Essai Dacia Jogger GPL : La meilleure voiture du monde ?

Techniquement, le Jogger ne fait pas dans l'originalité, puisqu'il utilise la plateforme moderne CMF-B du groupe Renault. Elle est déjà utilisée au sein de la marque, servant de châssis pour les Sandero, Sandero Stepway et même le nouveau Duster. La différence entre tous ces modèles, c’est que le Jogger allonge franchement ses lignes pour atteindre 4m55 de long pour un empattement record de 2m90. C’est donc 45 cm de plus que la Sandero, ce qui en fait la plus grande Dacia en vente. Du moins, en attendant le prochain Bigster qui arrivera en 2025.

JOGGER : Une recette simplissime ?

Dacia fait tout pour maîtriser ses coûts, et notre Jogger le prouve avec cette face avant identique à celle de la Sandero Stepway. Pare-chocs, capot, phares, ailes et portières avant : tout est identique jusqu'au montant des portes avant. Juste derrière celles-ci, les concepteurs ont opté pour créer un décroché de 4 cm afin de ménager une meilleure garde au toit pour les autres occupants. Un décrochage qui n’est pas des plus élégants mais totalement rationnel, puisque sans lui, il aurait été très compliqué de s'y installer si vous mesurez 1m80 et plus. À l'arrière, on note des optiques arrière verticales conçues pour offrir la plus grande largeur de chargement possible, tout en étant assez économiques à produire. Dans l'ensemble, cette silhouette oscillant entre break et SUV a de quoi séduire, surtout avec notre finition Extrême qui nous fait indéniablement penser aux breaks baroudeurs, tels que les Audi Allroad ou les breaks Volvo V90 CrossCountry. D’ailleurs, cette version Extrême, qui est le haut de gamme, arbore le logo Dacia sur les stickers apposés sur les flancs, des finitions en style cuivré sur les rétroviseurs et aérateurs.

Sur le plan mécanique, Dacia propose une belle palette de moteurs. Mais nous allons nous concentrer sur le Jogger proposé avec un bloc trois cylindres turbo de 999 cm³ carburant au GPL. Ce qui est le plus intéressant, c’est que ce groupe motopropulseur sert de version d’accès. Pourtant, l’ECO-G 100 accepte de rouler à l'essence comme au GPL. C’est ce que l’on nomme bicarburation. Pour alimenter ce petit bloc en carburant, ce Jogger intègre un réservoir de gaz de 40 l (à la place de la roue de secours) en plus de son réservoir à essence de 50 l. De quoi promettre une autonomie totale de plus de 1 000 km. Mais c’est surtout en usage GPL que ce Jogger fera la différence, car en plus de faire grimper la puissance du moteur de 90 à 100 chevaux, il promet d'énormes économies à la pompe. Le prix compétitif du GPL en station-service fait franchement la différence malgré la surconsommation moyenne de l'ordre de 25 %. Lors de mon essai, j'ai établi une moyenne de 8,5 litres aux 100 km, ce qui porte un coût aux 100 km aux alentours de 7 à 8 euros, alors qu'il faudrait 12 à 15 € pour le sans plomb.

Question agrément moteur, il y a de quoi être bluffé. Je pensais que les 100 petits chevaux allaient avoir bien du mal à mouvoir ce beau bébé. Mais non... La puissance est satisfaisante dans toutes les situations. Que ce soit en ville, sur route départementale ou même autoroute, la cavalerie répond suffisamment à mes demandes. Il faut dire que malgré sa taille, le Jogger limite sa masse comme nul autre. La fiche technique annonce 1 300 kg... La concurrence lui rend au minimum 300 kilos... c’est vous dire.

Cette légèreté se ressent également au volant avec une direction légère au rendu artificiel et avec une commande de boîte aux débattements sonores et un peu accrocheuse. Son comportement routier est neutre au possible. C’est en même temps ce que l’on demande à ce genre de machine faite pour déplacer une famille. L’insonorisation globale est dans la moyenne, même si les sifflements aérodynamiques deviennent présents passé les 110 km/h.

Enfin, notons encore que l’habitacle est assez lumineux, même s'il n'existe pas d'option « toit panoramique en verre ». La visibilité globale aurait pu être un peu meilleure. La faute au gros montant de pare-brise qui limite la vision tout comme les sièges arrière, installés en gradins, qui gênent la rétrovision via la petite lunette arrière quand ils sont tous déployés.

Qui dit voiture familiale dit espace à vivre.

Et bien notre Jogger GPL n'en manque pas.
Devant, on y est bien avec une planche de bord joliment dessinée. Des plastiques un peu durs, mais costauds et bien assemblés. L’écran central réagit bien au toucher et il est compatible avec Android Auto et Apple CarPlay via Bluetooth.
À l'arrière, l'espace pour les jambes est un peu plus compté. Mais les minots y seront à leur aise, surtout qu'ils disposent d'une tablette.

Ce n’est pas fini...
Bien qu'il conserve un encombrement extérieur relativement compact, le Jogger peut, comme sur ma version, proposer une troisième rangée pour se transformer en transporteur de troupes, ou plus précisément de 7 personnes.

Les sièges du fond permettent à deux personnes de s'y installer. Leurs vitres arrière sont entrebâillables. On peut glisser ses pieds sous la banquette du deuxième rang pour gagner quelques précieux centimètres. Par contre, si vous installez un passager sur la place centrale de la banquette, sachez qu'il faudra composer avec une ceinture de sécurité centrale peu pratique. Elle se déploie depuis le plafond à partir d'un point de fixation arrimé tout à l'arrière du véhicule. Si c'est certainement économique, ce n'est pas pratique du tout. Tout comme l'usage de la banquette arrière. Elle ne coulisse malheureusement pas et cela oblige à basculer les dossiers puis replier la banquette (1/3-2/3) en portefeuille pour accéder aux sièges du fond. Une manœuvre vraiment pénible si l'on a fixé des sièges auto d'enfant sur les attaches Isofix situées sur les assises latérales du deuxième rang.

Cependant, l’autre atout du Jogger, c’est sa soute à bagages.
En version 7 sièges, le volume disponible est riquiqui avec seulement 160 litres. Mais en configuration 5 places, il devient gigantesque avec un volume de chargement de 506 litres si on conserve les sièges 6 et 7 repliés. En les enlevant, ou en optant pour une version 5 places, le Jogger se transforme en déménageur avec une capacité de 645 litres. Sur le plan pratique, il faudra juste composer avec un plancher de chargement non plat. Vous en voulez encore ?

Eh bien sachez qu'il est vendu, du moins dans ma version Extrême, avec des barres de toit. Avec une petite clé, les barres longitudinales se placent transversalement pour se muer en galerie de toit supportant 80 kg. De quoi fixer facilement un coffre de toit ou une tente pour 4 personnes.