Essai Jaguar F-Type R coupé

Elle est pour qui ?

Evidemment, essayer un monstre mécanique de 550 chevaux sur circuit et sur routes de campagne a provoqué un climat tendu à la rédaction. La question que tout le monde se posait : qui va y aller ? Pour ne pas faire de jaloux, un seul choix s’offrait à nous. La courte paille !
Plutôt malheureux au jeu et heureux en amour, cela ne pouvait être moi le chanceux qui tirerait la toute petite paille… Pourtant, me voilà prêt à vous raconter mes impressions sur le nouveau félin made in England.

Sous son si long capot

Pas de demi-mesure ! Pour devenir la Jaguar la plus performante de grande série, la marque anglaise installe un V8 de 5 litres suralimenté de 550 chevaux et 680 Nm de couple. Les motoristes nous affirment que cette F-Type R expédie le 0 à 100 km/h en 4,2 secondes et se limite électroniquement à une vitesse max de 300 km/h. Des performances dignes d’une super-car qui me font passer mine de rien, lors de la présentation, de l’excitation à l’angoisse.

Je rentre dans le cockpit

Je suis accueilli par un magnifique siège baquet en cuir à surpiqûre couleur carrosserie. Le petit volant laisse entrevoir le compte-tours avec sa zone rouge commençant à 7000 tr/min. La boîte de vitesse s’actionne via un petit levier, mais aussi grâce aux palettes situées derrière le volant à la façon d’une F1.

La tension grimpe à une vitesse folle. Je sens mon cœur qui se prépare à courir un marathon. Il est temps d’appuyer sur le bouton poussoir de démarrage…

Le V8 hurle de rage !

Je vais enfin tester la bestiole sur la piste. Pour ne pas perdre la face, je ne lésine pas et commence pied au plancher. 7 secondes plus tard c’est déjà le premier virage à 75 mètres devant, mais le compteur de vitesse m’indique plus de 200km/h. J’appuie comme un enragé sur la pédale du milieu qui actionne des freins carbone céramique. Me voilà catapulté sur le volant, tandis que la voiture ne bouge pas d’un iota. Virage passé, je renvoie la sauce. La boîte séquentielle libère les chevaux sur le seul train arrière avec une efficacité sans pareil.

Nouveau virage, je tape une nouvelle fois dans les freins et la boîte renvoie les gaz pour éviter un blocage. Je me mets même à croire que je suis devenu un maître dans l’art du « talon pointe ». Un vrai tour de magie, surtout sans pédale d’embrayage… Il me reste 73 virages avant la fin du test et je suis déjà en sueur.

Le test est long et me permet de vous garantir que la F-Type R coupé est largement capable de rivaliser avec une Porsche 911 GT3 ou une Lamborghini Huracan… La F-Type se rapproche plus d’une super-car par son caractère extrême que d’une grand tourisme !

On passe sur la route

Evidemment pour contrôler une horde de 550 chevaux, rien de tel qu’une piste bien lisse d’un circuit pour apercevoir les limites techniques d’une automobile d’exception. Le problème est que l’acheteur lui, la conduira sur routes. Et là, ma monture s’est avérée surprenante.

Les 8 cylindres superchaged se jouent de toutes les situations de la route. A chaque effleurement de la pédale de droite, le fauve rugit avec force et nous colle aux sièges baquets. A chaque dépassement, le compteur de vitesse passe de 80 à 200 km/h en moins de 6 secondes… De la folie furieuse !

Le premier village arrive ! Il démontre de suite qu’une supercar ne fait pas de concession pour le confort de ses passagers. A chaque pavé, plaque d’égout ou changement de bitume, l’auto vous le fait ressentir. De plus, la ceinture de caisse haute, le capot interminable et la vision de 3/4 arrière inexistante ne facilitent pas le déplacement. Par contre, laissez-là en plein cœur d’un village et 3 minutes plus tard c’est l’émeute… Elle déchaine les cœurs de 7 à 77 ans.