Essai Renault AustralE E-Tech : il n’y a que les … qui ne changent pas d’avis

Après avoir pris en main l’un des premiers AustralE sortant des usines madrilènes, Renault France nous propose d’en reprendre le volant sur les délicieuses et étriquées routes de nos cousins d’outre-Manche.
Pourquoi ?
La raison est simple.
Lors de ce fameux premier essai sur les routes de l’arrière-pays de la capitale espagnole, j’ai été l’un des journalistes automobiles à pointer un défaut majeur. La nouvelle boîte de vitesses automatique, gérant le moteur turbo essence et les 2 moteurs électriques, était incapable de gérer les fortes sollicitations. En effet, à chaque écrasement de la pédale de droite, la boîte hésitait pendant 3 longues secondes avant de descendre 1 ou 2 rapports, et enfin délivrer la puissance du système hybride. En titillant l’un des ingénieurs de Renault, il me confia que les équipes étaient au parfum, qu’il s’agissait juste d’une problématique de programmation et que le phénomène serait réglé lors du lancement commercial. C’est donc cela que nous allons juger.

Renault AustralE : second contact

Avant de partir sur les petites routes anglaises, il nous faut récupérer notre carrosse. Le SUV nous attend à Calais, non loin du tunnel sous la Manche. Après un peu plus de 2 heures de voyage à bord du TGV inOui de 6 h 52, nous voici enfin arrivés à bon port.
Elles – c’est-à-dire la petite dizaine d’Austral prévus pour l’événement qui accueille le fleuron de la presse automobile française – nous attendent bien sagement en file indienne sur le parking. Et tout comme la première fois, cette Renault attire le regard. Il faut dire que les designers ont fait un excellent travail sur l’allure de ce SUV. Les lignes sont franches, galbées par endroits et reprennent les codes à la mode de ce genre d’automobile. Elle fait robuste et moderne à la fois. Si vous conjuguez cela à une finition Esprit Alpine, vous y rajouterez des appendices musculeux, comme les superbes jantes et le chrome qui disparaît au profit d’une teinte noir profond.
Personnellement, je trouve que le style de ce SUV est franchement réussi, et à voir les yeux qui pétillent de mon Juju, notre photographe, il semblerait que nous partageons le même avis.

Un avis franchement positif qui se renforce en passant dans l’habitacle.
Vous avez connu les Renault aux plastiques « Fisher-Price » ?
Eh bien, sachez que c’est de l’histoire ancienne.
Cet Austral, qui plus est en Esprit Alpine, se place tout en haut des standards de l’automobile. Il semblerait que Renault soit aujourd’hui prêt à produire des modèles se calant sur la qualité de fabrication des premium allemands. Les plastiques sont qualitatifs, les ajustements, parfaits, et le dessin du mobilier est à la fois moderne et bien conçu. Le point d’orgue du cockpit est le système multimédia. Le fameux OpenR link.
Pourquoi fameux ?
C’est parce que c’est l’un des premiers à intégrer les ressources du géant de la tech américaine : Google.

L’openR est le fruit du travail des ingénieurs du célèbre moteur de recherche et de Renault. Il intègre nativement les meilleurs services et applications Google tels que l’assistant vocal intégré de Google, le catalogue d’applications Google Play et la navigation Google Maps. Cerise sur le capot, depuis une mise à jour du système via le cloud et par l’intermédiaire de la technologie FOTA (Firmware over-the-air), Renault Austral dispose également de mon meilleur ami Waze. Évidemment, openR est également compatible avec l’Android Auto et l’Apple CarPlay de votre smartphone. Si chez beaucoup de constructeurs, il faut brancher un câble pour en user, sachez que l’Austral peut le faire via Bluetooth.
En gros, il suffit d’appareiller une fois votre compagnon de tous les jours, et chaque fois que vous ouvrez la porte de votre Austral, il se connecte tout seul au multimédia.

Les mélomanes ne seront pas frustrés.
Les ingénieurs acoustiques Renault et Harman Kardon ont travaillé main dans la main pour une intégration parfaite et pour une restitution optimale du son dans l’habitacle. Ils ont confié la sono à un système Arkamys, qui propose une expérience sonore haut de gamme digne des meilleures salles de concert.

Transfiguration de l’AustralE

Les premiers tours de roue se font vers le Shuttle.
Ici, on nous oriente tant bien que mal, vers de multiples plateformes d’embarquement.
Attention aux jantes. L’espace entre les rails est assez exigu, mais la maniabilité de ce SUV est bluffante. En même temps, nous disposons du train arrière directionnel 4CONTROL, qui transforme l’Austral en citadine au niveau de la maniabilité.
Austral est capable de faire demi-tour sur 10,1 m. C’est juste la référence du segment.
Bref, bien au centre de notre emplacement, moteur coupé, voilà que j’affronte mon Juju sur un jeu d’échecs. En effet, Android Auto nous ouvre un catalogue de petits jeux vidéo sur l’écran de 12 pouces de l’Austral…

Une bonne demi-heure après, les portes du Shuttle s’ouvrent à nouveau.
Nous sommes en terre anglo-normande, à Folkestone.
Maps se lance, et nous voici en train de conduire en tenant la gauche.
Après une petite gymnastique, on se laisse très rapidement naviguer dans le flux pour profiter de la superbe route côtière qui nous emmène vers les plages de Brighton. C’est d’autant plus facile que cet AustralE est d’une fluidité déconcertante à faible allure. On a juste à s’occuper des freins et de l’accélération, et la boîte de vitesses s’occupe du reste, sans le faire savoir. J’ai même l’impression de rouler à bord d’une électrique tellement le SUV use de son moteur électrique. D’ailleurs, à cette allure de sénateur, la consommation ne franchira pas les 5,2 l de moyenne.

Facilité, douceur et frugalité à basse vitesse…

On est donc sur le même constat que lors de mon premier essai en Espagne. Nous, il nous faut appréhender les modifications faites sur la boîte de vitesses en mode pilote de rallye. Cela tombe bien, car pour rejoindre le temple de la vitesse de Goodwood, nous allons privilégier les petites routes de la campagne du Sussex.

Petites, virevoltantes, enchaînant les gauches et les droites, avec plus ou moins de visibilité, ces routes sont un terrain parfait pour mieux appréhender la révolution qui a été portée à l’AustralE.
Car, n’y allons pas par quatre chemins : les ingénieurs motoristes de Renault ont fait un excellent boulot.
La boîte de vitesses est transfigurée.
Il n’y a plus d’attente notable entre l’écrasement de la pédale de droite et la réaction aux roues. On peut donc jouer le « Sébastien Loeb » sur ce macadam glissant et pas vraiment lisse. En pleine charge, le système déclenche de suite le couple du moteur électrique tout en descendant un, voire deux rapports. La poussée est franche. Elle vous plaque au siège et ne souffre pas de rupture de puissance, un peu à la façon d’une voiture électrique. Le châssis accompagne parfaitement mes ambitions, avec des suspensions à la fois fermes et absorbantes. Et que dire du train arrière directionnel ? C’est juste génialissime d’efficacité. Il permet au train avant de pivoter sur lui-même. En jouant un peu avec le système, on peut même gratifier l’AustralE de petite dérobade « du popotin » un peu à la façon d’une sportive… c’est vous dire !