Essai Volvo XC60 B4 : trop calme ?

On le sait, Volvo veut se débarrasser du diesel, brider ses voitures à 180 km/h et qu’il n’y ait plus le moindre décès à bord de l’un de ses modèles. Pour ce dernier point, nous nous abstiendrons de leur donner tort, mais pour les deux autres points, nous avons pris le volant, durant une semaine, d’un XC60 B4, un diesel MHEV de 197 ch.

Histoire de ne pas faire les choses à moitié, nous jetons notre dévolu sur la finition Inscription Luxe qui s’affiche à 74 930 € par le truchement de quelques options.

Esthétiquement, nous trouvons une calandre spécifique chromée, des barres de toit couleur aluminium, le toit ouvrant panoramique, les rétroviseurs rabattables électriquement ou encore les contours des vitres latérales chromés. Le tout habille un peu plus un SUV aux lignes douces et affirmées qui offre une agréable prestance sans tomber dans l’outrance ou le m’as-tu-vu, bien aidé par cette élégante teinte gris Épicéa aux reflets vert foncé.

Apaisant, ce XC60

L’habitacle est sans doute la partie la plus intéressante de cette Volvo. Non pas qu’il brille par son espace intérieur – tout juste correct pour la catégorie – mais par sa présentation soignée. Immédiatement, nous nous sentons bien dans ce style scandinave d’une sobriété très épurée et pourtant chaleureux et accueillant.

Les magnifiques Sièges Sport Contour en laine mélangée Gris Perle ne laissent définitivement pas indifférent et malgré un accueil ferme de prime abord se montrent fort agréables à la longue. Si les passagers arrière ne bénéficient pas d’un espace record, notons tout de même la présence d’une aération dédiée ainsi que d’astucieux sièges enfants en relevant l’assise de la banquette. Cette dernière est par ailleurs rabattable si besoin afin de dégager un rangement de 1 410 litres. Lorsqu’elle est en place, le volume de chargement de seulement 483 litres est pour sa part plutôt décevant.

La planche de bord propose un bel habillage en bois aux courbes douces, habillage que l’on retrouve sur la console centrale, au côté d’un sélecteur de vitesse en cristal sobre mais dispensable.

Au-dessus, nous trouvons un écran tactile de 9 pouces, évidemment compatible Android Auto et Apple CarPlay, au format portrait par lequel le conducteur peut gérer de nombreuses fonctionnalités. Si nous apprécions fortement le balayage à droite donnant un accès simple et rapide à toutes les aides, l’ergonomie n’en est pour autant pas exempte de défaut et une semaine ne suffit pas pour ne plus s’y perdre.

Ce que nous avons tout de suite trouvé, par contre, c’est l’excellent système audio Bowers & Wilkins au son très clair et pur, quel que soit le volume choisi, un véritable plaisir pour les mélomanes, rendant les trajets d’autant plus plaisants.

Neutralité

Ce XC60 B4 est pourvu d’un 4 cylindres diesel biturbo de 2 litres, accompagné d’une microhybridation 48V, distillant 197 ch et 420 Nm sur les 4 roues via une transmission automatique Geartronic à 8 rapports. Face à ces chiffres, le poids de 2 tonnes n’inquiète pas, sans rassurer pour autant.

En ville, la Suédoise démontre d’étonnantes aptitudes, très douce dans sa façon de se déplacer que ce soit dans ses changements de rapports, dans sa direction très souple ou encore dans son amortissement très agréable. Excellente surprise également, la visibilité ne fait jamais défaut et il est aisé de se faire au gabarit pourtant conséquent de l’engin (4,69 x 1,90 x 1,66 m). Bien que plaisante en zone urbaine, ce n’est pas son habitat naturel et n’espérez pas descendre sous les 10 litres aux 100 km en plus d’être agacé par l’insonorisation moteur, lors des phases d’accélération même légère, trop juste pour un véhicule de cette gamme et de ce tarif.

La Volvo XC60 est une routière, faite pour s’éloigner des zones densément peuplées, voire partir pour de (petites) aventures en dehors des sentiers battus. Sur autoroute, vous alignerez les kilomètres dans un confort à toute épreuve, profitant de l’excellence du système hi-fi. Impossible désormais de filer à plus de 180 km/h, ce qui est certes interdit chez nous mais, de toute manière, la Volvo n’incite pas à aller au-delà tant son comportement très neutre et sa douceur invitent au voyage sans se presser plus que de raison. Dans ces conditions, le SUV se contente d’environ 7,2 litres aux 100 km, de quoi parcourir près de 1 000 km d’une traite grâce au réservoir de 71 litres.

Sur route secondaire, le SUV suédois reste dans le ton. Si les accélérations sont franches (0 à 100 km/h en 8,3 secondes) et les reprises satisfaisantes, le comportement n’en demeure pas moins d’une neutralité presque excessive. Les suspensions pilotées liées aux différents modes de conduite n’y changent pas grand-chose. En Dynamique, l’amortissement se fait plus ferme, les mouvements de caisse plus contenus et le rythme illégal. Pour autant, le ressenti reste neutre, presque froid.