Randonnee motoneige brp 600 ace en laponie le pied

Durant mon périple au pays du Père Noël pour La Revue Automobile, l'office du tourisme de Rovaniemi, capitale de la Laponie et porte d'entrée sur la liberté et les grands espaces, m'avait invité à une journée complète de randonnée dans le cercle polaire arctique. Au programme ; pilotage sur glace, karting, quad, motoneige, sans oublier le sauna pour se détendre, et une immersion en eau glacée pour se rafraîchir les idées.
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A l’initiative de l’office du tourisme de Rovaniemi, et accompagné de quelques confrères de la Presse étrangère, j’ai pu tester un florilège des activités disponibles en Laponie. Ce bouquet n’incluait pas le ski, qu’il soit alpin ou de fond, ni les randonnées en raquette, mais la région propose un domaine skiable répartit sur 5 pistes, des remontées mécaniques et un parcours de 100 km pour le ski de fond. Commençons par une journée de randonnée en motoneige dans le cercle polaire, à 30 km au nord de Rovaniemi..

Préparation minutieuse avant le départ

C’est au petit matin que nous arrivons aux bureaux de « Lapland Safaris », une société qui propose différents types d’activités telles que la conduite sur glace, que ce soit en voiture, karting, quad ou motoneige. Immédiatement pris en charge, nous remplissons un document indiquant que nous avons bien le permis de conduire A ou B pour piloter une motoneige (indispensable), et que nous avons pris connaissance des conditions, une signature et on passe aux vestiaires. Passage fortement conseillé par les toilettes vu que là où l’on va, et avec la combinaison, il y aura peu d’occasions de faire la petite commission. Nous retirons nos gants, bonnets, écharpes, blousons pour enfiler une combinaison spéciale et fournie par « Lapland Safaris », prévue pour vous protéger du froid jusqu’à -40°. Cette combinaison va de la tête au pied, et nous plonge dans une chaleur assez pénible dans cet endroit fermé, puis, notre hôtesse nous fournit des chaussures spéciales « grand froid », chaussettes, moufles, cagoule, écharpe, bonnet sans oublier l’élément de sécurité indispensable : le casque. Celui-ci n’est pas intégral, il ressemble davantage aux casques des CRS dans leur ensemble anti-émeutes, jet, avec une visière qui retombe sous le menton. Une photo pour la forme, et enfin nous sortons de cet endroit devenu trop chaud avec ce qu’on a sur le dos.

Brief de préparation au pilotage d'une motoneige

Enfin l’extérieur, notre guide nous dirige vers l’endroit où nous prendrons possession de nos motoneiges. Une fois sur place, je suis impressionné par le nombre de motos disponibles ; une bonne centaine, répartie entre différents groupes présents ce jour-là, mais qui ne sillonneront pas le même parcours que le nôtre, il n’y a donc aucune crainte à avoir si vous pensiez vous retrouver sur un parcours bouchonné comme c’est malheureusement trop souvent le cas sur des safaris africains. Ici l’espace n’est pas un vain mot, et au pays où les cerfs sont plus nombreux que les habitants (5,4 millions en Finlande), il y a de la place. La Finlande représente la moitié de la France en surface, mais il n’y vit que 5.4 millions d’habitants soit une densité de 17 habitants au km² alors qu’en France, elle est de 103 habitants par km², ça vous donne une idée de l’espace disponible.

Le guide nous fait un brief sur le maniement de l’engin, et des consignes à appliquer. Démarrage électrique, respecter une distance de sécurité d’au moins 20 mètres, accrocher la clef à sa combinaison, les vibrations : c’est normal parce que sous le moteur ce ne sont pas des Michelin, mais 2 skis et une chenille qui servent de contact avec la piste, langage des signes pour stopper, ralentir ou signaler un danger. Démarrage des machines, et c’est parti, le guide nous « teste » sur une courte distance, observe notre comportement et c’est parti pour une journée complète de motoneige en Laponie !

Notre monture : une BRP Lynx 600 cm3 ACE à moteur Rotax

La moto que nous enfourchons est une « BRP », célèbre marque canadienne qui fabrique tous types de quads, motoneiges, buggies, jet ski, motos à 3 roues au travers de sa marque Can Am, et moteurs de bateaux (Evinrude). Le modèle : un Lynx 600 ACE à moteur Rotax. Délivrant une puissance de 60 chevaux, il est capable de « skier » à 125 km/h, mais ce modèle dispose de l’option « Learning Key » qui permet aux loueurs de limiter la vitesse de pointe. Dans notre cas, elle a été bloquée à 80 km/h, ce qui sur glace est déjà pas mal. Quand on sait que les Finlandais habitués à ce genre d’engin déboulent parfois jusqu’à 200 km/h là-dessus !... Et sur la glace, il n’y a pas de limitation de vitesse, mais les gens du coin savent faire preuve d’un grand civisme sur glace, et tout se passe très bien. 

Ca vibre, mais ça passe partout !

En effet ça vibre, beaucoup, mais les skis suivent bien la trace laissée par mon confrère ukrainien qui précède ma monture, il suffit juste de laisser un peu de « mou » au guidon pour ne pas le laisser totalement libre, et la moto suit tout droit. Il n’est pas utile de tenir fermement le guidon, sauf si vous vous engagez sur une route de neige fraîche et pas encore foulée. Je suis surpris par l’étendue des paysages, nous empruntons une rivière gelée qui s’étend à perte de vue face à nous, sur ses bords, de jolies maisons en bois coloré bordent cette route habituellement liquide, sur ma gauche, j’aperçois un, puis deux rennes, arrêt rapide, photo et je repars pour ne pas trop les déranger. 

Un seul mot à retenir : espace

En Laponie, la vie c’est l’espace, les deux sont indissociables, et ça fait un bien fou de se retrouver « perdu » comme ça au beau milieu de ces immensités blanches. Une fois arrêté, le silence est saisissant, moteurs coupés on entend que le bruit du vent, parfois, nous croisons d’autres motoneiges, aux couleurs fluorescentes, puissantes, jusqu’à 1200 cm3, les pilotes sont toujours courtois, ralentissent, saluent et repartent sur un filet de gaz. Il nous est arrivé de croiser des traineaux tirés par des chiens, des familles en randonnée, ou une dame partie faire une promenade avec seulement un Husky Sibérien, un autre monde, une autre vie. Henri, notre guide, m’apprend qu’en Finlande, les gens prennent le temps, pour tout, et aiment communier avec la nature, et ça se ressent au quotidien.

Les Finlandais : zénitude et courtoisie avant tout

Ici, lorsqu’un piéton se dirige vers un passage pour traverser une rue, les voitures s’arrêtent, toujours, et laissent passer le piéton à son rythme, sans coup de klaxon ni aucune forme d’énervement. Sur la route c’est la même chose, on conduit plutôt lentement en Finlande, forcément les routes sont souvent glissantes, et la sécurité passe avant tout : pneus cloutés obligatoires et 4 roues motrices fortement conseillées. Pour les limitations de vitesse, les Finlandais en sont à ce que nous devrions bientôt avoir en France : 50km/h en ville, 80 km/h sur les routes nationales, et 120 km/h sur autoroutes sauf en hiver où cette limite est rabaissée à 100 km/h.

Vie de chien !..

Après une heure trente de glace, nous arrivons à une ferme de Huskys, où nous apprenons le maniement du traîneau, et découvrons la vie de ces chiens forçats de la glisse. Ici, il y a environ 300 chiens, chaque chien est rattaché à une place où il possède, en extérieur, une niche appropriée sur laquelle il y a son nom, et son numéro. Les éleveurs connaissent chaque chien, et chaque nom. Un attelage de traîneau est souvent composé de 4 Huskys, avec un meneur placé en tête du convoi, ce meneur étant en grande majorité une femelle, jugée plus instinctive, et plus forte aussi.

Je monte à l’arrière de mon traîneau, les chiens sont lâchés et je pars dans une accélération assez surprenante, tiré par seulement 2 huskys. Pour diriger rien à faire, les chiens s’en occupent, et pour freiner, une tige de bois placé en bas du dossier de traîneau permet de stopper l’attelage en appuyant dessus avec le pied, là aussi une expérience intéressante. Nous visitons la ferme, rencontrons des chiens et chiots tous plus beaux les uns que les autres, prenons une boisson chaude dans un chalet bourré de charme, et repartons vers le nord pour arriver cette fois, à une ferme de rennes. 

Temps maussade et ciel lourd : tant pis pour les aurores boréales !

Le temps n’a pas changé, il ne neige pas, mais le ciel est lourd et chargé, pas de soleil en vue, et forcément pas d’aurore boréale de prévue la nuit puisque pour en découvrir, le ciel doit être dégagé.  Le contraste en ciel et terre est surprenant, blanc sur le sol et noir/bleu pour les cieux, et ces étendues toujours là, qui nous entourent. Par endroit nous devons traverser de vraies routes, indiqués par un panneau de croisement et un panneau « STOP ». Le guide descend, et tels des écoliers en sortie, nous fait passer un par un de l’autre côté de la steppe. Nous empruntons cette fois de petits chemins sinueux qui s’enfoncent sous une épaisse forêt de pins, le rêve. L’endroit est magique, il n’y a personne, aucun bruit, juste la beauté des paysages pour nous émerveiller sous nos cagoules devenues trop chaudes. En effet, la température est à 0 degré, et avec la combinaison que nous avons, le froid, qui pour les Finlandais n’en n’est pas un à cette graduation, n’est même pas perceptible. 

Rencontre avec un chaman

Arrivés à la ferme des rennes, nous rencontrons une femme un peu étrange, sortie de son tipi elle nous présente ses animaux, et nous invite à s’installer, allongés, dans le traineau qui nous emmènera faire le tour du parc. Un seul renne tire le véhicule. Parti comme un éclair, il ralentit très vite, pour finir par se traîner doucement à son rythme, comme s’il me donnait le temps de découvrir son univers. Une longue corde orange fait office de commande ; tirer fort pour ralentir, et claquer le flanc gauche pour accélérer, pour le reste, c’est l’animal qui gère. 

Histoires et légendes arctiques

Descendu de mon traîneau, l’éleveuse m’invite à la rejoindre dans son tipi, avec mes confrères. Il y fait étonnement chaud. Spacieuse, très haute et réchauffée par un âtre situé en son centre, l’habitation est pleine de charme, on s’y assoit. Nous buvons un jus de baies chaudes ou un thé, et notre hôte nous raconte une histoire ; celle du chaman venu s’installer en Laponie, premier habitant de la région. Un chaman, cet intermédiaire entre l’homme et les esprits de la nature, avait décidé de venir s’installer, il y a très longtemps, sur les terres gelées de « Lapland », la Laponie en français. Avant lui, certains avaient essayé de vivre ici, impossible, trop froid, et surtout, trop de vent, qui leur glaçait le corps et finissait par les rendre fou. Une nuit où les vents étaient plus forts que d’habitude, et plus froids, le chaman les invoqua dans son tipi.

Il prit son tambour, divisé en 3 parties ; une représentant le ciel, l’autre la terre et la dernière les hommes. Il se mît à chanter un « joik », ce chant lancinant et ancestral, pour les faire venir. Puis il leur parla, aux vents de l’Est, de l’Ouest, du Sud et du Nord : « Puisque vous avez décidés de souffler toujours ensemble et de toute part, je vais vous attraper et vous séparer, de façon à ce que le vent continue, mais qu’il soit moins fort et dans une seule direction. » Alors, il prit chacun des quatre vents, et en mît un à chaque coin de son chapeau, qu’il tordit pour en faire une sorte de berlingot de tissu, et depuis ce jour-là, le vent est devenu supportable, et l’homme pût enfin s’installer sur ces terres hostiles. Le chamanisme est en terre de prédilection en Finlande, où l’homme et la nature se côtoient dans des conditions très rudes. 

Chasser le mauvais esprit qui est en vous

Après nous avoir raconté cette histoire, notre chaman retira le mauvais esprit qui était en chacun de nous en chantant une incantation, et en nous tatouant par le feu du bois qui crépitait dans la cheminé ; 2 dessins de chaque côté du crâne, symboles des bois de renne. Ayant quelques problèmes de dos, le chaman me dît que mes maux devraient alors disparaître, à condition de ne pas laver mes marques de suie. Ce que j’ai fait, et toujours est-il que depuis maintenant 3 semaines, je n’ai pas eu une seule douleur.

Direction le grand nord

Nous nous retirons après avoir remercié notre hôte, et enfourchons notre motoneige pour aller cette fois encore plus au nord, dans le cercle polaire, rejoindre un refuge en pleine nature, où nous devrions enfin nous reposer, faire un saune, dîner, puis rentrer en bus, parce que piloter une motoneige de nuit quand on vient du 17e arrondissement, c’est un exercice à éviter. Les paysages sont moins désertiques, nous sillonnons des forêts clairsemées de pins jeunes et vigoureux. Un de mes confrères se risque à une bordée sur la droite, et se retrouve planté dans la poudreuse, les skis sous 60 cm de neige ! Nous le dégageons et reprenons notre route.

Envie de mettre la poignée dans l'coin

L’assurance aidant, les accélérations sont plus franches, la vitesse de pointe rapidement atteinte (limitée sur nos machines à 80 km/h), et l’envie d’envoyer les gaz à fond me titille depuis un long moment déjà. Où est-ce que je peux déconnecter le « Learning Key » qui me bloque à 80 ? Bon je ne trouve pas, et puis non, ce ne serait pas raisonnable. Une solution ; je laisse de plus en plus d’espace entre ma confrère du quotidien « Les Echos » : Laurène, qui me précède et j’envoie ! Ces petites bêtes sont férocement nerveuses quand on commence à les titiller, mais attention aux faux pas, nous ne sommes pas sur du bitume et les réactions de la machine sont malgré tout différentes, mais quel pied quand même ! La moto est nerveuse et dynamique, et ce n’est qu’un 600 cm3. Après quelques accélérations bien sympas, je me décide à réduire les gaz, jusqu’au moment où la fin de notre périple approche. Après quelques virages un peu compliqués à négocier sur d’étroits chemins de neige, nous arrivons devant un adorable chalet de bois, perdu au milieu de nul part. 

Traditions et coutumes : dans un lac gelé tu plongeras !

Nous laissons nos motoneiges devant l’habitation, avec un sentiment de bonheur d’avoir traversé ces paysages magnifiques. Après une pause au coin du feu, nous enlevons nos habits, et nous dirigeons vers le hammam. Une bonne douche chaude nous détend, avant de rentrer dans cette fournaise sèche. Le contact du bois chaud permet de détendre les muscles après cette rude journée, au bout de 15 mn je ne tiens plus, et sors me rafraichir d’une douche froide. 2e séance, puis nous sortons tous en même temps pour se rouler dans la neige. « Même pas peur » me dis-je, et je me jette dans la poudre froide, qui ne l’est pas tant au fond, étant encore sous l’effet du hammam. Nous pénétrons ensuite dans un second Hammam, traditionnel, au feu de bois. Plus sec, il est plus chaud. Le guide nous invite à prendre une bière, puis deux, une habitude finlandaise visiblement. N’y tenant plus de chaleur, je suis le premier à me décider de sauter à l’eau, dans ce carré gelé découpé à la scie pour atteindre l’eau sous l’épaisse couche du lac qui nous fait face.

Je suis un déglingo !

Je dois le faire, je ne suis pas venu jusqu’ici pour me dégonfler et passer à côté de ça. Je ne réfléchis pas, je cours, et me jette à l’eau. Léger blackout quand ma tête chauffée à 60° rencontre une eau à 2°, et je remonte, mon crâne fume, je suis un « déglingo » plus rien ne peut m’arriver, je suis le roi du Rock’n’roll et je l’ai fait bordel, je l’ai fait ! Je reste un peu dans l’eau gelée, pour connaître un peu l’effet que ça fait. Normalement il faut ressortir immédiatement, parce que le cœur n’aime pas trop ce genre d’exercice un peu sadomasochiste, mais je « profite », et remonte enfin aidé par une échelle rajoutée sur la glace. En sortant, je me sens libre, de mes habits d’une part et dans ma tête, un peu comme un « Diego » de l’Arctique. Je l’ai fait ! Oui, je l’ai fait. 

Après le choc thermique, la gastronomie !

Retour aux douches, Henri me propose une bière avec Mike, le journaliste américain et fondateur du site « Mike’s Road Trip », dédié au voyage et à la gastronomie. Qu’est-ce qu’on est bien. Si vous ne l’avez jamais fait, et que vous allez en Finlande, je vous recommande fortement cette expérience. Après une bonne douche chaude, on se sent totalement détendu, léger et en pleine forme. Retour au chalet, nous passons à table et dînons d’une soupe de topinambours, ce légume oublié synonyme de disette pendant la seconde guerre mondiale, mais succulent avec cette crème de fromage, puis nous passons au saumon grillé sauce tartare avec pommes de terre parfumées à l’aneth, et enfin le dessert ; un Parfait aux myrtilles à la sauce d’airelles rouges. Ce dîner succulent clôture une journée incroyable, retiré dans ce lieu où personne ne vit, à part nos hôtes. Je vous raconterai la seconde partie de ce périple motorisé lapon dans un autre articulé intitulé : « Entre glisse et glace », il reprendra mon expérience de pilotage sur glace, en voiture, quad et karting. 

Pour plus de précisions sur les tarifs détaillés, qui varient en fonction de la durée, période, et du nombre de participants, je vous invite à vous rendre sur le site de l’organisateur « Lapland Safaris » en cliquant ici. Si vous les appelez, vous pouvez même demander à parler au guide français, qui vous renseignera parfaitement. 

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