Pour comprendre ce choix de lieu, un léger retour en arrière s’impose. En 1995 au Salon de Francfort, Audi présente la TT Concept qui donnera naissance en 1998 à la première TT coupé. La voiture se veut une sportive utilisable au quotidien et tire son patronyme de la NSU Prinz TT, marque reprise par Audi en 1969. Ce petit modèle à moteur arrière, sportif, fut commercialisé dans les années 60 et son nom, TT, fait référence au passé de constructeur de motos – dont la NSU TT Quickly - et à la mythique course motocycliste « Tourist Trophy » qui se court tous les ans depuis 1907, sur l’île de Man.
Mais ce petit bout de terre de 571 km², situé dans la mer d’Irlande, offre, en plus de cette course moto assez folle, une spécificité à donner des sueurs froides aux chantres des vitesses réduites. En effet, en dehors des zones urbaines les limitations de vitesse sont tout simplement inexistantes, quelles que soient les caractéristiques de la route. Des conditions idéales, en somme, pour tester la nouvelle Audi TT S et son 2,0 litres TFSI de 306 ch et 400 Nm.
Dans l’ensemble, la TT évolue de façon très légère puisqu’il ne s’agit que d’une mise à jour. Les dimensions demeurent strictement identiques et seuls les boucliers avant et arrière changent ainsi que la calandre dont la forme se met au diapason de l’actuelle gamme Audi. La TT S reçoit pour sa part des boucliers spécifiques ainsi qu’une petite évolution supplémentaire sous la forme de deux écopes sous les feux arrière. Mon modèle d’essai quant à lui reçoit des jantes de 20 pouces ainsi que le nouveau coloris Orange Pulse .
Dans l’habitacle, peu d’évolutions également si ce n’est le Virtual Cockpit de 12,3 pouces désormais de série dès l’entrée de gamme, ainsi que les détecteurs de luminosité et de pluie ou encore le sélecteur de mode de conduite et diverses assistances à la conduite.
La TT S s’offre également le système audio Bang & Olufsen, le système Quattro ainsi que les suspensions adaptatives Magnetic Ride, la boîte de vitesse S-Tronic à double embrayage et un abaissement de 10 mm pour rendre la conduite plus dynamique.
Audi nous a conviés en petit comité puisqu’il n’y a que cinq TT S disponibles et nous sommes invités à suivre une voiture de tête pour une surprise. C’est donc en douceur que nous quittons l’aéroport de l’île, à Balthane, et que nous prenons la direction de Douglas, la « capitale ».
J’en profite pour découvrir ce bout de terre qui semble hors du temps, ses routes vallonnées, souvent étroites, traversant le bocage mannois et ses troupeaux de moutons offrant des cartes postales que l’on ne peut pas placer dans le temps. Il en va de même pour Douglas, ville principale étonnamment peu vivante qui offre aux voyageurs son architecture victorienne presque intacte.
Le temps semble s’être arrêté ici, à une époque des possibles où faire la course en moto sur un tracé routier de 60 km ne questionne personne, mais réjouit tout le monde, à une époque où on laissait les gens décider de leur vitesse sur la route et s’adapter par eux même sans devoir sans arrêt fixer leur compteur de vitesse. Il est d’ailleurs remarquable de voir que les gens, motards comme automobilistes, justement, ne sont pas des chauffards assoiffés de sang, mais roulent à leur rythme sans prendre de risques déraisonnables et s’ils ne peuvent pas dépasser les 60 km/h, ils ne le font pas et s’ils peuvent rouler à 150 ils le font.
Mais notre rythme ne nous permet pas de conduite sportive, nous avons le temps. Pour le moment, nous roulons à allure raisonnable, quoique parfois déjà répréhensible dans l’hexagone. La TT S se joue de toutes les situations, se montre confortable sur les portions de routes dégradées grâce à son amortissement piloté réglé en mode confort tandis que la boîte S Tronic à 7 rapports change les rapports de manière transparente.
Puis nous empruntons le tracé du Tourist Trophy au niveau de Quarter Bridge , puis Bray Hill puis Cronk-Ny-Mona et Hillberry Corner . Après mon essai de la Ford Mustang GT sur le grand circuit du Mans, me voilà à emprunter un autre circuit mythique qui donne lieu année après année à l’une des courses moto les plus légendaires et les plus folles au monde.
En arrivant à Greg-ny-Ba , au début de la partie montagneuse du tracé, nous tombons sur des barrières qui ferment la route. Voilà donc notre surprise, Audi a tout simplement fermé 16,2 km pour que nous puissions essayer la TT sur les routes du TT dans les meilleures conditions possible.
Nous partirons chacun notre tour, avec assez de marge pour être tranquille et la demande expresse de ne pas chercher à dépasser nos limites. Je laisse donc partir une TT S Competition puis une TT S Turbo Blue avant de m’engager. Mode de conduite sur Sport, boîte de vitesses en manuelle avec les palettes au volant, j’attaque à fond la ligne droite entre Greg-ny-Ba et Kate’s Cottage et, malgré une baisse de la puissance de 4 ch, la nouvelle TT S effectue le 0 à 100 km/h en 0,1 seconde de mieux pour s’établir à 4,5 secondes.
La nouvelle boîte de vitesses S Tronic, comme de coutume avec une DSG, est parfaitement véloce à la montée de rapport tandis que le freinage est puissant sur ce premier virage. Ensuite, ce sont des successions de courbes plus ou moins rapides qui ne nécessitent souvent qu’un simple lever de pied pour faire le transfert de masse, voire un rétrogradage en touchant à peine les freins. D’ailleurs, la boîte de vitesses semble avoir progressé sur le sujet en se montrant plus réactive à la descente de rapport qu’avant.
Néanmoins, la TT S me laisse toujours cette impression en demi-teinte, d’être trop avare en sensation malgré des performances pour le moins respectables. Je la trouve toujours trop axée vers le confort et pas assez vers le sport. Je ne parle bien que de ressenti, de toucher de route, car dans les faits elle me permet de passer vite, de faire légèrement bouger l’arrière bien que le système Quattro veille. Je passe ainsi très vite devant Bungalow et la tombe de Joey Dunlop, 26 fois vainqueur de l’épreuve du Tourist Trophy , puis Black Hut , Mountain Box avant d’arriver sur une partie nettement moins rapide et plus technique entre Gooseneck et Hairpin où l’on se rejoint tous avant de faire un passage dans l’autre sens. Sur cette partie, la TT S s’en sort tout aussi bien, bien guidée par son bon train avant, malheureusement servi par une direction qui manque de fermeté.
L’île de Man était l’endroit idéal pour tester la TT S mise à jour, entre hommage à la marque NSU, clin d’œil à nos amis motards et tracé mythique. Le coupé de la marque aux anneaux gagne en performance sans renier ce qui a fait son succès – plus de 600 000 exemplaires vendus depuis 1998 – avec un comportement sain et sécurisant tout en étant capable de mettre sa tenue de sport. Pour autant, elle n’apporte pas autant de sensation qu’une Porsche 718 Cayman en termes de ressenti, mais sera plus vivable au quotidien.
Note : 15/20
Bien vu :
- Performances
- Confort
- Style
- Coffre
À revoir :
- Direction
- Manque de sensation
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