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Essai DS 3 PureTech 130 EAT8 : elle a tout pour elle, même le prix…

Gros succès pour la DS 3 première du nom, avec plus de 180 000 exemplaires écoulés et une certaine pression pour assurer son remplacement. Sauf que celui-ci n’arrivera pas, car la DS 3 Crossback se positionne différemment dans un nouveau segment et avec un niveau de vente moins enthousiasmant. Toutefois, avec le DS 7, ils assurent la plupart des ventes de la marque, la DS 9 étant un échec et la DS 4 semblant patiner au démarrage malgré de bonnes prestations. Le temps du restyling pour le DS 3 est arrivé : suffisant pour assurer d’autres ventes ?
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À vouloir casser les codes…

Le style des DS est particulier, car inédit dans le paysage automobile. Néanmoins, il s’avère réussi, notamment pour la nouvelle DS 4 et le DS 7 restylé (précédemment essayé ici). Celui de la DS 3 reste toutefois léger afin d’être rentable, la marque peinant à conserver la clientèle initiale du fait du bond tarifaire.

C’est pourquoi la marque a effectué un lifting allant dans le sens de ses dernières productions pour cette DS 3, qui perd au passage l’appellation Crossback. (Ndlr : cela veut-il dire qu’il redevient légitimement le successeur de la DS 3 initiale ?) Techniquement, cette DS 3 conserve l’aileron de requin typique du premier modèle, mais associe une identité propre dans la lignée des récentes DS.


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Ainsi, elle conserve sa grande calandre mais adopte de nouveaux feux de jour afin de renforcer son aspect statutaire. À l’arrière, c’est plus subtil, avec des feux encadrés par des contours sombres, tandis que la poupe arbore désormais « DS Automobiles ». Dans ce bi-ton avec la nouvelle teinte baptisée rouge Diva (facturée tout de même 1 200 €, y compris en haut de gamme) et toit noir, la DS 3 arrive à séduire un peu plus. En tout cas, entre le Peugeot 2008, l’Opel Mokka et la DS 3, il est impossible de les confondre ! À l’intérieur, il faut reconnaître que la marque dispose d’un certain savoir-faire. C’est cossu et original, avec des matériaux de bonne qualité.

Sur ce modèle d’essai, l’intérieur en cuir nappa (de série sur cette finition Opéra) est du plus bel effet, particulièrement avec ces nuances de teinte sur les côtés, et offre une bonne sensation de confort une fois qu’on est installé. Par sa conception commune avec les Peugeot 2008 et Opel Mokka, la DS 3 souffre des mêmes défauts que j’ai pointés du doigt lors de mon précédent essai. Ainsi, avec la boîte automatique EAT8, le repose-pied est trop petit, générant une sensation d’inconfort à la longue. Si la marque souhaitait casser les codes et habitudes, c’est malheureusement peine perdue. La DS 3 Crossback pêchait ainsi par des problèmes d’ergonomie à sa sortie, et rien n’a évolué sur ce restyling.

Les poignées de porte restent trop basses tandis que celles aidant à fermer les portières sont trop hautes, à tel point que l’on se retrouve à fermer les portières à l’aide de leur bac… Les commandes de vitre restent également au niveau de l’accoudoir central et sont confusantes même après un moment passé à bord, tandis que sur la façade centrale, il manque certaines commandes physiques nécessaires en accès direct, imposant alors de passer par l’interface tactile.


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Fort heureusement, le système multimédia a subi une évolution en héritant du système d’exploitation de la DS 4. C’est d’ailleurs la seule évolution notable à bord, mais, étant donné que l’expérience s’en trouve grandement améliorée, c’est suffisant. Anecdotique sauf lorsque vous en avez besoin, la caméra de recul est d’une excellente qualité, y compris par faible luminosité. Dans l’ensemble, l’intérieur de la DS 3 manque de luminosité, la faute à des surfaces vitrées réduites ainsi qu’à l’absence pure et simple de toit panoramique sur sa gamme (que le Peugeot 2008 propose de son côté). À l’arrière, ce n’est toujours pas Byzance, mais cela peut dépanner.

Les places arrière offrent assez d’espace en garde au toit ainsi qu’au niveau des genoux pour quelques trajets, mais il faudra composer avec une nette sensation d’enfermement, la faute à l’aileron de requin qui vient empiéter sur la surface des vitres arrière. Même punition que pour l’Opel Mokka, avec un seuil de coffre assez haut et un chargement intérieur plutôt bas. Mais c’est surtout l’ouverture du coffre qui s’avère pénalisante, étant située au niveau de la plaque d’immatriculation. Une fois ouvert, ce sont 350 l de volume qui s’offrent à vous, soit autant que dans l’Opel Mokka, mais c’est dérisoire face aux 434 l du Peugeot 2008 II.


Sur la route, ambiance thalasso

Au démarrage de ce PureTech 130, j’évolue de nouveau en terrain connu. La DS 3 étant dans des proportions et poids similaires à l’Opel Mokka, c’est surtout au niveau du comportement que la différence s’opère. Alors, pour les deux du fond qui n’auraient pas pris la peine de lire mon essai de l’Opel Mokka, il faut retenir que ce PureTech 130 manque de réactivité à bas régime, notamment à cause de la boîte EAT8, et surtout par un système Stop & Start désagréable dans sa gestion. En revanche, une fois que la boîte se décide à descendre un rapport, ce petit bloc se montre plutôt vigoureux. Heureusement, le comportement de cette boîte s’améliore une fois rodée après quelques milliers de kilomètres et s’adapte mieux à la conduite, mais elle n’est pas parfaite pour autant.

En ville, là où l’on devrait pouvoir compter sur son couple de 230 Nm afin de relancer la DS 3 sans difficulté, il faudra pousser le PureTech 130, au risque de gonfler la consommation globale. Ce dernier se montre toujours aussi gourmand avec une moyenne de 7,2 l sur plus de 510 km (soit un plein) mêlant tout type de routes.

On reste ainsi avec des scores identiques à ceux de l’Opel Mokka durant cet essai :

  • Ville pure : 7,4 l/100
  • Ville/voie rapide : 6,4 l/100
  • Autoroute sans forcer : 7,3 l/100

Si sur l’Opel Mokka cette association bloc-moteur + boîte passe encore, notamment grâce à des réglages de suspensions légèrement fermes et un châssis plutôt incisif incitant à emmener le Mokka de manière plus vigoureuse, il faut nuancer sur cette DS 3, qui propose un tout autre typage.

Nettement plus placide que l’Opel Mokka et le Peugeot 2008, la DS 3 incite à adopter une conduite douce, à tel point (et histoire de troller un peu) que l’on penserait à une conduite typée Citroën… mais à la qualité intérieure nettement plus luxueuse. C’est surtout que la suspension est nettement plus typée confort et autorise plus de débattement que ses deux cousins, vous incitant à passer en courbe de manière plus posée.

Pour autant, le train avant reste bien ancré dans les virages et la DS 3 sait également se montrer rassurante lors des phases de freinage. Ainsi chaussé de jantes 18 pouces, le SUV urbain reste confortable, notamment sur les routes pavées, et se montre un peu mieux que ses cousins sur cet aspect.

Au quotidien, le nouveau système multimédia s’avère complet, fluide et distrait moins que certains autres systèmes. Si l’écran des compteurs principaux manque de lisibilité du fait de sa taille réduite, l’affichage tête haute est heureusement là pour compléter le tout.


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Savoir considérer ses clients

C’est bien là le problème avec la marque française. Sur cette DS 3, le « luxe à la française » se paie cher, très cher, avec des tarifs allant de 30 100 € à 40 200 € pour cette version PureTech 130 EAT8. Cela devient même délirant avec 48 800 € pour la version électrique E-TENSE, lorsqu’une Tesla Model 3 est affichée à 45 970 € pour des meilleures performances, une habilité supérieure et une éligibilité au bonus écologique…

En haut de gamme, la DS 3 est bien équipée avec les dernières aides à la conduite, les sièges chauffants, l’accès et démarrage mains libres, ou encore les jantes de 18 pouces. Mais pour un tel niveau de prix, la marque a décidé de faire payer ses clients qui souhaiteraient opter pour les projecteurs Matrix LED VISION en option à 800 €… Certes, la qualité est supérieure à celle de ses cousins et son nouveau système multimédia est un plus pour le quotidien, mais le volume de coffre est limité tout comme l’espace aux places arrière. Face à la DS 3, l’Opel Mokka se paie bien moins cher avec des tarifs allant de 23 600 € à 30 500 €. À 32 650 €, en haut de gamme et PureTech 130 chevaux EAT8, c’est tout de même 13 320 € de moins que le DS 3. La qualité a certes un prix, mais pas à ce point. Le dernier du trio, le Peugeot 2008 récemment restylé (et essayé par Benoit), affiche des tarifs allant de 23 350 € à 32 070 €. Le lionceau vous fera surtout de l’œil pour son style (quoiqu’assagi depuis) ainsi que sa qualité de finition supérieure au Mokka et faisant jeu quasi égal avec le DS 3. Pour finir, son plus grand volume de coffre et son toit ouvrant en option (à 960 €) en font une meilleure alternative à la DS 3.

Conclusion:

Vouloir associer sa marque avec le luxe est une chose, mais encore faut-il considérer sa clientèle avec respect (au moins pour leurs finances). Si les nouveaux DS 4 et DS 7 restylés semblent adopter cette ligne de conduite, la DS 3 loupe malheureusement le coche, avec son handicap côté ergonomie et habitabilité. Si le restyling corrige légèrement le tir, c’est trop peu malgré un habillage premium, peinant à justifier l’écart de prix avec ses cousins. Certes, il est seul dans cette catégorie, mais cela justifie-t-il pour autant une telle proposition ?

Performance


Performance
3 / 5
Tenue de route
3 / 5
Habitabilité
2 / 5
Consomation
3 / 5
Prix
2 / 5
Confort
4 / 5

Verdict : la raison

Verdict : la passion

  • + Qualité de finition
  • + Confortable sur route
  • + Système multimédia
  • - Tarifs trop élevés
  • - Consommation élevée du PureTech 130
  • - Habitabilité en retrait

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