Ce nouveau moteur est déployé en même temps sur la Talisman et sur l’Espace. Il est le pendant diesel du TCe 225, présenté à la fin de l’année 2018.
Dehors comme dedans
Le léger restylage de la Talisman vient d’être annoncé. Il devait être présenté au public au prochain Salon de Genève, avant que ce dernier ne soit annulé. Renault ne l’a toutefois pas attendu pour dévoiler sa dernière mécanique diesel de pointe. Cette motorisation en Initiale Paris débute à 46 100 €, finition disponible dès 42 700 € avec le TCe 160 et à 44 000 € en TCe 225. C’est donc le seul diesel proposé.
La signature INITIALE PARIS apparaît de manière visible sur la calandre. Les jantes aluminium biton, sont au choix en 18" ou 19". La signature lumineuse profite des feux de route adaptatifs LED MATRIX VISION.
La présentation intérieure est de grande qualité (aussi bien pour les matériaux que pour l’assemblage). Initiale Paris est indiqué sur les seuils de porte, mais on reconnaît cette finition aux épais appuie-tête Relax. L’espace à bord est toujours aussi impressionnant sur ce modèle. Certes, heureusement, avec une longueur de 4 849 mm ! C’est 10 cm de plus qu’une Peugeot 508, mais cela profite aux places arrière, typiquement ministérielles si vous me passez l’expression ! Le coffre de la berline est plus que généreux, malgré la suppression du hayon, avec une contenance de 608 litres. Le break Estate est naturellement également commercialisé.
L’équipement est lui aussi plus que généreux avec les sièges avant massants, ventilés et chauffants, revêtus de cuir Nappa et disposant de réglages électriques 10 voies. On n’est pas très loin du temps des impressionnantes Baccara.
Les rares options de notre modèle d’essai sont le Pack Hiver (Volant chauffant, Lave-Phare, Buses de lave-glace chauffantes) et le toit ouvrant électrique panoramique.
Couple à go-go
Outre le bond en avant effectué dans l’univers du luxe, le second élément d’intérêt de cet essai est la mécanique. Il manquait clairement un gros diesel pour rivaliser dans ce segment. Avec 200 chevaux, il n’y a rien de trop. Pas de 6 cylindres ni de biturbo puisque cette puissance est atteinte par un 2 litres simple turbo. La valeur de couple est toutefois coquette avec 400 Nm dès 1 750 tr/min. Ce n’est pas du flan ; au démarrage, le moteur reprend vigoureusement et offre de belles reprises. Idem pour les ressources. Ne vous fiez donc pas aux 8,9 secondes qui ne sont guère flatteuses.
Ce moteur est disponible à partir de la finition Intens dès 41 100 € ou bien également sur la S-Edition à 44 800 €, si vous préférez un aspect plus sportif à l’Initiale Paris. Annoncées pour le moment pour 130 g/km, les émissions de CO2 profitent toujours au diesel dans la grille du malus écologique.
Lancé il y a quelques mois à peine, ce moteur annonce le retour du M9R, ce qui est une excellente nouvelle, s’agissant à l’époque du meilleur moteur de la Laguna III. Son remplacement par le 1.6 biturbo n’aura pas été gagnant en agrément. Comme le dit le dicton américain que je me suis permis de traduire simplement : rien ne vaut la cylindrée ! En réalité, ce n’est pas le même moteur que le précédent 2 litres, dérivé du bloc essence de Nissan. Celui-ci prend ses origines du 2,3 l (destiné aux « utilitaires ») et baisse sa cylindrée par une réduction de la course. La pression est de 2 500 bars ! Membre de la famille BluedCi, on lui a collé un catalyseur HC-CO avec un système de réduction catalytique sélective (SCR – procédé qui transforme les NOx par réduction catalytique en post-traitement) et un FAP. Il réclame de l’Adblue mais son gros réservoir de 22 litres doit permettre d’éviter toute recharge entre les vidanges.
La consommation relevée sur l’essai tournait autour des 6,5 l/100 km, sur un parcours mixte, réparti entre de la ville, des embouteillages et de la voie rapide. Compte tenu de la puissance et du gabarit, c’est dans la norme.
C’est moyennement dans la boîte
La boîte à double embrayage avec fonction automatique EDC est imposée. Elle s’est très nettement améliorée ces derniers temps, aussi bien sur l’Alpine A110 (dans sa version à sept rapports qui n’est pas celle de la Talisman) que sur la Mégane RS Trophy (à six rapports et qui se rapproche grandement de cette déclinaison). Dommage que ces bénéfices ne profitent pas spécialement à ce nouveau moteur. La gestion est moyenne : trop molle de base, elle devient trop agressive en mode Sport avec des montées en régime inutilement élevées. C’est d’autant plus énervant qu’il n’y a pas de palettes au volant pour tout gérer soi-même ! Il est possible de passer par le mode Perso (du MultiSense) pour configurer à sa guise différents éléments du groupe motopropulseur.
J’ai personnellement du mal à comprendre l’investissement très lourd, consenti à l’élaboration de ce nouveau moteur, sans qu’il y ait en parallèle une enveloppe pour attraper une boîte et sa gestion, existant pourtant déjà ! À part dire « ça ne se vend pas, on vous l’avait bien dit »…
Sur la route
La plateforme CMF est partagée avec, entre autres, l’Espace et la Mégane IV. C’est pourquoi on retrouve sur tous ces modèles (du moins selon les versions) le 4Control sur lequel je reviendrai un peu plus tard.
C’est toutefois à l’Espace que la Talisman ressemble le plus du fait de la présence des suspensions pilotées. L’amortissement piloté adapte en continu (jusqu’à cent fois par seconde) la réponse des amortisseurs en fonction de plusieurs paramètres : état de la route, conditions dynamiques, actions sur la direction et mode de conduite sélectionné. Le résultat est intéressant et, pour tout dire, déjà largement suffisant sans trifouiller le mode Sport. C’est déjà trop efficace pour les limitations actuelles, la faute – ou grâce – au magique système à quatre roues directrices. Les 1 595 kg de cette traction se font oublier.
Une nouvelle fois, Renault perpétue la tradition d’un excellent comportement routier au rapport confort/efficacité savamment dosé.