Essai porsche 718 cayman vs mercedes a 45 amg

Qu'est-ce qui nous a pris‚!? Comparer une berline compacte badgée de la grosse étoile Mercedes et le petit coupé de Porsche, la 718 Cayman, ressemble plus à un égarement journalistique qu'à un essai en bonne et due forme. Pourtant, à y regarder de plus près, elles présentent plusieurs points communs. Le premier est que toutes deux sont pourvues d'un 4 cylindres turbo de 2 litres. Et le second, non des moindres, est qu'elles sont revêtues, pour l'occasion, d'une belle robe rouge...
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Pour entrer dans l’automobile de sport et sa froide rigueur toute germanique, vaut-il mieux faire confiance aux sorciers de Mercedes-AMG ou se laisser porter par le savoir-faire légendaire de Porsche  ? La réponse se trouve dans cet essai comparatif entre la Mercedes A 45 AMG et la Porsche 718 Cayman.

Mimétisme teuton…

Nous confrontons aujourd’hui la Mercedes A 45 AMG et la Porsche 718 Cayman dans leurs versions les plus populaires, puisque l’une comme l’autre rajoute à leur ticket d’entrée de plus de cinquante-cinq mille euros, un minimum de vingt-cinq mille euros d’options. Nous ne sommes pas à une ou deux pingreries près avec nos voisins d’outre-Rhin  !

Avant de partir sur l’essai comparatif, je vous propose de faire le tour du propriétaire, car l’une et l’autre ne sont pas vraiment « nouvelles ». Elles sont, ce que l’on appelle dans le métier, un facelift ou une phase 2. C’est-à-dire qu’elles ont profité d’une mise à jour technique et esthétique.

Le

Pour le style, mieux vaut s’équiper d’une loupe. Car les designers nous offrent le parfait exemple de l’expression « bonnet blanc et blanc bonnet ». Les retouches esthétiques sont soit peu nombreuses, soit trop sobres. Tout juste faudra-t-il se satisfaire de nouvelles jantes et surtout d’optiques à LED plus saillantes pour la Mercedes alors que la 718 Cayman, qui gagne une carrosserie à 70 % inédite, ressemble comme deux gouttes d’eau à l’ancienne génération.

Les nouveautés se cachent surtout sous le capot moteur. Si la Mercedes se renforce en faisant grimper son 4 pattes à la puissance stratosphérique de 380 canassons, la Porsche Cayman fait sa révolution. Les motoristes vont même jusqu’à choquer les puristes, en abandonnant le légendaire Flat 6. Juste derrière les sièges, se cache désormais un vulgaire 4 cylindres de 2 litres à injection directe.
Tout n’est pas si morose, puisqu’en perdant 2 cylindres et en lui greffant un gros turbocompresseur, ce moteur développe une poignée de chevaux supplémentaires. Il atteint la barre des 300 chevaux, pour un couple bien plus généreux de 380 Nm.

Pour transmettre la puissance sur l’asphalte, nos deux bolides font confiance à une boîte automatique à double embrayage comptant 7 rapports. Si la Porsche se contente des roues arrière motrices, l’AMG envoie sa cavalerie sur les 4 roues grâce au système 4MATIC de Mercedes.
Avec tout ça, on pourrait se dire que l’AMG explose les chronos de la Porsche. Mais cela équivaudrait à ne pas tenir compte de la masse. La Mercedes accuse une masse de 1 555 kg, alors que le poids de la 718 Cayman reste raisonnable avec 1 365 kg.

Passons à l’intérieur…

La Mercedes-AMG s’étire sur 4,37 mètres de longueur. La Porsche, pour sa part, la dépasse d’un cheveu. Ce qui signifie que cette dernière profite d’un énorme centimètre supplémentaire pour accueillir plus généreusement ses passagers. Mais le problème, c’est que le moteur prend la place des sièges arrière. Si vous voulez voyager à trois, il faudra l’installer dans le coffre à l’avant. Choisissez plutôt un ami contorsionniste, pas trop grand ni claustrophobe, car il devra, dans le sens littéral du terme, « se plier en 4 » pour entrer dans les 150 litres qui se cachent sous le capot avant.

Coffre

La Mercedes A45 AMG en offre bien plus. Vous pouvez également mettre quelqu’un dans la soute à bagages. Elle affiche 341 litres et en enlevant la plage arrière, le passager pourra profiter du voyage avec vous. Sinon, il y a toujours la solution plus traditionnelle de la banquette arrière. Si ce n’est pas Byzance pour les jambes, vous disposez au moins d’une banquette capable d’accueillir, selon le constructeur, 3 convives.

En termes d’atmosphère, Porsche sait y faire. Les matériaux de nobles qualités sont en harmonie avec les teintes du cockpit et on apprécie la suppression de la majorité des boutons au profit d’un bel écran multimédia tactile en format paysage… À côté, l’habitacle de la Merco n’a pas à rougir. La qualité se révèle absolument irréprochable, certainement même meilleure qu’à bord du Cayman, mais le ton sur ton de l’ensemble et l’abondance de boutons garnissant la console centrale (car l’écran n’est pas tactile) ne rendent pas la chose particulièrement joviale !

Clé à la main gauche. Un quart de tour vers la droite et le moteur de la 718 s’égosille gentiment. Jusque-là, tout va bien. Mais en tendant l’oreille, l’expert reconnaîtra le « gling-gling » bien connu des possesseurs de GTi « Made in France » !
Pour la Mercedes-AMG, il suffit de garder sa clé dans la poche et de pousser le bouton START, pour entendre le tonnerre. Les ingénieurs n’y sont pas allés avec le dos de la cuillère, surtout lorsqu’on active l’échappement « super-sport ». La Classe A ferait même rougir les V8 tapis dans le parking de la rédaction…

Levier de vitesses sur D et c’est parti !

Dès les premiers tours de roue dans la capitale, on ressent le tempérament très différent des deux bolides. Le moteur de la compacte Mercedes affiche nettement plus de punch et procure des accélérations particulièrement viriles dès les plus bas régimes. Mais du point de vue du confort, la Porsche fait vraiment mieux. L’amortissement est largement plus filtrant. Dans l’AMG, on se pose même la question de savoir si les ingénieurs n’ont pas confondu un réverbère avec un amortisseur. Cependant, elle compense un peu avec des sièges sport au maintien parfait. Sur les longues langues de bitume lisse de l’autoroute A4 qui nous emmène sur la piste de La Ferté Gaucher, les deux bestioles se révèlent aussi agréables l’une que l’autre. Question consommation moyenne, avec près de 14 litres aux 100 km, la Mercedes se montre trop généreuse avec Total. La Cayman en demande plus de 2 litres de moins.

Heureusement, les 25 km de départementales, avant notre destination finale, s’ouvrent devant nous. Le soleil brille, mais les 8 °C tempèrent, du moins au début, nos ardeurs. Car la transmission intégrale de l’A 45 AMG fait merveille. Le système gère l’adhérence et optimise le grip des pneumatiques à leur maximum. Les passages de courbes s’avèrent bien plus rapides que dans la Cayman qui doit maîtriser sa glisse à chaque accélération. Le train arrière semble plus pressé d’arriver que le train avant ! Il faut jouer en permanence du contre-braquage pour rester sur la route. C’est évidemment plus drôle, mais également « touchy ».

Enfin les 3,6 km comme juge de paix.

Le Graal de ses deux machines demeure le tarmac d’un circuit. Après tous ces kilomètres bridés par la maréchaussée, les Allemandes vont pouvoir livrer tout leur potentiel. Avant de partir à toute berzingue, il nous faut préparer nos autos. L’une comme l’autre propose un châssis actif et donc un mode Sport qui affermit les suspensions, rigidifie la direction et exploite à 100 % la mécanique.

Circuit

Au démarrage, pas de match. L’étoile filante fait couiner ses 4 roues pour prendre 10 bons mètres d’avance et attaquer en premier l’épingle. Mais ici, la Porsche fait bien honneur à son rang avec ses freins plus incisifs et endurants. Elle récupère, peu ou prou, son retard.

Les missiles se rendent coup pour coup, virage après virage. Les chronos s’améliorent tour après tour, et ni l’une ni l’autre ne réussit à prendre l’avantage. La Mercedes joue de sa force et passe chaque courbe à haute vitesse dans le vacarme des pneus criant comme des damnés. La Porsche est moins démonstrative. Plus précise, elle saute gaiement d’un virage à l’autre, en remuant gentiment son fessier. Le spectacle est grandiose, on a l’impression de voir une danseuse étoile et un doberman en furie se faisant la course.

Il faudra attendre, la 30e minute du combat pour avoir le vainqueur. La Mercedes rendra les armes en rentrant au stand. Elle n’en repartira plus. Ses pneus et ses freins, à bout de souffle, auront raison d’elle dans ce comparatif épique. La Porsche 718 Cayman, continuera quant à elle pendant une quinzaine de minutes avant de se sentir agacée de faire joujou toute seule.

Porsche 718 Cayman VS Mercedes A 45 AMG, les notes :

- Style : match nul
- Prix : match super nul
- Habitabilité : Mercedes-AMG
- Finition : Porsche
- Moteur/boîte : Mercedes
- Sur routes : Porsche
- Performances : Mercedes
- Endurance : Porsche
- Consommation : Porsche
Victoire aux points de la Porsche 718 Cayman.

Fiche technique Porsche 718 Cayman VS fiche technique Mercedes A 45 AMG :



Photos : Etienne Rovillé

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