BYD : Pragmatisme et Leadership Électrique
BYD n’arrête pas d’étoffer son catalogue européen. Après les
Han,
Tang,
Atto3 et
Dolphin, c’est désormais la berline
Seal qui débarque sur le Vieux Continent. Selon le constructeur, elle dispose de sacrées armes pour se faire une place sur nos routes, à commencer par son design.
Faisant partie de la série
Ocean au même titre que la petite
Dolphin, les lignes de cette
berline de 4m80 de long pour 1m87 de large et 1m46 de haut évoquent, selon les stylistes de la marque qui n'ont pas lâché leur dose d’opium, la fluidité de la mer et les courbes des animaux qui la peuplent. Ce qui est certain, c’est qu’à défaut d’avoir un faciès élégant, sa silhouette aussi lisse et fluide qu’un squale fait de la
BYD Seal l’une des berlines les plus aérodynamiques du moment. Pour preuve, son coefficient de traînée n’est que de 0,219 ! Un bon point pour son autonomie.
Seal signée BYD
Une fois dans l’habitacle, on trouve facilement sa position de conduite avec des sièges électriques aux multiples réglages.
Le dessin du mobilier est presque sobre, surtout si l’on le compare à sa sœur
ATTO3 qui joue des mécaniques et qui fait « pch’ittte ». De plus, les finitions sont de qualité et les matériaux choisis combinent les textures pour un bel effet à l’œil et au toucher. Au centre de la planche de bord, trône un énorme écran de 15,6 pouces rotatif. Il peut se connecter à
Android Auto et
Apple CarPlay. Derrière le volant, le pilote profitera d’un combiné d’instruments digital de 10,25 pouces. Si la réactivité du multimédia est parfaite, l’ergonomie est médiocre.
BYD, fait comme son concurrent californien, disparaître le moindre bouton de la console centrale. Il faut donc passer par de multiples clics sur le menu pour désactiver les pénibles aides à la conduite ou gérer la clim.
Cette
Seal affiche tout de même quelques détails esthétiques qui lui sont propres et la démarquent des autres véhicules du constructeur. On pense notamment à ses grilles d’aération courant sur toute la largeur de sa planche de bord, à son levier de vitesse façon cristal ou encore à son double chargeur à induction. Pratique si les deux passagers avant sont à court de batterie, du moins si il fonctionne correctement… ce qui n’a pas été le cas, pour notre Julien qui s’est retrouvé en rade à la fin de la journée. Par contre, Julien ne s’est jamais plaint du manque de place. Comment pourrait-il en être autrement avec un
empattement géant de 2m92 ?
L’espace à vivre est grandiose, que l’on soit installé sur la première ou la seconde rangée d’assises. La Seal offre également plus de 20 rangements pour les petits objets en tout genre. Il y a notamment un espace sous la console centrale ou encore des poches au dos des sièges avant où l’on peut glisser un smartphone ou tout autre (petit) appareil numérique. Aucun doute, personne ne manquera de place à bord, même lors de plus longs trajets.
Cependant, la soute à bagages est un peu plus chiche. Il faudra se contenter d’un « petit » volume de 402 litres. Ce qui est franchement faible au regard de ce que propose la
Model 3, mais bien heureusement, tout comme l’américaine, la Seal cache sous son capot moteur un autre coffre de 53 litres. Un indispensable espace supplémentaire pour ranger les câbles.
BYD Seal : Moelleuse supercar … ?
Cette
Seal est disponible pour le moment en deux versions. La
première embarque un unique moteur de 313 ch sur son train arrière pour atteindre 100 km/h en 5,9 s. La seconde équipe son train avant d’un second bloc
électrique de 217 ch pour devenir 4 roues motrices et développer un total de 530 ch ! Avec ces deux moteurs, elle abat le 0 à 100 km/h en seulement 3,8 s, comme c’est d’ailleurs indiqué sur sa malle de coffre. Les deux variantes de la Seal plafonnent à 180 km/h et sont équipées de la même fameuse batterie à lame de
BYD. Ultra sûre, elle stocke ici 82 kWh et est associée de série à une pompe à chaleur. De quoi permettre à la version bimoteur de parcourir jusqu’à 520 km par charge et à la propulsion de disposer d’un rayon d’action maximal de 570 km. Une fois dans le rouge, cette unité de stockage peut passer de 30 à 80 % de niveau de batterie en 26 minutes grâce à une puissance de charge maximale de 150 kW en courant continu. En courant alternatif, cette dernière est limitée à 11 kW. À noter que la Seal dispose également d’une fonctionnalité V2L, pour alimenter en électricité une cafetière ou un aspirateur par exemple car elle est capable de délivrer jusqu’à 3 kW de puissance.
BYD Seal :Confortable et un brin dynamique
Pour ce premier galop d’
essai, nous avons pris les clés de la plus raisonnable d’entre elles. La
BYD Seal Design qui se «
contente » d’un seul moteur sur le train arrière. Les guillemets sont importants car
313 canassons et 360 Nm de couple, on ne peut pas dire qu’elle est avare en puissance cette Seal propulsion. Et cela même alors qu’elle doit déplacer 2055 kg sur la balance. En ligne droite, la berline accélère donc assez fort avec un 0 à 100 km/h expédié en 5,9 secondes. Il convient de noter que sa variante à
traction intégrale forte de 530 pur-sang pour 670 Nm de couple transforme la berline en supercar puisqu’elle ne demande que 3,8 secondes pour passer de l’arrêt à la barre des 100 km/h. En courbe aussi, elle impressionne notamment grâce à sa batterie faisant partie intégrante de son châssis afin d’améliorer sa rigidité. Résultat, son comportement est on ne peut plus sain. Il n’y a absolument aucun signe de survirage en vue, même lorsque l’on pousse le vice d’accélérer à bloc en pleine courbe. Merci, l’ESP et le châssis rigide comme du béton armé.
Pour en tirer sa quintessence, il faudra s’habituer au petit roulis. Comme la
Seal Propulsion ne dispose pas de la suspension semi-active avec amortisseurs à fréquence variable installée sur la
Seal Excellence-AWD, et que la berline est clairement typée confort, la
Seal chaloupe un chouïa. Rien de grave ni de désobligeant. Il faut juste apprendre à la coller sur ses appuis et à accélérer progressivement à la sortie du virage. La contrepartie de cette suspension souple, c’est qu’en milieu urbain et sur route dégradée, on apprécie cette dynamique confortable.
Cerise sur le capot, en plus de sa motorisation électrique forcément silencieuse, elle est équipée de double vitrage pour isoler au mieux ses occupants de l’environnement qui les entoure. Aucun doute, les ingénieurs de chez
BYD ont bien pris note des critiques des journalistes européens pour réaliser ce compromis digne d’une voiture sud-coréenne. Un sacré boulot qui, on le sait, continue en interne, car la marque veut tenir tête aux produits européens.
BYD Seal : Combien coûte la BYD Seal ?
BYD propose sa Seal en deux versions lors de son lancement :
Design, pour la version
Design ou
Excellence-AWD, pour la variante de pointe à quatre roues motrices. La
BYD Seal Design est déjà disponible à partir de 46 990 €. Compte tenu des prestations offertes et de l’équipement de série, c’est un tarif ambitieux. N’oublions pas que sa concurrente première est la
Tesla Model 3, qui, au moment où je vous écris cet
essai, est vendue à 46 990 €. Pour ma part, je pense que la firme se trompe de positionnement en pensant que les Européens vont se ruer sur ce modèle. Il lui faut encore convaincre les automobilistes avec une image de marque à construire. Avec un
tarif sous les
40 000 €, elle ferait un carton, surtout qu’elle n’a plus droit aux bons éco de l’État avec la dernière réforme.
Ceci étant dit, la
Seal Excellence-AWD bimoteur se montre, quant à elle, bien plus compétitive compte tenu des performances explosives offertes. Son prix se fixe, en effet,
en France à seulement 49 990 € alors qu’elle propose plus de 200 chevaux supplémentaires, la fameuse suspension pilotée et quelques équipements en sus comme la tête haute.