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Dans la gamme des véhicules utiles et pas chers, le MG ZS semble vouloir y trouver une place. Il faut dire qu’avec un Dacia Duster bien ancré dans ce marché, le chinois essaie de mettre ses plus beaux atouts afin de parader, et surtout de démontrer qu’il dispose également d’une certaine légitimité.
Cela commence par une esthétique extérieure plutôt flatteuse, avec des lignes douces, s’apparentant à ce que les constructeurs européens peuvent présenter. Ce n’est pas le coup de foudre, mais il se laisse regarder.
La calandre avant fait moderne avec ses feux effilés, tandis que la face arrière est réduite à son plus simple aspect avec le logo MG apposé au milieu. De profil, ce MG est ce que l’on attend d’un SUV, à savoir haut sur pattes et arborant un très léger côté baroudeur, avec ces jantes de 17 pouces, légèrement noyées dans les passages de roue noirs, contrastant avec cet orange pétillant de la carrosserie (en option à 650 €).
Avec un tel design, le MG ZS essaie de soigner son extérieur et poursuit son effort à l’intérieur. En effet, la planche de bord est dans la norme de ce qui se fait chez certains constructeurs généralistes (non premium), avec des matériaux ainsi que des ajustements corrects. On y retrouve des compteurs numériques, un GPS tactile de 10,1 pouces, ou encore des matériaux moussés et des surpiqûres rouges venant égayer le tout.
Si en apparence le bilan est satisfaisant, le positionnement de ce MG ZS se dévoile dès lors que l’on commence à rentrer dans les détails. Malgré des réglages électriques sur le siège conducteur, ceux-ci restent limités en hauteur, et trouver sa bonne position devient rapidement problématique. La faute également au volant qui ne propose tout bonnement pas de réglage en profondeur.
À force d’essayer, on se retrouve finalement très proche du volant, et avec les jambes presque collées à la colonne de direction et bloquées latéralement par le tunnel central, situé sur la droite. À cela s’ajoutent des vitres, certes, automatiques, mais seule celle côté conducteur est impulsionnelle (une pression pour qu’elle remonte intégralement). Côté rangements à l’avant, ceux-ci sont passables, avec seulement la possibilité de loger 2 gobelets dans le tunnel.
Malgré un espace situé sous la console centrale, celui-ci manque de profondeur, et son accès devient compliqué lorsque certaines vitesses sont enclenchées, le levier de vitesses empêchant ainsi d’y accéder. Le MG ZS souhaitant soigner son image, il ne pousse pas plus loin son offre. En même temps, vu son positionnement tarifaire, il fallait bien faire quelques concessions, à commencer par l’absence de la recharge par induction ou encore de prises USB-C.
Bien qu’il y ait une climatisation de série dès la première finition, elle reste manuelle (y compris sur la plus haute finition) et nécessite de passer par l’écran tactile. En creusant un peu plus le système multimédia, on ne peut que constater son manque de réactivité, à commencer par un long temps de chargement au démarrage, pour aboutir sur une interface tenant plus de celle d’Android datant d’il y a 7 ans : vous voilà prévenus.
On se doute que la marque en a bien conscience et propose ainsi Apple CarPlay et Android Auto comme bouées de sauvetage. Côté places arrière, le MG ZS dispose de véritables places permettant d’accueillir convenablement 2 passagers, avec de la place pour les jambes comme pour la tête.
Cerise sur le gâteau, le volume de coffre n’en pâtit pas et se montre suffisant pour le quotidien, avec 448 l (un Dacia Duster fait 445 l), mais il faudra composer avec un accès assez haut placé.
La marque aime la simplicité et le montre jusque dans l’offre de son ZS. Ainsi, hors variante 100 % électrique, seules 2 motorisations sont proposées : 1,5 VTI-Tech de 106 chevaux ou 1,0 T-GDI de 111 chevaux, tous deux d’origine General Motors et revus par la maison mère de MG.
Avec ce 4 cylindres atmosphérique de 106 chevaux, 141 Nm de couple et un 0 à 100 km/h abattu en 10,9 secondes, qu’est-ce qui pourrait bien poser problème ?! À peu près tout… car dès les premiers tours de roue, l’agrément de conduite est absent.
OK, en optant pour un moteur atmosphérique, il était acté de devoir jouer du levier de vitesses pour espérer relancer la machine. Mais le 1,5 l est tout bonnement creux, vous faisant comprendre que les dépassements sont rapidement à oublier. Du coup, si vous mettez certaines velléités de côté, vous pourrez espérer conserver une consommation raisonnable, sur route à vitesse stabilisée, avec une moyenne de 6,2 l/100.
En ville, malgré une puissance relative, il demande à minima 1 l de plus en consommation malgré le système Stop & Start, qui essaie de limiter la casse. Hors de la ville, avec de multiples relances, la consommation dérive plutôt vers les 9 l/100 (et encore, l’essai ne s’est pas fait avec 4 passagers adultes).
Après plusieurs heures passées à bord, le bilan est en demi-teinte : le poids contenu du MG ZS lui permet d’éviter cette sensation de lourdeur, notamment lors des phases de freinage, mais la suspension est bien trop souple. Cette dernière n’arrive pas à atténuer convenablement les mouvements de caisse lors des enchaînements de virages ainsi que les passages de dos-d’âne, avec un effet chamallow trop prononcé.
Avec une conduite accouplée à une direction peu précise et remontant le strict minimum d’informations, on est, du coup, sur de l’« à-peu-près » plutôt que de l’efficacité. En soi, sur ce type de véhicule, ce n’est pas ce que l’on recherche, mais il y a un minimum à avoir. Malgré ces déceptions et son positionnement tarifaire bas, le MG ZS reste toutefois correctement insonorisé, y compris sur voie rapide et autoroute.
Petite subtilité, le choix de ce bloc-moteur empêche de profiter aussi bien du toit panoramique que de l’accès et du démarrage sans clé, une autre manière d’optionner le véhicule en réalité…
Le système multimédia déjà capricieux de jour devient très rapidement ennuyant la nuit du fait de sa luminosité élevée qui gêne énormément. Il est possible de corriger son intensité manuellement (le système auto n’a pas su la gérer correctement), mais même au minimum, cela reste problématique. À l’inverse, en pleine journée, les compteurs, même en luminosité à fond, restent difficilement lisibles.
Bon, en réalité ce n’en est pas un. Si vous songez au MG ZS, c’est surtout pour ses tarifs. Si dans le segment des SUV urbains, vous avez dorénavant l’embarras du choix, ceux proposés à un tarif plus qu’attractif ne sont pas légion.
Ainsi, proposé à partir de 17 490 €, le MG ZS thermique est 500 € moins cher que le premier niveau de finition du Dacia Duster, qui plus est, proposé en GPL. Le SUV chinois est disponible en 2 niveaux de 2 finitions, 2 motorisations et avec comme seule option le choix de la couleur de carrosserie, pour des tarifs grimpant jusqu’à 20 990 € (hors options). La plus haute finition (Luxury) est bien équipée avec la caméra 360°, la surveillance des angles morts, l’avertissement de trafic à l’arrière du véhicule, ou encore les sièges avant chauffants.
Pour peu que vous optiez pour le moteur 1.0 l T-GDI de 111 chevaux, vous aurez également le toit panoramique ainsi que l’accès et le démarrage sans clé. Mais pour avoir ce niveau d’équipement sur le Dacia Duster, il faut alors débourser 21 300 € pour une version haut de gamme équipée du premier moteur essence de 100 chevaux. Là où le MG fait la différence, c’est avec sa garantie 7 ans/150 000 km, plus étendue que celle de Dacia (3 ans/100 000 km). Le retour à la réalité vient toutefois trancher en faveur du Dacia Duster, avec un malus bien plus raisonnable sur sa motorisation Eco-G de 100 chevaux, ne demandant que 100 à 150 €. En face de lui, le MG doit s’incliner avec un énorme malus de 1 386 €, quelle que soit la motorisation choisie.
Retenez que les deux SUV sont assez similaires sur les prestations et rapport qualité/prix, avec un avantage pour le Dacia Duster en matière d’agrément de conduite et de malus écologique (écart qui se réduit si vous optez pour un bloc Dacia plus puissant).
2022 16104 km Manuelle Essence
2022 24911 km Manuelle Essence