Aixam MEGA : La voiture sans permis qui carbure… à la croissance

Les chiffres ne mentent pas : le sans-permis a le vent en poupe

Ce que beaucoup considéraient encore comme une niche pour seniors allergiques aux transports en commun est en train de devenir un marché structuré et en pleine mutation. En cinq ans, le marché européen des véhicules de catégorie L6e est passé de 27 000 unités en 2019 à 64 000 en 2024, soit une progression fulgurante de 137 %. En France, la dynamique est tout aussi impressionnante avec 29 303 unités écoulées en 2024, contre 12 838 en 2019, soit une augmentation de 132 %.

Alors, que s’est-il passé ? La voiture sans permis est-elle devenue branchée ? Eh bien, oui… et non. Si la clientèle des ados adeptes de TikTok et des livreurs urbains y trouve un intérêt, c’est avant tout le contexte global qui pousse le secteur à s’émanciper.

D’une part, la hausse des restrictions sur le permis de conduire, les délais interminables d’examen et l’augmentation du prix du sésame ont incité une nouvelle frange de la population à se tourner vers ces mini-voitures. D’autre part, la transition vers la motorisation électrique joue un rôle clé. En 2025, plus de 50 % du marché français et européen du sans-permis sera électrifié.

Électrique vs thermique : le dilemme du quadricycle

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Aixam MEGA ne mise pas uniquement sur l’électrique. Là où certains constructeurs ont foncé tête baissée vers la fée batterie, la marque française continue d’offrir une alternative thermique – et pas n’importe laquelle. Elle est la seule à avoir décroché l’homologation Euro 5+ pour sa gamme diesel, une prouesse qui lui permet de répondre aux besoins d’une clientèle qui ne veut pas encore troquer son bidon de gazole contre un chargeur 220V.

Cependant, l’électrique prend de plus en plus de place dans l’offre d’Aixam. Avec 12 ans d’expérience dans le domaine, la marque a été pionnière en la matière et propose aujourd’hui une gamme presque entièrement déclinée en deux versions : diesel ou électrique. Une stratégie qui a le mérite de ne pas imposer un choix mais plutôt de laisser la décision finale au client. Une subtilité qui n’échappera pas aux acheteurs encore sceptiques face aux autonomies limitées des batteries.

Un nouvel outil industriel pour répondre à la demande

Les beaux discours, c’est bien. Encore faut-il pouvoir répondre à la demande croissante. Pour cela, Aixam MEGA s’est offert un nouveau site de production de 18 000 m² à Andancette, opérationnel depuis septembre 2024. L’objectif ? Augmenter significativement la capacité de production hebdomadaire et garantir des délais de livraison acceptables, ce qui est loin d’être un détail dans une industrie souvent critiquée pour ses retards.

Aixam MEGA n’a pas hésité à investir lourdement pour assurer sa croissance sur le long terme. Un pari risqué ? Pas tant que ça. Avec une clientèle de plus en plus diversifiée, la marque ne s’adresse plus uniquement aux conducteurs d’âge avancé, mais séduit désormais les jeunes urbains, les livreurs à domicile et même des entreprises en quête de véhicules utilitaires ultralégers.

Minauto : la démocratisation du sans-permis ?

L’une des grandes forces d’Aixam MEGA, c’est d’avoir compris que le prix est un frein majeur à l’achat d’un véhicule sans permis. Pour contrer cet obstacle, la marque mise sur son modèle d’entrée de gamme, le Minauto, affiché sous la barre des 11 000 €. Une proposition qui fait écho aux offres de mobilité abordable, en concurrence directe avec certaines solutions de transport public ou de micro-mobilité urbaine.

Cerise sur le capot : les solutions de leasing via Aixam Finance facilitent encore plus l’accès à ces véhicules pour les jeunes conducteurs et les primo-acquéreurs. Une alternative aux trottinettes électriques en libre-service ou aux vélos sur abonnement qui pourrait bien séduire ceux qui cherchent une mobilité plus sécurisée et confortable.

Une filiale d’un géant américain du sport motorisé

Derrière Aixam MEGA se cache un poids lourd du monde motorisé. Depuis 2013, la marque appartient à Polaris Industries, le mastodonte américain du quad, des motoneiges et des véhicules tout-terrain. Avec un chiffre d’affaires de 8,93 milliards de dollars en 2023, Polaris est un acteur clé du secteur et apporte à Aixam une solidité financière indéniable. En France, l’entreprise dispose de trois usines employant 360 personnes et d’une capacité de production allant jusqu’à 30 000 véhicules par an.

Contrairement aux clichés sur les constructeurs de quadricycles légers, Aixam MEGA fabrique en France, en région Auvergne-Rhône-Alpes, et maîtrise l’ensemble du processus industriel, de la conception à l’assemblage.