8 h de suzuka empoignade au sommet honda encore maitre sur ses terres

Les 8 heures de Suzuka sont une manche très particulière du championnat du monde d'endurance que les teams européens abordent avec humilité mais également curiosité car c'est bien au Japon que toutes les évolutions moto de compétition prennent naissance. Ce retour aux sources nipponnes des technologies avancées reste très prisé des mécaniciens, qui glanent des infos et des managers, qui recherchent des appuis pour des développements à venir.
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Une épreuve très particulière

Ce déplacement lointain n’est pourtant pas un voyage d’agrément. Des heures d’avion, des transferts, une installation complète d’un stand, une adaptation rapide à un climat saturé d’humidité et avec des températures excédant les 30 degrés, la campagne japonaise n’est pas de tout repos. Quand en plus, il faut compter avec des équipages survoltés, chevauchant des machines survitaminées par rapport à celles côtoyées normalement dans le championnat, il y a de quoi se poser la question de savoir ce que l’on est venu faire dans cette galère. Et pourtant, chacun des teams permanents ne laisserait sa place pour rien au monde. En effet, s’étalonner par rapport à ce qui, du point de vue préparation, se fait le mieux au monde, motive toute une équipe et la pousse à se sublimer pour trouver les meilleures réponses, tant en termes de réglages de la moto que de la performance des pilotes.

Dans cet esprit, au moins quatre équipes majeures se sont présentées au départ de l’épreuve : Honda Racing avec la N° 111 de Gimbert - Da Costa - F.Foray ; Yamaha GMT 94 avec Checa - K.Foray-Gines ; Suzuki Endurance Racing team N°1 avec Delhalle – Nigon - D.Cudlin ; Yart-Yamaha N°7 avec Olson – Maxwell – Bridewell.

A un moindre degré, les teams Motors Events N° 50, R2CL N°2 et Bolliger N°8 ont tenté également l’aventure dans la perspective  de jouer dans la cour des grands et de ramasser quelques points au championnat, si possible !

On a vu que les essais ont donné lieu à une bataille de prestige entre les marques japonaises avec une super pôle, dont la Suzuki Yoshimura est sortie victorieuse devant la Yamaha du Yart et la Honda du FCC TSR. Mais une course de 8 heures est une toute autre histoire qu’un sprint sur un tour bouclé par Takuda Tsuda en 2’06’’703. Avec 70 concurrents au départ on imagine fort bien tous les incidents inhérents au trafic. 

Les teams permanents pour marquer des points au championnat, avant tout

Avant le départ, le SERT privé de Vincent Philippe, pas totalement remis de son terrible accident du Bol d’or et remplacé par Damian Cudlin victime d’une légère chute aux essais, misait sur la sagesse des pilotes et sa science de la course pour tenter d’effacer au mieux le résultat très médiocre  du Bol (10 points) par rapport à ses grands rivaux pour le titre comme le Yamaha GMT94 (50 points) ou le Honda Racing (19 points). Par souci de sécurité et en prévision d’une météo probablement humide, l’équipe de Dominique Méliand, championne du monde en titre, a adopté le système Motec de contrôle de traction pour mieux sécuriser ses pilotes lors des remises de gaz. La concurrence (Honda et Yamaha) utilise depuis quelque temps déjà des solutions identiques que Suzuki hésitait à adopter vraiment, faute de recul d’usage par rapport à cette technologie.

Le GMT 94 ne semblait pouvoir bien exploiter sa Yamaha pourtant performante qu’avec David Checa, les autres pilotes peinant à trouver le bon rythme. Sur la Honda Racing c’est Sébastien Gimbert qui sortait du lot des pilotes maison lors des essais.

Course retardée et écourtée

Pour la course du dimanche la pluie s’est invitée de manière si abondante que le départ des 8 heures est retardé par deux fois et la temps de course ramené de 8 heures à 6h55 pour éviter la nuit profonde.

Même avec une piste bien mouillée cela n’empêcha pas de voir les deux Honda « japonaises » celles du TSR N° 11 et celle de Musashi N°634  de jouer des coudes pour barrer la Suzuki Yoshimura N°34. Ce petit jeu dura un certain temps avec des échanges de position avec la Suzuki Kagayama N°17 et la Kawasaki du team  Green N°87. Au bout de 2 heures de course ce quintet se trouvait dans cet ordre alors que les teams permanents, prudents et désireux avant tout d’éviter toute chute se trouvaient pas très loin mais calculant en permanence sans doute dans leur tête les points possiblement marqués. La Honda Racing N°111 était alors 10ème, la Suzuki du SERT 11ème la Yamaha du YART 13ème et celle du GMT 94 18ème !

Un premier safety car vint un peu calmer les ardeurs de tout ce beau monde. Après le drapeau vert on vit revenir en piste la Honda N° 111 de Gimbert-Da Costa-Foray à la 59ème place suite à un problème électronique l’ayant immobilisée près de vingt minutes.

Devant, les explications sont toujours sérieuses entre les mêmes protagonistes ou presque et, si la Honda TSR N°11 semble bien tenir la tête, les Suzuki Katayama et Yoshimura apparaissent comme des challengers valeureux par rapport à Honda qui fera tout, on peut en être certain, pour triompher sur son circuit.

Régulièrement la Suzuki N° 1 du SERT est remontée à la dixième place au bout de trois heures de course. La Honda N°111 se fraye à bon train un passage pour grimper dans le classement mais la performance ne suffira pas à reprendre la tête des teams permanents. Le team revenu seulement cette saison dans le championnat, mesure sans doute toute les embûches  qu’il faut dominer pour mettre au point une moto d’endurance certes très rapide mais également très fiable. 

On a noté un abandon marquant avec la Suzuki Legend of Yoshimura N°12 en s’accrochant avec sa cousine la Suzuki N°34.

Un second safety car intervient durant quelques minutes. Le rythme un peu fou, se calme pas pour très longtemps !

Après la mi-course la bagarre entre les deux Honda de tête envoie au tapis celle du team FFC TSR, libérant ainsi la tête de la course pour celle du RT-HARC-Pro.  Les leaders ne se lâchent pas d’une semelle et dans le premier paquet les motos sont encore dans le même tour. Derrière, chacun gère au mieux comme dans les courses d’endurance, une fois les choses un peu décantées après des départs de folie. Au Japon, la course est différente l’orgueil national est en jeu et les protagonistes, ayant à priori les armes pour la victoire, ne sont jamais prêts à baisser la garde.

 C’est ainsi que la Suzuki N°34 n’entend pas laisser la Honda N°634 garder son avantage d’un tour en tête de la course et l’on s’attend à un coup d’éclat soit au niveau des ravitaillements soit un coup de poker tenté par De Puniet en fin de course.  A moins d’une heure de la fin de course, un nouveau safety car vient geler  les positions avec le Sert 7ème, le GMT 94 11ème et le Yart 12ème. La Honda N° 111 ne pointe qu’en 36ème position ! La question des ravitaillements peut encore influer sur le classement final mais sans doute à la marge.

 Le même podium qu'en 2013

Au baisser du drapeau, la Honda N° 634 gagne comme en 2013 cette course fortement impactée par les conditions météorologiques. Comme en 2013 encore, Yoshimura Suzuki Shell Advance (Tsuda, Waters et de Puniet) termine deuxième à une minute du vainqueur. Kagayama (Kagayama, Haga et Aegerter) monte sur la troisième marche du podium.

La deuxième place a donné lieu à une belle bagarre entre Yoshimura Suzuki Shell Advance, Kagayama et le YART 07 (Nakasuga, Parkes et Brookes) mais la Yamaha n°07 a dû décrocher suite à un problème de shifter peu après le début de la quatrième heure. Relégué à la huitième place, le YART 07 est revenu à la quatrième place à un tour de MuSASHi RT HARC-PRO.

Pour ce qui concerne les équipes engagées en permanence dans le championnat du monde le SERT (Delhalle, Nigon et Cudlin), première équipe permanente, termine huitième. Le GMT 94 (Checa, Foray et Gines) se classe neuvième devant le YART. Bolliger est 13ème alors que le team R2CL, rallie l’arrivée en 19ème position, alors qu’il avait perdu sur chute au warm up, Matthieu Lagrive. Le team Motors Events N°50  termine à la 25ème  place pour sa première participation à Suzuka.

Le classement provisoire du championnat du monde voit le GMT 94 faire la bonne opération en s’emparant de la tête avec 62 points devant Kawasaki SRC 55 pts, Bolliger 51pts… Le SERT qui a tout fait pour la sécurisation maximale du résultat ne totalise que 23 points. C’est peu dire que les deux courses à venir : 8 Heures d’Oschersleben, le 23 août et 24 heures du Mans les 20 et 21 septembre vont nous valoir des empoignades de toute beauté.

Crédit photographique: FIM

 

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