L’histoire de ce comparatif commence sur le macadam d’un endroit très particulier, puisqu’il est un des lieux mythiques de notre histoire automobile. Il s’agit du célèbre autodrome de Linas-Montlhéry. Des courses, des victoires, des tests en tout genre se sont faits sur ce tarmac chargé d’histoire.
Mais apparemment c’est la première fois qu’un duel aussi serré s’est vu effectué par des journaleux.
Pourtant, lorsque l’on a disposé les deux voitures l’une à côté de l’autre ce n’était pas si évident.
Le match de l’ALLURE ?
En effet, comment ne pas tomber sous le charme de cette
Mini John Cooper Works GP ? Elle est la quintessence du savoir-faire de la marque. Cette nouvelle génération de
John Cooper Works GP pousse le style sportif à son paroxysme. Si elle reprend les courbes des Mini « normales », elle les magnifie par des appendices aérodynamiques spectaculaires. D’une, la silhouette générale est rabaissée pour mieux coller à la route. De deux, les ailes se voient renforcées par des élargisseurs qui permettent d’octroyer quelques millimètres d’épaulement supplémentaire. De trois, en poupe on ne peut qu’apprécier l’aileron chapeautant la porte de la malle et juste en dessous l’extracteur d’air est sublimé par le système d’échappement sport.
Du côté de la
Renault, on use d’une teinte très proche de la mini, pour éviter de la confondre avec un utilitaire. Le problème c’est que cette Kangoo l’est tout de même ! C’est donc pour cela qu’elle ne propose pas de grosses jantes en alliage ou d’aileron sport et encore moins d’un échappement pétaradant.
Non, ici tout se fait dans la discrétion et la sobriété. Alors si avec la
Mini on vous regarde avec envie, à bord de ce
Kangoo vous êtes transparent.
Le point va à la
MINI GP, bien que son côté tapageur puisse en rebuter quelques-uns.
La vie à bord ?
Les deux automobiles ont donc pris le parti de se libérer du lourd fardeau de la banquette arrière. Le plus étonnant c’est que pour l’une comme pour l’autre, cela ne profite pas forcément aux deux uniques passagers. Cela sert surtout à la malle qui devient convenable sur la petite Anglaise et gigantesque pour la Française. C’est simple, c’est tellement grand que je me suis permis d’aller chercher une enfilade de 2,20 m trouvée sur un célèbre site de petites annonces.
Un prodige que l’on doit à la conception de la
Kangoo qui est capable de faire disparaître le siège passager pour ouvrir un espace de plus de 2,20 m justement.
Comment oublier que l’arceau de sécurité de la Mini est fixe et que la cage de survie de la
Kangoo est capable de se plier en deux sur le seul cockpit du pilote ?
Par contre, la finition et les matériaux de la Renault sont clairement plus «
cheep » que ceux de la
Mini GP. Ici, tout est à sa place et son cockpit reçoit même le renfort d’un compteur digital. Après, les deux ont la climatisation et le GPS.
La
Kangoo remporte cependant haut la main le point de l’habitabilité, car si aller chercher avec elle
une armoire Vikedal est un jeu d’enfant, cela devient un enfer avec la Mini.
Au jeu de la performance ?
Pour affronter ces deux propositions de voiture conçue pour offrir de l’espace et de la légèreté, nous avons décidé de nous rendre sur le circuit de l’autodrome de Montlhéry. Plusieurs kilomètres dont l’enrobé et les plaques de béton font de ce lieu un excellent juge de paix.
Le premier coup de tonnerre gronde avec les chronos. 1 minute 44 et 28 centièmes pour la
Mini, un temps qui explose les 2 minutes 08 de la
Renault.
Il faut dire que la Britannique dispose d’une belle cavalerie. On dénombre pas moins de 306 équidés pour un couple de 450 Nm qui commence dès 1 750 tr et continue jusqu’à 4 500 tr/min. Cette horde sauvage passe sur l’unique train avant via une boîte automatique à 8 rapports. Pour maîtriser ces pur-sang, les ingénieurs ont installé un différentiel autobloquant mécanique et pour freiner les jantes de 18 pouces chaussées de pneus sport, les concepteurs ont fait appel à des disques ventilés de grande taille pincés par des pistons en aluminium. Du coût, la
Mini John Cooper Works GP est littéralement catapultée de 0 à 100 km/h en 5,2 secondes alors que la vitesse de pointe se stabilisera à 265 km/h par une bride électronique.
Sur le macadam, on ressent la moindre aspérité de la piste alors que le châssis ne daigne pas absorber la moindre d’entre elles. Tout à la différence de notre
Kangoo, qui s’ébroue dans le claquement caractéristique de son turbo diesel.
Car oui, le
Kangoo est un dCi 115. Il peut, avec de la volonté et beaucoup d’espace, s’approcher de la barre des 200 km/h, alors qu’il prendra son temps sur le TOP 100 puisqu’il faut lui plus de secondes que dans nos deux mains. Question tenue de route, il n’a pas trop de difficulté à tenir le pavé, mais sa tendance à élargir sa courbe, le rend bien moins efficace.
Par voie de conséquence, la Mini remporte le point de la performance, mais offre le point de confort à la Kangoo.
L’addition s’il vous plaît…
Passons au dernier des 5 éléments, celui du portefeuille. Sachez d’abord que notre
Mini GP de nouvelle génération a été produite à seulement 3 000 exemplaires. Elles sont donc toutes numérotées et donc rares. Et comme moi, vous le savez, tout ce qui est rare est cher. Notre
Mini GP ne fait pas exception à la règle puisque Mini demandait 44 900 € en prix de base, auquel il conviendra de rajouter 4 400 € pour la finition Ultimate qui intègre le pack Connected Navigation Plus, la climatisation automatique, les sièges chauffants, etc.
Le bolide «
Made in France » est plus accessible. Si la version de base est vendue à un peu plus de 17 000 €, notre version sportive avec ses 115 chevaux et sa belle finition fait grimper l’addition à plus de 23 000 €. Ce qui est deux fois moins onéreux que la petite Anglaise.
N’oublions pas non plus les frais annexes. Les pièces détachées, les entretiens et les consommables sont également ruineux. Et puis il y a aussi, le passage à la pompe. Avec une moyenne de plus de 10 litres d’essence, contre 7 litres de gazole, la
GP ne tient pas la comparaison.
Point, indéniablement pris par la
Renault.