Essai SEAT Arona : un road trip à travers les fjords

L'été est bien là. Du moins dans l'Hexagone, car nous avons choisi de mettre en scène la nouvelle petite automobile espagnole : l'Arona. Après avoir pris son volant lors de son lancement dans les terres catalanes, puis à l'autre bout de la Méditerranée, en Israël, il était temps pour nous de lui proposer un environnement bien plus « frisquet ».

Nous voici donc sur une terre de Vikings, la Norvège, pour un essai au long cours. Ce SUV urbain, bien dans l'air du temps, traversera une partie de cette contrée. Nous emprunterons le tarmac bien lisse de Bergen à Stavanger en passant par Ryfylkeveien.
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La Norvège et ses Vikings…

Pour atteindre ce pays et admirer les merveilles de Dame Nature, pas le choix, il faut prendre un aéronef. Vous connaissez l’histoire : il faut se lever tôt et, pour ma part, prendre les transports en commun qui ont tendance à être en grève, direction l’aéroport Charles-de-Gaulle.

Évidemment, avec la douane, il faut montrer patte blanche avant de pouvoir pénétrer dans la zone d’embarquement internationale. Si la Norvège, au contraire de ses voisins scandinaves, a préféré ne pas entrer dans l’Union européenne, il n’est pourtant pas nécessaire de fournir un visa, mais notre cher euro n’y est pas vraiment apprécié. Les commerçants vous demanderont des couronnes.

Certains disent que les Norvégiens sont individualistes et très patriotes. S’il est difficile d’en juger sur les trois jours de cet « Essai Arona », il est certain qu’ils refusent la course effrénée à la productivité. Selon les guides touristiques, ce peuple ne veut à aucun prix bouleverser son mode de vie qui le place comme le pays le plus agréable à vivre « sociologiquement parlant ».

Il faut dire que dans les années 70, les ingénieurs ont réussi à exploiter l’une des plus grandes ressources en or noir. Les revenus du pétrole offrent aux Norvégiens de hauts salaires et une protection sociale inégalée. Ainsi, plusieurs villes de Norvège – notamment Stavanger – ont connu un développement explosif, et l’économie nationale s’est radicalement transformée. Conséquence pour nous : il faut bien évaluer son budget, car la moindre bouteille d’eau coûte entre 4 et 10 €.

SEAT Arona en plein test sur des chemins difficiles

La petite Espagnole…

Revenons à notre machine du moment. L’Arona c’est la nouvelle star de la firme. Si la marque a pris son temps avant de sortir de ses chaînes de montage un SUV, aujourd’hui SEAT en propose deux : le SUV compact Ateca et le SUV urbain Arona. À la rentrée, à la mi-septembre, le 3e larron fera son arrivée. Le Tarraco, grand SUV capable de transporter jusqu’à 7 personnes, un peu à la façon d’un Tiguan Allspace ou Skoda Kodiaq dont il reprend la plateforme, sera même la star du stand SEAT au Mondial de Paris.

Bref... Notre SEAT Arona joue donc des muscles dans la catégorie des SUV urbains ou règnent en leader trois Français. Le premier vient de Boulogne-Billancourt, on le connaît sous le nom de Renault Captur. Le second, plus affûté techniquement, vient des têtes pensantes de Peugeot : le 2008. Enfin, pour le confort ouaté et les suspensions souples, Citroën avance sa technologie avec le C3 Aircross ( à lire aussi notre essai comparatif entre la SEAT Arona et la Citroen C3 Aircross).

Pour contrer le savoir français dans cette gamme d’autos, SEAT s’est offert le dernier châssis mis au point par les ingénieurs du groupe Volkswagen, l’A0MQB. Il s’agit, entre autres, de la base technique de la Polo, Audi A1 et de sa sœur, la nouvelle Ibiza.

D’ailleurs question style, on ne peut nier la ressemblance entre les deux Ibériques. L’Arona nous fait même penser à une Ibiza haute sur pattes qui aurait suivi les cours de Gym Direct. La différence se fera également par la proposition des couleurs. Le toit peut être recouvert d’une peinture différenciante du reste de la carrosserie.

Sous le capot moteur, l’Arona propose un éventail complet de groupes motopropulseurs. Que cela soit en Diesel ou en essence. Ici, nous avons choisi celui qui est « à la mode », c’est-à-dire le 3 cylindres injection directe turbo de 1 litre. Il développe 115 chevaux et, dans notre cas, est couplé à une boîte de vitesses automatique DSG7. Les 200 Nm de couple disponible dès 2 000 tr/min n’ont donc pas trop de difficultés pour expédier les 1 210 kg (en ordre de marche) de cette petite Espagnole de 4,14 mètres de longueur à la vitesse de 182 km/h. L’accélération est elle aussi dans la bonne moyenne avec un passage de la barre de 100 km/h en 10 secondes. Sur le 80 à 120 km/h, elle ne demande que 11,1 secondes avec la DSG en mode « S ».

Évidemment, à deux dans ce SUV urbain, on ne manque pas de place. Et d’après notre expérience, une petite famille s’y trouvera à son aise pour les voyages. Du moins, tant que la contenance de la soute à bagages, de 400 litres sous tablette, est respectée.

Le bateau est un vrai et bon moyen de déplacement en Norvège

À la découverte de la Norvège…

La Norvège est tel un long ruban qui s’étire de l’Europe jusqu’à l’Arctique. Oslo est équidistante de Monaco et du Cap Nord. Avec seulement 5 millions d’habitants, la Norvège vous offre facilement ses routes et grands espaces.

Après 15 petites minutes de roulage dans la cité de Bergen, nous voici déjà en train d’affronter les éléments sauvages. Si les thermomètres de notre capitale dépassent les 27 °C, l’Arona annonce un petit 13°. Pas de quoi effrayer ce SUV qui passera tranquillement sur le macadam très domestiqué de ce pays scandinave.

La nature procure ici, aux amoureux des grands espaces et de conduite libre, une variété de plaisirs sans limites. On passe lentement (car la vitesse y est très restrictive) de paysages composés de forêts, de douces collines et de prairies verdoyantes à des plateaux d’altitude où vivent les rennes et les bœufs musqués, pour finir par franchir de hautes montagnes escarpées bordant des fjords aux eaux limpides.

Justement, parlons-en de ces fjords. Le bateau demeure un important mode de transport : les express côtiers de la Hurtigruten et autres ferries nous mènent de port en port en quelques minutes, en contrepartie de plusieurs centaines de couronnes norvégiennes. De quoi économiser plus d’une heure de route et d’alléger vigoureusement le porte-monnaie qui n’en demande pas tant.

Cela dit, sur terre, les Norvégiens ont réalisé l’impossible ou presque. On gagne les bourgades les plus isolées au moyen de routes qui passent par des ponts enjambant des eaux saumâtres. Géologiquement, cela correspond à un mélange entre de l’eau de mer salée et l’eau douce provenant des rivières qui s’y jettent. La salinité et la température de ces deux eaux étant très différentes, elles se mélangent peu. L’eau douce reste en surface, car moins dense que l’eau salée.

Nous avons d’ailleurs profité des « eaux basses », pour nous jeter dans le lit d’une rivière tourbeuse. L’Arona est une aventurière ! Si elle n’est pas équipée du système 4x4 maison, sa garde au sol surélevée et son poids contenu nous ont permis de passer là ou les TESLA, qui pullulent ici pour des raisons fiscales, s’arrêtent.

L’expérience de conduite la plus spectaculaire est certainement de passer dans le tunnel de Haugesund On pénètre dans la montagne par une grande bouche béante. Puis, la voiture plonge d’un coup et le GPS nous indique que l’on est sous les flots. Avant la remontée il faut atteindre le panneau des 260 mètres. Il y a ici quelque chose d’irréel, une atmosphère unique et lourde. Si la descente se fait avec le frein moteur, pour éviter la surchauffe des freins, la remontée doit se faire avec une grosse précision de la pédale de droite. Le dénivelé y est impressionnant et le turbo du moteur y souffle à pleins poumons pour nous sortir de ce gouffre.

Les Fjords sont présent partout, mais il faut prendre le temps de les contempler.

Conclusion:

Trois jours et mille kilomètres plus tard

La SEAT Arona est le genre d’automobile « bonne à tout faire ». Son moteur reste alerte et pas trop gourmand, avec une moyenne de 7,4 litres aux 100 km. Son espace intérieur est dans la bonne moyenne, l’équipement, plutôt complet et, cerise sur le gâteau, son comportement dynamique est l’un des plus incisifs. Ce qui se paie un chouïa sur le confort des suspensions taillées pour la performance. 

Il reste néanmoins un peu plus cher d’environ 2 500 € que sa sœur Ibiza, dont il reprend tout. Notre modèle SEAT Arona TSI 115 DSG7 Xcellence est vendu en concession à un peu plus de 23 000 €.

Bien vu :
- Réglage spécifique de la plateforme technique
- Couple moteur/boîte de vitesses
- Pour un SUV, il est agréable au volant

À revoir :
- Style trop proche de l’Ibiza ?
- Attention à la conso d’essence en charge !
- Pas de transmission 4x4 disponible.


Performance


Performance
3 / 5
Tenue de route
4 / 5
Habitabilité
3 / 5
Consomation
2 / 5
Prix
3 / 5
Confort
2 / 5

Verdict

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