C’est par un temps maussade que je prends possession d’une Seat Arona 1,6 TDI 115 ch en finition Xcellence. Cette finition haute apporte de série le toit de couleur contrastée, qui se caractérise sur mon modèle par un noir tranchant singulièrement avec la carrosserie vêtue de son Blanc Candy. Le SUV urbain semble particulièrement haut, chaussé de ses jantes de 18 pouces et affichant une garde au sol de 19 cm, pourtant il ne culmine qu’à 1,54 mètre. Sans doute est-ce la largeur relativement contenue de 1,78 mètre qui donne cet effet. Le dessin dans son ensemble est digne de la gamme Seat actuelle avec des lignes tendues et saillantes lui conférant une allure assez dynamique. Elle reprend bien entendu tous les codes stylistiques modernes de la pseudo baroudeuse, tels que les sabots de protection avant et arrière ainsi que les arches de roues et bas de caisse en plastique noir. Pour finir, côté éclairage je peux compter, sur ma finition, tant à l’avant qu’à l’arrière, sur des feux à LED.
Un insert blanc ne suffit pas
Passage obligatoire par le coffre qui offre un volume de chargement très correct de 400 litres, l’un des plus grands de la catégorie juste derrière la nouvelle Citroën C3 Aircross (lire notre essai). Il est de plus à double fond, facilitant le chargement et déchargement de lourdes cargaisons. Par contre, la banquette, bien que rabattable (60/40) n’est pas coulissante comme sur la Citroën précitée ou le Renault Captur. Si le volume de chargement n’y est pas gagnant en cas de besoin, les passagers arrière ne se plaindront pas avec un espace aux jambes très correct pour la catégorie et, mieux encore, un espace au toit qui conviendra à tous les gabarits ou presque.
À l’avant, les sièges reçoivent une sellerie spécifique Xcellence avec surpiqûres blanches et proposent un maintien perfectible. Dans l’ensemble, la position de conduite est facile à trouver et placée bien haute, ce qui plaira aux fans du genre. Devant moi, une planche de bord strictement identique à celle de l’Ibiza (lire notre essai) qui n’offre pour seul intérêt qu’un bandeau blanc mat apportant un peu de vie dans un habitacle par ailleurs particulièrement austère. Néanmoins, les équipements ne font pas défaut avec l’écran tactile de 8 pouces compatible Apple CarPlay et Android Auto, la navigation GPS, le système audio 6 HP ou encore la recharge de téléphone par induction ou le régulateur de vitesse. Face à moi, un affichage classique de compteurs à aiguille, le cockpit virtuel n’étant pas encore disponible sur l’Arona.
Pour finir, si le dessin extérieur détonne dans le monde actuel avec ces vitrages hauts, de l’intérieur c’est une vraie bouffée d’air. Entre la luminosité que cela apporte et le confort visuel gagné, notamment pour les angles morts, j’approuve.
L’indépendance, non merci !
S’il y a bien une Catalane qui ne souhaite pas prendre son indépendance, c’est Seat vis-à-vis de Volkswagen. La marque espagnole bénéficie de la force industrielle du groupe tout en apportant son identité propre. Et c’est bien ce qu’elle propose encore une fois sur son Arona. Outre le style extérieur, l’ensemble des réglages est spécifique au SUV espagnol. Reposant sur la plateforme modulaire MQB A0 déjà vue sur l’Ibiza, la Seat propose sa touche avec un ensemble de commandes à la consistance étonnante. Nous sommes habitués sur ce genre de véhicule destiné plutôt à la zone urbaine à quelque chose de particulièrement mou, ce qui n’est pas le cas ici. Je ne dis pas que c’est dur, ni même sportif, mais pas totalement insipide avec des pédales que l’on ressent ou encore un levier de vitesse qui demande un minimum d’effort.
Comportement neutre
En ville ou sur route, la Seat Arona est facile d’usage notamment grâce à son rayon de braquage de 10,2 mètres, le plus court de son segment. L’amortissement, piloté sur notre version, est convaincant à l’usage, ni trop ferme ni trop mou. Surtout, le petit SUV ne s’écrase pas sur l’avant au premier virage venu et contient correctement le roulis. Le comportement global est particulièrement neutre, ce qui rassurera nombre de conducteurs, mais j’aurais apprécié un peu plus du dynamisme habituel de Seat.
Dès que la route se fait un peu plus sinueuse, l’Arona fait montre d’une certaine propension au sous-virage. Le mode sport, affermissant les suspensions et la direction, n’ajoute que peu de dynamisme et ne change presque rien au problème.
Côté motorisation, c’est un bon point avec sous mon capot le 1,6 litre TDI de 115 ch et 250 Nm. Oui, j’ai opté pour un diesel, je sais, c’est mal… C’est même très mal d’avoir un moteur coupleux à bas régime me permettant des reprises très décentes tout en se montrant volontaire jusqu’à 4 500 tr/min. Ce qui est très mal aussi, c’est d’avoir consommé 5,7 litres aux 100 km en moyenne sur tout mon essai sans faire particulièrement attention, pour preuve mon petit…
… rallye de Catalogne
Sur mon parcours, du côté de Sant Llorenç Del Munt, je me dégote une petite route en terre et gravier qui m’apparaît parfaite pour tester les velléités de baroudeuse de la Seat. Je désactive toutes les aides à la conduite et laisse le mode Sport sélectionné. Quelques bosses ici ou là ne posent aucun problème et m’oblige simplement à considérablement ralentir. Ce chemin totalement désert m’aura surtout permis de tester le grip, dirons-nous. L’Arona devient joueuse, laissant l’arrière se dandiner joyeusement tandis que le train avant cherche à accrocher pour se sortir des virages avant de se jeter dans le suivant ou un lever de pied ou freinage permet de décrocher l’arrière une fois de plus. Est-ce dû uniquement au revêtement, cet arrêt brusque du sous-virage ?
En fait non, car de retour sur le bitume, la Seat se montre bien moins neutre. C’est en fait le réglage des aides, XDS et ESP en tête, qui lui donne ce comportement. Dès que l’on désactive tout, l’Arona laisse s’exprimer sa vraie nature et sa bonne plateforme sans jamais vous mettre en danger pour autant.
La Seat Arona se positionne d’emblée comme une offre sérieuse sur le segment des SUV urbains, entre un style affirmé, un équipement à la hauteur et des tarifs bien placés, elle devrait trouver son public. Puisque l’on parle tarifs, la gamme débute à 16 500 € avec le petit 3 cylindres essence de 1,0 litre et 95 ch. Concernant mon modèle d’essai, il ne sera au catalogue qu’au début de l’année 2018 et son prix n’est pas encore fixé. Néanmoins, le tarif devrait se situer autour des 25 000 € dans cette finition Xcellence.
Note : 14/20
Bien vu :
- Tarifs corrects
- Style extérieur
- Consommation
À revoir :
- Intérieur triste malgré le bandeau de couleur
- Léger manque de maintien
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