L’essai d’un nouveau Mitsubishi se mérite !
Pour preuve, l’importateur nous a conviés à en prendre le volant, contre vents et marées, sur les terres de notre belle Bretagne. Un lieu idéal pour tester son comportement dynamique et user de son atout majeur, son moteur hybride rechargeable… pas vraiment comme les autres. Après un voyage de plus d’une heure trente en TGV et encore une heure en TER régional, nous voilà en face de ce beau bloc d’acier rouge intense.
Le tour du propriétaire !
Notre premier contact avec ce nouvel Eclipse Cross se fera sur le parking de la Gare SNCF de Saint-Malo. Autant vous dire qu’elle détonne franchement avec cette superbe teinte rouge. Ce rouge extrêmement intense, vendu en option à 850 €, est le fruit de cinq couches successives de peinture. C’est grâce à cette technique que la couleur passe du rouge vif et pétillant de soleil, au rouge noirci de la pénombre.
N’oublions pas non plus cette face avant qui en impose. Deux « katana » chromés scintillent à l’œil et divisent cette proue en trois parties bien distinctes. Sur les deux flancs, on trouve la signature lumineuse à LED placée en partie haute et élargissant la stature du SUV. Les optiques se placent sous ces mêmes LED et leurs dessins singent le fourreau d’une arquebuse. Au centre, la calandre noire à lamelle place le logo sur la partie supérieure et entraîne le regard vers le ski sculpté par trois bosselages.
Le profil dessine une silhouette plongeante marquée par des lignes de caractère. Si vous vous posez la question de la motorisation, l’immense logo «
Plug-In EV » sur la portière avant vous aidera à la tâche. Les arches de roues sont marquées par des renforts en plastique noir, laissant assez de volume (peut-être trop d’ailleurs) pour installer des jantes de 18 pouces à 5 branches.
En poupe, le travail est plus consensuel, avec un dessin rectiligne, massif et robuste, alors que les feux en forme de « Y » prennent également leur place sur les montants.
Bref… c’est franchement original et,
pour nous, joliment dessiné. Ce qui est moins vrai lorsque l’on passe dans le cockpit.
On voit bien que l’habitacle n’est pas le fort des stylistes de la marque. Certes, sur l’espace à vivre, il n’y a pas grand-chose à redire. Mais le dessin de la planche de bord n’est pas franchement des plus moderne. J’ai l’impression de retourner une génération en arrière. Heureusement, les plastiques et leurs assemblages ne souffrent pas de la critique. Cela étant dit, j’aurais tout de même espéré un compteur entièrement digital, comme la tendance l’impose en ce moment. Notons également que l’écran du multimédia se contente d’une dalle de 8 pouces. Bien que réactive, elle n’est pas des plus technologique non plus. En même temps, c’est suffisant… alors…
Le tour de Dinan !
L’essentiel de cette automobile n’est donc pas son intérieur. Il se cache dans les soubassements de la carrosserie. L’
Eclipse Cross emprunte sans vergogne le système de propulsion de son grand frère, l’
Outlander PHEV. Il n’est pas question ici de trouver une machinerie
hybride conventionnelle avec
un moteur thermique et un moteur électrique.
Le système est bien plus complexe, car la plateforme a été conçue comme une voiture électrique. C’est d’ailleurs pour cela que ce
SUV dispose de deux moteurs électriques. Le premier se situe sur le train avant et produit 82 chevaux pour 137 Nm de couple. Le second se place sur l’essieu arrière et compte 95 canassons pour 195 Nm de couple. Vous l’aurez donc compris, l’
Eclipse Cross est un SUV disposant de 4 roues motrices. Une stratégie qui lui permet de bénéficier du savoir-faire maison pour vous sortir des routes les plus périlleuses.
Qui dit moteur électrique dit unité de stockage des électrons. Ici, la batterie au Lithium-ion est placée, comme dans une voiture électrique, sous le plancher. Elle peut contenir l’équivalent de 13,6 kW. Ce qui, sur le papier, lui offrirait une autonomie 100 % électrique de 45 km et même 55 km en zone urbaine.
Je vous vois ricaner derrière votre écran en pouffant : « 45 km pour une électrique, c’est ridicule »… Eh bien, vous avez raison… sauf que ce
Mitsubishi dispose d’une arme venue de la préhistoire qui change la donne.
Cette arme est un gros moteur essence.
Il dispose de 4 cylindres.
Il cube 2,4 litres.
Il développe 98 chevaux pour 193 Nm de couple et sert la plupart du temps de générateur au système électrique.
Oui, le choix technique de la Japonaise est bien de disposer d’un
moteur essence pour recharger la batterie, elle-même servant les moteurs électriques en courant.
Un parti pris très complexe qui porte pourtant bien ses fruits, avec notre consommation moyenne très compétitive pour ce genre d’engin. En effet, l’ordinateur de notre
Eclipse Cross annonce une moyenne de 5,7 litres pour les 169 kilomètres de notre parcours.
Un bon chiffre surtout si l’on pondère au plaisir de conduire à son volant. Le châssis est d’une grande stabilité, cela même à haute vitesse et même en basculant mes neurones en mode « pilote » sur les quelques kilomètres de routes désertes et virevoltantes du bord de mer. Il faut dire que le système de 4 roues motrices fonctionne parfaitement et lorsque l’on enclenche le mode «
Tarmac », le moteur essence reprend la main sur le train avant et tracte parfaitement celui-ci, laissant le couple du moteur arrière pousser à chaque pichenette de la pédale de droite.
C’est peut-être ici, son plus gros défaut. On aurait aimé disposer d’une cavalerie plus pêchue.
Son châssis peut largement encaisser plus que les
188 chevaux de puissance maximum que ce système propose. Mais en même temps, avec le couteau entre les dents, les consommations s’envolent vers les 8 litres de moyenne… alors, si vous ne voulez pas passer à la pompe, on vous conseille de prendre votre temps et ainsi profiter de la conduite coulée que l’
Eclipse Cross propose.
D’ailleurs, et c’est assez rare pour le souligner, le système hybride permet de conserver sa batterie avec le mode «
Save » afin d’anticiper l’entrée dans une agglomération. C’est ainsi que vous tirerez la quintessence de l’
Eclipse Cross et on peut tendre vers moins de 2 litres aux 100 km en ville.
Cerise sur le capot, on peut même recharger ses accumulateurs avec le mode «
Charge ». Ici, le moteur tourne, plus vite et plus fort, afin de produire du surplus électrique et ainsi remplir la batterie.
Mitsubishi nous dit qu’il suffit de 3 litres pour refaire le plein d’électrons.