voiture de sécurité se soit effacée, comme des enragés les pilotes s'affrontent souvent de manière virile, mais rien n'y change les deux Porsche se dressent en barrage devant les Audi. Au fur et à mesure de l'avancée des choses et en fonction des raviatilleemnts Audi arrive à passer un museau en tête mais souvent la marche en avant est contrariée par quelques incidents comme une grosse chaleur pour Tréluyer sur l'Audi  N° 7 ou encore une sortie de piste de l'Audi  N° 8 avec Duval au volant. Ces incidents de course ont forcément contribué à une inflation de zones placées sous drapeau jaune ou encore de nouvelle voiture de sécurité. 

En tout cas la course a mobilisé la foule des grands jours. Les navettes des photographes restent engluées dans les bouchons et les stands accueillent moult VIP ou invités passionnés profitant de charters sous bonne escorte appréciant de pouvoir vivre en direct un ravitaillement ou bénéficier d'un balcon dominant la piste.

Les informateurs

Nos deux pilotes, informateurs de luxe, ont tous les deux pris le départ et sont restés très longtemps dans l'auto par suite de changement de stratégie pour cause de safety car. Emmanuel Collard sur la Ferrari N° 83 n'était pas très satisfait de ce premier long relais et s'en explique ainsi:

Ce ne fut pas terrible du tout. J'ai démarré en seconde position en GTE Am mais c'est la première fois que j'utilisais des pneus medium  parce qu'il faisait chaud. L'équilibre était bon mais je n'avais pas le grip général sur l'auto. A part cela tout fonctionne bien mais là, j'ai vraiment eu beaucoup de mal. 

Ceci étant posé, Emmanuel ayant debriefé longuement avec son ingénieur les mesures rectificatives ont été mises en œuvre et François Perrodo semblait en meilleure posture dans un relais suivant.

Tristan Gommendy en LMP2 sur l'Oreca  N° 46 Thiriet By TDS avait la lourde charge de partir avec la nouvelle coque changée durant la nuit et tenait bien entendu à montrer qu'il fallait toujours compter avec son équipe en termes de championnat voire de victoire ici au Mans. 

Nous étions impatients de lui demander comment ça allait après  trois relais , d'entrée de jeu.

Moi ça va . J'ai eu des doutes sur le fait de pouvoir tripler. Nous avons pris une décision tardive en ce sens mais l'auto est restée bien équilibrée. Le seul truc c 'est que j'ai pris du mauvais trafic et je ne pouvais rien y faire. Au départ j'ai stagné un peu volontairement pour  savoir ce qu'ils allaient faire  ( KCMG et  G-Drive) qui étaient en train de se battre et du coup j'ai trouvé que leur rythme n'était pas impressionnant et j'ai senti que je pouvais aller les chercher sans prendre de risques, ce que j'ai fait.

Quand la course n'est pas trop hachée par les divers incidents et la valse des drapeaux jaunes, il semblerait qu'Audi veuille bien marquer son territoire et signifier aux prétentieux porschistes, que les maîtres du lieu sont encore les seigneurs aux anneaux. En effet, successivement les diesels Audi font cracher les injecteurs- en respectant la sobriété énergétique imposée- et, après Lotterer, c'est Albuquerque qui bat le record de la piste en course, avec un  3' 17''647 sur son Audi  N° 9.

Tout reste à faire

En tête de la course, nous trouvons au moment de passer à table: une Porsche, deux Audi  et deux Porsche toutes dans le même tour, cela  démontre l'intensité de la course et aussi l'incidence des sorties des safety-cars.

En LMP2, les deux Oreca 05 tiennent tête à la Gibson N°41 et de l'Alpine N° 36.

En GTE Pro la  Corvette semble en mesure de se battre avec les Aston Martin ou Ferrari, alors qu'en GTE Am la science de la course de l'AF Corse doit déployer  tous ses moyens pour contenir les Aston.

Oui, nous en étions persuadés l'édition 2015 méritait le détour, la preuve le Président de la République est passé.

Crédit photographique: Gilles Vitry, La Revue Automobile

  

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