En cette fin d’hiver, j’ai pu prendre le volant de la star made in France du moment, le Peugeot 3008 et sa version BlueHDi 150 Allure pour réaliser un périple de plus de 5 000 km en direction des terres arides de l’est de l’Europe.
Il y a toujours un début…
L’histoire commence dans un parking à Rueil-Malmaison. Plus précisément dans le sous-sol du nouveau siège social de Peugeot-Citroën, qui depuis la rentrée 2017, a abandonné son bâtiment historique de l’avenue de la grande armée, non loin des Champs-Élysées pour ceux qui ne connaissent pas la capitale.
Ici, m’attend donc une Peugeot 3008 BlueHDi 150 Allure. Revêtue de sa belle robe rouge, elle illumine de ses chromes l’ensemble de ses congénères qui attendent patiemment leur propriétaire en train de plancher sur l’avenir de la marque quelques étages plus hauts.
Ce 3008 affiche clairement la stratégie de Peugeot : le constructeur français veut monter en gamme et il s’en donne clairement les moyens avec son design taillé finement à la serpe. Il se démarque des autres SUV compacts du marché avec un faciès très expressif et une poupe tout en muscle. Mais c’est surtout en passant à bord que ce SUV séduit.
L’habitacle est certainement le plus des beaux atouts de cette Peugeot 3008. Les sièges sport sont superbement dessinés. On a l’impression de monter à bord d’une sportive ! Puis ayant posé mon popotin sur celui du conducteur, je me retrouve face à l’i-Cockpit. Kézako ?
C’est la combinaison du tout petit volant à l’instrumentation tête haute et ici, la planche de bord enveloppante. Cette présentation est avenante, soignée et moderne. J’ai l’impression d’être monté à bord d’un avion de chasse alors qu’en passant la main sur les plastiques, je peux profiter de la qualité de ceux-ci qui sont également accompagnés de beaux inserts en aluminium, tissu et chrome. Cependant, certains assemblages laissent parfois à désirer, avec par exemple les panneaux entourant l’écran du GPS pas toujours bien ajustés. Encore un petit effort, et ce sera parfait !
Avant de lancer le moteur, je passe quelques minutes sur le système multimédia qui se compose d’une tablette tactile capacitive et du combiné derrière le volant. La bonne nouvelle, c’est que l’ergonomie est devenue presque parfaite, avec l’adoption des touches « pianos » qui servent de raccourcis pour accéder à la ventilation, navigation, la sono, etc. Cerise sur le « tableau de bord », je peux modifier l’affichage du combiné d’instrumentation pour notamment y voir les instructions de navigation (comme le fait le « Virtual Cockpit » de chez Audi).
Mon bolide !
Sous le capot moteur de mon 3008 se cache un vrai moteur à tout faire. Certainement le meilleur compromis de la gamme. Il s’agit d’un 4 cylindres turbo à injection directe de 2 litres, en association avec une boîte manuelle à 6 rapports. Il développe la belle puissance de 150 chevaux à 3 750 tr/min pour un copieux couple de 370 Nm au régime de 2 000 tr/min. Avec son poids à vide de 1 425 kg, ce diesel n’a pas de difficulté à propulser le SUV de 0 à 100 km/h en 9,6 secondes et à lancer ce 3008 à la vitesse de 207 km/h.
Tout SUV soit-il, ce Peugeot 3008 ne propose cependant pas de transmission aux 4 roues. Les ingénieurs ont cependant concocté un système électronique d’antipatinage intelligent pouvant pallier en partie ce manque, le Grip Control.
5 000 kilomètres d’essai…
Après être sorti du 2e sous-sol, me voilà déjà en train de jouer au yo-yo. Vous savez ce nouveau sport issu de la tête de Mme Hidalgo qui, en bloquant la circulation du centre de la capitale, la répercute sur les villes avoisinantes. Cela dit, il semblerait qu’au niveau électoral cela fonctionne auprès des bobos…
Bref… englué, comme le commun des mortels dans les bouchons, je peux apprécier la douceur des commandes, du moteur et des suspensions. Alors que je comptais partir le jour même, après deux heures et demie passées pour faire les 15 petits kilomètres, je me décide à reporter au lendemain le voyage de la première session qui compte 1 280 bornes pour rejoindre la ville de Wraclow en Pologne.
Le réveil sonne, il est 5 heures du matin. Je me précipite sous la douche, j’enfile ma chaussette droite, puis gauche… euh non, ça, c’est Zidane dans la pub… moi je m’habille chaudement, car les prévisions météorologiques prévoient des températures très loin de celle de Miami.
Cette fois, c’est la bonne. L’autoroute ne me lâchera pas jusqu’à mon hôtel. Le diesel me donne entière satisfaction ! Plein et rond à tous les régimes, il se fait même oublier à l’oreille, tout en consommant peu de carburant. L’ordinateur de bord relève une moyenne de 6,2 l/100 km avec mon régulateur bloqué à 130 km/h… en France. Car dès la frontière passée, les Autobahns proposent ce petit truc en plus. Si, vous savez, ce panneau rond, blanc et rayé de traits noirs qui signifie que la vitesse est libre.
Là, je me lâche un peu en libérant la cavalerie. Les 150 canassons enfin libres développent une belle santé jusqu’à 180 km/h, mais ici l’ordinateur de bord me refroidit avec des pointes à plus de 9 litres aux 100 km. Je me stabilise dès lors à 150 et son raisonnable 6,7 litres aux 100. Il est 19 heures lorsque je pose mon SUV sur son emplacement au pied de ma chambre.
Le lendemain, il me faut faire 470 km pour rejoindre la ville de Gdansk. Cette cité médiévale est l’un des berceaux historiques de la Pologne. Ici, en septembre 1939, Hitler lança la deuxième guerre mondiale avec le bombardement du chantier naval. Ce même chantier fut également le lieu de la révolte populaire anticommuniste avec le mouvement Solidarnosc. Pour rejoindre ce lieu et tester la 3008, je configure mon GPS pour éditer les autoroutes.
La bonne nouvelle, en prenant ces routes de campagnes, c’est que je peux apprécier pleinement la tradition Peugeot. À savoir celle des châssis fignolés ! Ma Peugeot 3008 dispose d’un train avant vif et tranchant, qui permet d’enchaîner les virages d’un bref coup de volant. La direction très précise et directe me rappelle d’ailleurs quelques sportives.
Alors que la 3008 est un peu typé sportif, elle se montre assez sage en filtrant bien les grosses aspérités, en dépit de ses jantes de gros diamètre. J’apprécie également ici la position de conduite typique des lionnes. Son petit volant situé assez bas est un vrai régal et cela même si j’ai mis 7 heures pour faire moins de 500 km.
Épuisé par ces deux jours de route, je resterai 5 jours sur place pour visiter les alentours. Du stade de foot de l’Euro, à la station balnéaire de Sopot en passant par un gros détour dans la ville des chevaliers teutoniques de Malbork, la 3008 se révèle une bonne compagne de voyage. Surtout lorsque j’oserai prendre la poudre d’escampette en m’éloignant du tarmac pour emprunter des chemins de forêt pas vraiment balisés.
Il est temps pour moi de rentrer au bercail et de faire le point sur cet essai. Si la Peugeot 3008 débute à un tarif un peu au-dessus des 25 000 €, mon modèle, milieu haut de gamme, fait grimper l’addition à 35 250 €. Pour ce tarif, Peugeot propose un excellent compromis entre style et équipement puisqu’elle offre la climatisation automatique, les jantes alliage, la connexion smartphone, le régulateur de vitesse, les capteurs de parking, les feux et essuie-glaces à allumage automatique, ainsi que l’assistance de changement involontaire de voie, et le système de navigation avec écran tactile… Bref, largement de quoi bien voyager, surtout que le conducteur profitera de l’un des, si ce n’est le meilleur SUV compact du marché.
La Peugeot 3008 ne choisit pas entre la sportivité, l’aventure ou le confort, mais opte pour un bon compromis entre ces trois notions. Une proposition qui mérite de séduire bien des familles !
Bien vu :
- Style
- Habitacle
- Comportement
- Couple moteur boîte
À revoir :
- Attention au fignolage
- Style clivant pour certains
Photo© Julien Fautrat & Benoit Alves
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