Interview de san marco et phonz anvil

Alors qu’ils travaillent sur un projet autour d’une Indian Scout Sixty très spéciale, nous avons voulu en savoir plus sur le duo de préparateurs, San Marco et Phonz. Quelle ont été leurs motivations, leurs inspirations et pourquoi ont-ils décidé de travailler sur une Indian Scout ?
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LRA : Quand vous êtes-vous rencontrés pour la première fois ?
?Anvil : « Nous nous sommes rencontrés sur les bancs de l’école, lorsque nous étions tous les deux étudiants à l’école des Arts & du Graphisme. C’est là que nous avons puisé l’inspiration de tous les projets que nous réalisons aujourd’hui. »

LRA : Phonz, quand est née ta passion pour la moto ?
?Phonz : « Mon père était pilote motocross et il participait à des courses dans les années 70. À ma naissance, les seules photos de motos que nous avions concernaient sa carrière. Il ne m’a jamais poussé à suivre ses pas, mais il a fait une erreur fatale : il m’a acheté une mini moto de cross pour mes 5 ans. J’étais trop petit : mes pieds ne touchaient pas le sol. J’avais donc toujours deux personnes avec moi : une pour m’aider à m’élancer et une deuxième pour m’aider à m’arrêter. Plus tard, lorsque j’étais un peu plus âgé, je me suis passionné pour les motos anciennes, sûrement parce que j’ai grandi avec les photos de mon père. Cette passion m’a réellement aidé tout au long de ma carrière et encore aujourd’hui. J’ai étudié l’histoire de la moto et cherché comment la réinterpréter, ce qui est une facette importante de notre métier. »

LRA : San Marco, même question pour toi ?
?San Marco : « Depuis tout petit, j’ai été attiré par tous les types de moteurs. Je me souviens que parfois mes parents étaient forcés de me promener en voiture pour que je m’endorme. Ma passion de la moto vient d’une chute ! J’avais 3 ans et mon grand-père m’avait offert une Vespa électrique. C’était ma première moto (même si elle était électrique), et quand je l’ai vue je l’ai tout de suite trouvée géniale. Mais lorsque j’ai commencé à rouler avec, j’ai dévalé les escaliers de la maison et je l’ai détruite. Pour moi, la moto est un mélange de passion et d’émotions, les mêmes que celles que j’ai ressenties à cet instant. C’était tellement intense que ça m’a amené à faire ce que je fais aujourd’hui. »

LRA : En quelle année a été lancé Anvil Motociclette ? Qu’est-ce qui vous a poussés à devenir des professionnels ?
?Anvil : « Anvil s’est lancé officiellement en 2012 et nous sommes à plein temps sur l’activité depuis 2 ans. La 1re moto que nous avons personnalisée a été créée par hasard. Nous avions tous les deux stocké des motos dans le but de les restaurer, mais un jour, nous sommes tombés sur une qui était impossible à remettre en état. Nous avons donc décidé de nous lancer dans la fabrication d’une moto à notre goût. Et nous l’avons fait ! Or, en la postant sur les réseaux sociaux, elle a été fortement plébiscitée. De là, nous avons été contactés par l’un des magazines motos italiens les plus importants. Et ce ne fut que le début de l’aventure Anvil. À cette période, nous avions tous les deux un autre métier. Phonz travaillait dans la mode, avec sa propre marque, et Marco était directeur artistique pour l’une des plus grandes agences de communication italienne avant de travailler à la relance d’une marque historique d’équipements du pilote. Dans Anvil, nous avons mêlé nos expériences respectives, acquises au fil du temps. Maintenant, Anvil ce n’est pas seulement de la personnalisation de motos, nous sommes également une agence de communication, travaillant dans les secteurs que nous affectionnons particulièrement. »

Anvil & Indian Scout

LRA : Pourquoi le nom Anvil ?
?Anvil: « nous avons tous les deux le même tatouage sur la poitrine et nous l’avons fait avant la fondation d’Anvil. À la suite du contact avec le fameux magazine italien, nous avons eu besoin d’un nom. Nous nous sommes donc mis à chercher quelque chose qui nous représente et le tatouage commun était le symbole parfait, d’autant plus qu’il représentait notre amitié. L’enclume (anvil en anglais) est un objet incassable, et elle est à la base de toutes nos créations. Elle nous représente parfaitement : nous sommes sincères et authentiques, nous suivons les valeurs que nos familles nous ont inculquées, c’est notre force et cela nous a toujours aidés dans la vie. En tant qu’Anvil, nous avons créé des projets dans l’univers de la moto, mais aussi dans d’autres secteurs. Anvil est un univers dans lequel nous mettons nos passions et notre curiosité. Depuis sa création, notre marque n’a jamais arrêté de grandir, nous avons toujours évolué, lentement, mais sans coupure, c’est notre secret. »

LRA : Quels autres passions ou hobbies avez-vous ?
?Phonz : « Je travaille dans l’industrie de la mode et c’est une passion que je cultive encore avec Anvil, c’est pourquoi nous collaborons sur le design des collections de marques comme Eastpak, Colmar Originals et Velasca. J’ai beaucoup cherché, chiné, et depuis mon plus jeune âge je m’intéresse au vintage, particulièrement les vieilles bottes de travail, les vestes en cuir ou au look camouflage. J’adore vraiment aller dans les marchés vintage, tout ce qui touche au passé me fascine. Peut-être que j’aurais dû naître dans les années 50… ou peut-être que dans une vie antérieure, je suis vraiment né dans les années 50 ! »
Marco : « Depuis tout petit, j’adore modifier plein de choses. Même lorsque je jouais avec un jouet, je tentai de le changer pour qu’il soit plus à mon goût et unique. Je ne sais pas si c’est un vrai passe-temps, mais j’ai toujours fait ça, d’aussi loin que je me souvienne. De plus, j’adore la photographie et le graphisme. L’une des choses que mon père m’a transmises est sa passion pour les Jeeps militaires, et tout comme Phonz j’aime tout ce qui a une histoire à raconter. »

LRA : Qui sont vos artistes/groupes favoris du moment ?
Phonz : « Si un truc me passionne, c’est bien la musique ! Marco et moi avons également été DJs à Milan. On jouait du rock, du rock’n’roll, de la country et du folk. Il y a beaucoup d’artistes que j’aime. Creedence Clearwater Revival est parmi nos favoris depuis toujours, tout comme Johnny Cash et June Carter (Baby Ride Easy), Tom Petty (Free Fallin) qui sont deux chansons de ma playlist, tant lors des bons moments que lors des moins bons, un peu comme des marqueurs. Dire Straits : Walk Of Life, cette chanson représente notre amitié. ACDC est LE groupe qui me donne le plus d’énergie ! Lynyard Skynyrd, Willi Nelson, Waylon Jennings, Dolly Parton et plein d’autres ! »
Marco : « La musique est un élément important de ma vie. J’écoute beaucoup de styles différents de musique, cela varie selon la période et ce que j’ai à faire. Je peux aller de la Country à la musique mexicaine, mais si je devais choisir ce serait Lynard Skynard et Creedence Clearwater Revival. »


LRA : Quand était-ce la dernière fois que vous vous êtes sentis « vivants » sur une moto ?
Phonz : « Avant tout, je dois préciser que Marco est le plus talentueux de nous deux derrière un guidon, mon père était pilote, mais je n’ai pas hérité de son talent. La dernière fois que je me suis senti vivant sur une moto, c’était il y a un an, lors de la course de Flat Track El Rollo organisé pendant les W&Waves. C’était ma première course et surtout ma première victoire ! Dans la dernière course, je ne fais pas un bon départ, je suis donc en 3e position, mais petit à petit, je remonte et termine 1er. À chaque fois que j’y repense, j’ai la chair de poule et surtout envie de remonter sur une moto de course immédiatement. »
Marco : « Pour moi, la moto est un savant mélange entre émotions et liberté. Émotions durant les compétitions et lors des courses, liberté à chaque fois que l’on part en virée. Bien sûr, je me sens plus vivant sur une moto dans des conditions extrêmes, proche des limites, spécialement lorsque les plans initiaux partent en vrille. Donc j’oserais même dire que c’est lorsque les choses tournent mal que je me sens le mieux, le plus vivant sur une moto. »

LRA : Combien de motos avez-vous fabriquées au total ? Quelles sont vos 3 favorites ? ?
Anvil : « Environ 23 depuis 2012. Nous n’avons pas de favorites, nous les apprécions toutes, elles sont un peu comme des amis, des proches. Par contre, dès qu’elles sont terminées, c’est différent. On les respecte et les aime encore, mais un peu comme des parents, nous donnons plus d’attention aux nouveau-nés, et pour nous chaque nouveau projet concentre toute notre attention et nos énergies. »

LRA : Avez-vous un outil spécial ou un équipement dans votre atelier sans lequel vous ne pourriez pas vivre ? ??
Anvil : « Peut-être notre tête, c’est la seule chose dont nous avons vraiment besoin, tout le reste peut être remplacé, compensé. »

LRA : Quel est le meilleur conseil qui vous a été donné ?
Phonz : « Malheureusement, dans notre activité, nous n’avons pas eu beaucoup de partage d’expériences avec des confrères plus expérimentés. En Italie, les personnes sont particulièrement jalouses, et au lieu d’enrichir le secteur de la moto, beaucoup préfèrent freiner les plus jeunes. Nous combattons ces vieilles habitudes, et tout ce que nous faisons, comme le Wildays Festival et les Over the Top Flat Track Championship, a pour vocation de rassembler les gens. Le seul conseil venait de ma mère, elle m’a conseillé d’être positif, même lorsque rien ne va. Et elle a entièrement raison, même si ce n’est pas évident de le faire tous les jours. »

LRA : Quand avez-vous entendu parler d’Indian ???
Anvil : « Nous avons toujours connu la marque Indian, étant donné que nous adorons les motos et qu’il s’agit d’une des marques les plus mythiques. »

LRA : Quand ont commencé les discussions avec Indian ?
??Anvil : « Nous avons immédiatement vu l’intérêt d’une collaboration avec Indian, c’est une marque historique, qui garde en tête son passé, son histoire, pour créer un meilleur futur. Et c’est exactement ce que nous essayons de faire dans tous nos projets. Nous sommes sur la même longueur d’onde et toute l’équipe Indian est impressionnante : des gens jeunes, tous passionnés et avec beaucoup d’expertise. »

LRA : Que pensez-vous de la Scout Sixty ? Vous avez eu l’occasion de l’essayer tous les deux ?
Phonz : « Oui, je l’ai essayée et elle a clairement le potentiel pour rivaliser avec beaucoup de motos. La marque Indian réalise un boulot terrible depuis quelques années. La Scout Sixty est puissante, mais aussi facile à prendre en main : c’est top pour quelqu’un qui a de l’expérience tout en étant rassurant pour un éventuel débutant. Mais ce qui attise ma curiosité en ce moment, c’est la FTR1200 Custom, depuis que je l’ai vue, je rêve que d’une chose : l’avoir dans mon garage ! »
Marco : « Je me souviens de la première fois que j’ai roulé sur la Scout Sixty. Ce qui m’a frappé, c’est sa légèreté, et c’est un élément essentiel dans la compétition avec les autres marques, car actuellement, tous les utilisateurs de motos modernes veulent une moto légère. Pour moi, Indian va clairement dans la bonne direction en réinterprétant son histoire avec des codes contemporains. »

LRA : Beaucoup de vos motos adoptent un coloris noir et blanc. Vous avez déjà pensé, tenté d’ajouter de la couleur à vos motos ?
??Anvil : « Absolument pas. Jamais ! Cela ne fait pas partie de notre marque, notre identité, mais il ne faut jamais dire jamais. Peut-être qu’avec de bons arguments et de la motivation, on pourrait essayer… »

LRA : Quel évènement moto attendez-vous le plus cette saison ???
Anvil : « Ça, c’est une question piège (rires). Nous organisons deux évènements et le 1er est Wildays, il se déroule les 1er, 3 et 4 juin. C’est un festival sur les thèmes de la mécanique, des moteurs, de la nature, de la musique et de la gastronomie dans la province de Parme. C’est une immense cour de récréation pour tous les types de motards, et cette année, nous aurons toutes sortes d’activités différentes. L’autre évènement est Over The Top, c’est une course amateur de flat track, inspirée de la science-fiction des années 80’. Il y aura 4 challenges/courses cette année, mais ce n’est que la première étape, car nous aimerions faire quelques échanges ou jumelages avec d’autres championnats européens. Nous sommes impatients d’être en juin pour Wildays et de rouler lors de chaque manche du championnat Over the Top (les 8 juillet, 2 septembre et 7 octobre). »

LRA : Vous restez totalement muet sur le projet en cours sur une base de Scout ? Vous pouvez nous donner quelques pistes sur les modifications que vous allez apporter à la moto ?
?Anvil : « Nous sommes dans le cadre d’un embargo le plus strict, car si nous révélons le moindre détail, nous allons gâcher l’effet de surprise de tous les fans. Nous pouvons juste indiquer que nous allons faire ce que nous avons toujours fait : voyager au travers de l’histoire de la marque, pour réinterpréter la Scout Sixty à notre manière. »

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