Des santiags aux talons aiguilles !
Dans l’imaginaire collectif, Jeep, c’est la voiture du débarquement en Normandie. C’est également le
4x4 de
Daisy Duke dans la série télévisée «
Shérif, fais-moi peur », ou encore le sergent-chef dans le film animé «
Cars ».
Ça sent l’exotisme, l’aventure et la grosse cylindrée !
On est donc très loin des tendances automobiles du Vieux Continent qui poussent le marché vers des voitures urbaines, et surtout sans émissions de gaz.
Mais voilà. Depuis la crise des «
subprimes », le géant de l’automobile américaine est passé sous pavillon italien.
Oui ! Les petites Fiat 500 ont dévoré le gros
Wrangler…
Du moins, jusqu’à la fusion du groupe français
PSA (Peugeot, Citroën, DS, Opel…) et de l’italien
FCA (Fiat, Maserati, Alfa Romeo, Lancia…) qui détenait dans son escarcelle le mastodonte groupe yankee Chrysler, Jeep, Dodge…
Pourquoi je vous fais un cours de politique économique ?
C’est pour que vous compreniez que, depuis la naissance du nouveau groupe franco-italo-américain Stellantis, les cartes sont largement redistribuées. Mais que, surtout, les marques profitent du savoir-faire technique des ingénieurs français pour élaborer leurs nouveaux modèles. Pour preuve, cette Jeep Avenger est construite sur la même plateforme que la
nouvelle Peugeot 2008, la fameuse
CMP-evo qui sert également de base technique pour la
Corsa d’
Opel, la
DS 3 et la
nouvelle Fiat 600.
Ce choix technique ouvre largement le champ des possibles pour les concepteurs Jeep. Ils ont donc décidé de proposer un nouveau genre de Jeep. L’
Avenger devient ainsi la plus p’tiote de Jeep avec une longueur de seulement 4,08 m. Elle est donc
plus compacte que sa sœur Renegade de 16 cm qui, elle, est
élaborée sur la vieillissante plateforme de la Fiat 500X.
Comme les bonnes choses – certains diraient les mauvaises également – n’arrivent jamais seules, on retrouve les entrailles des
Peugeot dans cette
Jeep. L’Avenger est même le premier modèle du groupe à étrenner la nouvelle génération de groupes motopropulseurs électriques. Il s’agit des batteries disposant de la nouvelle chimie capable de faire gagner la mécanique en performance. Ainsi, ses accumulateurs passent à 54 kWh brut, soit 51 kWh net. De plus, le moteur, qui est le fruit du travail de la
joint-venture 50/50 de Stellantis et Nidec, passe à 156 chevaux et 260 Nm de couple. Il est plus puissant et permet d’expédier le 0 à 100 km/h en 9 petites secondes, mais il est également moins énergivore.
Parlons-en un chouia de son rayon d’action.
Selon la norme WLTP, Jeep Avenger peut rouler 400 km entre chaque charge. Bien évidemment, c’est un chiffre normé qui est assez loin de la réalité. Cependant, avec la météo champenoise clémente lors de notre prise en main, l’Avenger a réussi à conserver un petit appétit. L’ordinateur de bord annonçait 14,3 kWh/100 km. De quoi laisser envisager une autonomie réelle d’environ 355 km.
Mais, soyons francs.
Nous n’avons pas eu l’occasion de rouler sur voie rapide, qui est le grand défi de la voiture électrique. Ici, on prévoit une autonomie max de 280 km…
Pour refaire le plein, Peugeot, car ce sont bien les ingénieurs du lion qui ont construit la « mécanique », a conservé l’ancien système. On dispose donc d’un chargeur embarqué de 11 kW en courant alternatif triphasé et de 100 kW en charge rapide. Ce qui permet de récupérer de 20 à 80 % de charge en un honorable 24 minutes.
Quelle bouille d’amour !
Pour ce premier coup d’essai dans l’univers des citadines, Jeep a totalement respecté son ADN stylistique. L’allure de l’
Avenger est bien un savant mélange entre des cubes et des ronds. Cela lui confère une impression de robustesse et d’élégance. Avec sa garde au sol généreuse de 20 cm, ses angles d’attaque (20°) et de fuite (32°), elle prétend même être capable de franchir des montagnes… C’est du moins ce que veulent nous faire croire les stylistes, car ce ne sont que des « gimmicks » made in
Jeep.
En réalité, son poids de 1 500 kg et sa traction avant ne feront que le bonheur des citadins grimpant sur les trottoirs. Surtout que cette Jeep a été calibrée pour offrir de la rondeur, qui s’apprécie en ville. En effet, le confort d’amortissement est bon et les suspensions présentent un compromis intéressant sur route.
Cependant, pour renforcer son côté baroudeur, l’
Avenger peut aussi compter sur son emblématique calandre à 7 barreaux, des feux arrière en « X » et un vaste programme de personnalisation.
Plus de 150 accessoires «
Jeep Authentic » sont proposés.
Les stickers modulaires pour le capot et le toit offrent une personnalisation poussée à l’extrême grâce au choix d’une bande, qui peut même se muer en double bande sur le capot ou sur le toit, ou les deux, etc. Si on le souhaite, des accessoires aux accents bleus peuvent également être ajoutés sur diverses zones pour rappeler le côté électrifié du modèle.
En citadine qu’elle est, la petite
Jeep veut maximiser son rapport espace de vie/encombrement sur voie publique. Mais avec à peine plus de 4 m de longueur, impossible de faire des miracles. Les passagers arrière ne sont donc pas à la fête. Cela reste raisonnable pour les enfants, même si l’on prend en compte la garde au toit qui est excellente.
Le volume de coffre est dans la bonne moyenne pour un véhicule de ce gabarit, avec un volume de 355 l et des formes facilement exploitables. Par contre, pas de frunk. C’est le coffre à l’avant qui permet généralement d’y mettre les câbles. Il faut donc les placer sous le double plancher qui grève, par voie de conséquence, la contenance de la soute à bagages.
Le système d’infodivertissement Uconnect Services, qui se pilote via un écran tactile de 10,25 pouces, dispose également de l’application mobile Jeep. Elle permet de contrôler les principaux paramètres de l’Avenger, comme la charge ou la climatisation, le niveau de la batterie, la recherche d’une borne de recharge, etc.
Prix Jeep Avenger 2023
Jeep propose l’
Avenger électrique en 4 niveaux de finition. La version d’accès débute à 38 515 €. Elle offre notamment une pompe à chaleur en série pour ménager son autonomie, même par temps froid, une climatisation automatique, le démarrage sans clé et la radio Uconnect sur son écran de 10,25 pouces avec compatibilité Apple CarPlay/Android Auto.
Le
cœur de gamme Avenger, Longitude, coûte de son côté 39 495 € et ajoute notamment des jantes en aluminium de 16 pouces, des capteurs de recul, des rétroviseurs chauffants et 6 haut-parleurs.
L’
Avenger Altitude dépasse la barre des 41 455 €, mais s’offre des jantes de 17 pouces, le cockpit digital de 10,25 pouces, un régulateur de vitesse adaptatif, l’accès mains libres, le hayon électrique ou encore un volant en cuir.
La haut de gamme, qui est notre version d’essai, l’
Avenger Summit, fait grimper l’addition à 42 925 €. Pour ce tarif, elle s’offre en sus des jantes alu 18 pouces, des phares full LED, un chargeur à induction, la conduite autonome de niveau 2, la surveillance des angles morts, des capteurs de parking à l’avant, etc.