Endurance moto une saison 2014 d une belle intensite

Avant qu'en coulisses les tractations ne viennent alimenter telle ou telle rumeur quant à la composition des équipages pour chaque team, il n'est pas inutile de dresser un petit panorama global de la saison d'endurance moto 2014 marquée par une lutte féroce des constructeurs et des pilotes pour le titre mondial.

A-t-on bien mesuré toute la tension qui régnait au niveau des marques concurrentes lors des dernières 24 heures du Mans à l’issue desquelles, il faut le souligner, Yamaha décrochait la timbale avec 116 points devant Honda 115 points et Suzuki 114 points ? Chez les pilotes, les écarts étaient plus dispersés et avec la nouvelle répartition de points distribués lors des deux courses de 24 heures, au bout de 8 heures, de 16 heures et en fin de course, gare à l’équipage qui ratait une de ces deux épreuves ! N’est-ce pas Messieurs les pilotes de la Suzuki officielle N° 1, dans la panade dès le Bol d’or ? 

Seulement quatre courses mais d’une belle intensité

En 2014, le championnat annoncé avec cinq épreuves se trouva amputé de la course du Qatar par décision unilatérale des organisateurs locaux, marquant ainsi leur mauvaise humeur à propos des critiques formulées  concernant l’obtention de l’organisation de la coupe du monde de football en 2022. Dès lors, avec un calendrier aussi maigrelet les deux épreuves de 24 heures en France revêtaient une importance, excessive à nos yeux.

La saison débuta par le dernier Bol d’or couru sur le circuit de Magny-Cours. Ce fut une course très mouvementée entrainant des changements de leader incessants, avec successivement la Suzuki N° 1 victime de chute, la Honda N° 111 en délicatesse avec sa transmission et la Yamaha N° 94, qui après une chute repartait à l’attaque mais était jugulée par la Kawasaki N° 11, finalement victorieuse. Dans cette course particulièrement difficile l’équipe du Junior Team Le Mans Sud Suzuki N° 72 réussissait l’exploit de monter sur la troisième marche du podium avec sa machine Superstock, à priori pourtant assez loin en performance pure des motos engagées en série EWC, beaucoup plus évoluées.

A Suzuka, une fois de plus la tradition fut respectée et ce sont les teams japonais qui ramassaient la mise avec un podium constitué par Honda usine, devant les Suzuki des teams Yoshimura et Kagayama. Les teams permanents en quête de points n’étaient pas trop à la fête : la Yamaha usine Monster 4ème, le Sert 8ème et le GMT 94 9ème. La Honda N° 111 était en proie à des problèmes électroniques la reléguant en 33ème position.

Cette même Honda redressait la tête de la plus belle manière lors des 8 heures d’Oschersleben en remportant la course sans coup férir devant la Yamaha du GMT, toujours dans le coup et à l’affut des points en vue du championnat. La Kawasaki Bolliger ramassait les points de la troisième place que le Sert était dans l’impossibilité de cueillir après une chute au départ de Delhalle et le retour difficile d’un Philippe portant encore les stigmates de son carton du Bol. 

Les 24 heures du Mans allaient donc décider de l’attribution des titres et tout le monde avait programmé sur les ordinateurs toutes les simulations possibles et imaginables et pourtant, jamais personne ne fut vraiment certain de l’issue finale tant les bouleversements furent nombreux et spectaculaires.Dominique Méliand malgré toute son expérience de manager se montrait particulièrement nerveux, tant il savait que sans une performance de premier plan sur ses terres mancelles le Japon (l’usine Suzuki) n’autoriserait sans doute pas un engagement total dans le championnat 2015. Il n’eut de cesse de répéter à ses hommes : Nigon-Delhalle et Philippe que la première priorité était : «  de rester absolument sur ses roues ! » Combien avait-il raison car à l’arrivée on pouvait clairement constater que la Suzuki N° 1 gagnait enfin et le devait sans doute aussi au fait que tous les autres concurrents sérieux pour la victoire étaient allés tâter du bitume.La course fut palpitante de bout en bout et, alors que l’on croyait les choses très bien engagées pour la Suzuki, un cafouillage de Philippe, d’abord avec les commandes du système de traction contrôle, puis un demi-tour -interdit moteur en marche- sur l’allée des stands relançait magistralement le suspense quand une pénalité sanctionna justement, cette erreur. La Yamaha N° 94 trop contente d’entrevoir le titre mondial n’en rajouta pas et, c’est bien la N° 1 qui remportait une belle victoire devant la Yam 94 et l’autre Yamaha N° 7 du Yart. La Kawasaki N° 11 très véloce renonçait après être allée deux fois au tapis sans doute à cause des pneumatiques avant ne supportant pas la réduction des changements imposée. Chez  Honda la N° 111 enchainait les problèmes et l’on mesurait un peu plus la difficulté de maitriser tous les paramètres pour dominer en endurance malgré le brio de l’équipage et l’engagement fort de toute l’équipe.

Bilan succinct

 En prenant quelque recul par rapport à chacune de ces courses nous allons tenter d’analyser de manière globale la saison de chacune des grandes équipes animatrices de cette saison.

Au risque de nous répéter il faut souligner combien intrinsèquement le Honda Racing disposait d’une moto et d’un équipage  (F.Foray-Da Costa – Gimbert) plus que performants mais a peiné à concrétiser (avec un peu de chance en Allemagne) en raison de petits pépins techniques et peut-être aussi un léger manque de coordination globale.

Chez Kawasaki, avec la N° 11 on ne disputait pas le championnat mais on avait bien l’intention avant de s’engager complètement en 2015 de marquer les esprits avec un doublé dans les courses de 24 heures, comme à la parade. Le team disposait de la moto la plus aboutie et la plus performante, mais peut-être s’est-on vu trop haut ? En tout cas, les hommes verts sont allés à la bagarre et sont tombés les armes à la main, sans doute pour mieux repartir à l’assaut du titre mondial en 2015.

Chez Suzuki on n’a pas su provoquer la chance sans doute parce que  l’on n’était pas vraiment prêt ou à un assez bon niveau. Pourtant, comme derrière les quelques grands teams il n’y avait pas beaucoup de répondant, il fut possible de se refaire la cerise et sauver la saison dans cette course d’anthologie des 24 heures du Mans. L’absence de course au Qatar a privé l’équipe de pouvoir encore challenger pour le titre qu’elle concéda au GMT 94.

Fidèle à ses habitudes cette équipe Yamaha fort bien gérée, a su jouer tout le temps placée (trois places de second sur quatre courses) et s’est appliquée à faire le mieux possible pour atteindre son objectif de champion du monde. Dans l’affaire, il faut saluer la cohésion des trois pilotes : Checa- K.Foray-Gines et leur homogénéité de performances, mais aussi avoir l’honnêteté de constater combien ils furent bien servis par leurs pneumatiques, notamment sous la pluie (hormis une erreur de choix lors du premier relais au Bol d’or). Michelin avait entrepris avec le GMT un grand programme de développement et l’on put, presque de visu, constater juste après le départ des 24 heures du Mans combien après la chute de Checa la N° 94, avec trois tours de retard, enfumait ses concurrents. 

Malheureusement, si l’on se projette en 2015, nous tenons de la bouche de Piero Taramasso responsable Michelin Motorsport deux roues, que Michelin ne sera pas engagé officiellement dans le Mondial d’endurance 2015 en raison du choix opéré en faveur du championnat Moto GP. Christophe Guyot va devoir chercher ailleurs son salut.

Alors, justement si nous évoquons 2015 il faut parler d’un engagement possible de BMW par le truchement du team Penz 13, dont une  moto a fait sensation aux dernières 24 heures du Mans. 

Il faut également revenir d’un mot sur le calendrier.

Pour éviter de laisser se propager les informations les plus contradictoires sur la question, nous avons demandé à Paul Duparc coordinateur à la Fédération internationale de motocyclisme de nous faire un point de la situation.

A ce jour, le contrat pour la promotion du championnat est en cours de finalisation avec Eurosport. Le promoteur semblait vouloir s’en tenir à un calendrier avec 4 épreuves (24 heures du Mans, Suzuka, Oschersleben et le Bol d’or), la FIM essaie donc de le convaincre de l’intérêt d’inclure  une épreuve à Magny-cours, où le savoir-faire démontré garantirait deux belles courses de 6 heures. En cas de maintien d’un calendrier avec  quatre courses, la FIM se tournerait vers son antenne Europe pour inclure l’organisation de l’épreuve de Magny-Cours dans une Coupe d’Europe. Pour conclure sur cette question, il faut s’interroger pour savoir si le Bol d’or moribond au plan financier trouvera bien son salut en allant au Paul Ricard, où l’on se demande bien comment pourraient être accueillis de très nombreux spectateurs. 

En attendant, dans le diverses écuries les essais ont déjà repris et les équipages définitifs sont en cours de constitution.

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