Essai Mitsubishi Outlander PHEV 2024 : Bien en glace !

Mitsubishi Outlander : Hybride et 4 roues motrices

La Mitsubishi Outlander PHEV se présente avec assurance, portant les stigmates de son héritage et de ses ambitions futures. Sa silhouette, bien que reconnaissable, cache sous ses lignes une promesse de performance hybride, mêlant habilement puissance et respect de l'environnement. À première vue, l'engin affiche une esthétique soignée, équilibrée, sans pour autant tomber dans l'exubérance. Mitsubishi semble avoir opté pour une approche mesurée, privilégiant l'efficacité et la fonctionnalité à une ostentation superflue.
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À bord, l'habitacle se veut accueillant, proposant un environnement où le confort prédomine sans toutefois verser dans le luxe tapageur. L'espace est généreusement aménagé, offrant aux passagers une aisance notable, preuve d'une réflexion approfondie sur l'usage familial de ce SUV. Cependant, quelques plastiques durs çà et là rappellent que des compromis ont été faits. Probablement dans un souci de maîtrise des coûts.

La fiche technique du véhicule, que j'ai eu l'occasion d'étudier avant ma rencontre avec l'ingénieur en chef japonais, souligne un engagement vers une motorisation plus respectueuse de l'environnement. Le système hybride rechargeable combine un moteur atmosphérique cubant 2,4 litres à deux moteurs électriques. Si la plupart du temps ce 4 pattes sert de générateur aux deux e-moteurs, il entraîne, seul, le train avant sur les voies rapides. Autrement dit, c’est l’IA qui gère au mieux l’énergie mise à sa disposition entre les électrons dans la batterie et le sans plomb dans le réservoir. Une machinerie très complexe qui se veut, selon les ingénieurs, proposer la conduite la plus fluide et silencieuse possible, notamment en mode tout électrique. La batterie, de capacité accrue par rapport à ses prédécesseurs, suggère une autonomie électrique respectable, quoique l'expérience réelle puisse varier selon les conditions de conduite et les habitudes des utilisateurs.

La conversation avec l'ingénieur en chef, un homme visiblement passionné par son travail, m'a permis de plonger dans les entrailles du système S-AWC, ce Super All-Wheel Control dont Mitsubishi peaufine la réputation depuis des années. Le discours technique, bien qu'empreint d'une fierté légitime pour les avancées réalisées, a par moments flirté avec une complexité pouvant échapper au non-initié. Néanmoins, l'essentiel reste clair : le S-AWC est au cœur de l'expérience de conduite, orchestrant une distribution du couple entre les roues avec précision pour optimiser la traction et la stabilité..

C'est sur le lac gelé de Kuusamo que la théorie s'est confrontée à la pratique. Le cadre, presque irréel, semblait détaché du temps, offrant un terrain de jeu idéal pour éprouver les limites du véhicule.

Outlander PHEV : Sur la glace avant le tarmac…

Dans l'environnement impitoyable du lac gelé de Kuusamo, le Mitsubishi Outlander PHEV 2024 dévoile une facette de sa personnalité qui interpelle. Loin des discours exaltés sur la puissance brute et la liberté de glisse, ce qui se révèle ici est un contrôle rigoureux, une maîtrise de la glace qui frôle l'austérité. Le système S-AWC, pilier de cette discipline mécanique, se manifeste non pas comme un facilitateur de dérapages contrôlés, mais plutôt comme un gardien strict de la trajectoire.

Au volant, dès les premiers instants de conduite sur la glace, on comprend tout. Là où l'on s'attendrait à ressentir le frisson de la glisse, et à négocier avec l'adhérence précaire pour dessiner des arcs élégants sur la surface gelée, l’Outlander PHEV impose une autre réalité. La sensation n'est pas celle d'une danse avec la glace, mais plutôt d'une marche dans des sillons invisibles. Chaque tentative de glissade est promptement corrigée. Chaque élan vers l'indiscipline, tempéré. Le système S-AWC veille, imposant sa loi avec une efficacité qui, bien que techniquement admirable, laisse mon enthousiasme de la conduite joviale sur sa faim.

Cette maîtrise castratrice de la glisse ne laisse aucune place au « fun », certes, mais elle limite également l'espace pour l'expérience brute de la conduite sur glace. Les interventions du S-AWC, bien que discrètes et indéniablement efficaces dans leur objectif de maintien de la trajectoire, agissent comme un filtre entre le conducteur et la route. La connexion directe, cette communication tangible avec la surface qui permet de ressentir chaque nuance de la glace, se trouve atténuée, remplacée par une sensation de sécurité inébranlable mais quelque peu impersonnelle.

Lors des accélérations, où l'on s'attendrait à une lutte pour la traction, l'Outlander PHEV déploie sa cavalerie avec une sobriété qui confine à la prudence. Les roues mordent la glace avec efficacité, propulsant le véhicule en avant sans le spectaculaire mais rassurant ballet de corrections que l'on pourrait anticiper. La technologie embarquée travaille sans relâche pour assurer une progression linéaire, faisant de la conduite sur glace une affaire plus technique que passionnelle.

Ce test, loin d'un simple exercice de style, a révélé les ambitions et les défis de Mitsubishi avec son Outlander PHEV 2024. L'ingénieur, présent à mes côtés, observait chaque manœuvre avec une attention minutieuse, notant mentalement chaque comportement du véhicule. Sa présence soulignait l'engagement de la marque dans un processus d'amélioration continue, consciente que chaque kilomètre parcouru est une opportunité d’apprentissage.