Alors que l’année touche à sa fin, Škoda, le constructeur qui jusque-là jouait les discrets, décide de réanimer son Enyaq 85, comme un vieux sage qui sort enfin de sa grotte avec une sagesse nouvelle. Doté d’un moteur de 286 chevaux, cet Enyaq veut plus que jamais prendre une place au sommet des SUV électriques. Direction Fontainebleau pour un essai où la technologie de Škoda côtoie l’esprit d’aventure… et où, il faut le dire, ce SUV rencontre enfin sa personnalité. En un mot ? Une saga électrique sous les arbres centenaires de l’une des forêts les plus légendaires de France.
SKODA Enyaq 85 : Tesla Model Y en ligne de mire
Quand on pense «
SUV électrique », le
Tesla Model Y arrive immédiatement en tête, prêt à dévorer la concurrence. Mais
Škoda n’est pas là pour faire de la figuration : l’
Enyaq 85, avec ses
286 canassons et ses 545 Nm de couple, s’approche dangereusement de son rival. Certes,
Tesla a cette touche futuriste façon "Blade Runner" et ce minimalisme parfois glacial, mais
Škoda, lui, propose un univers plus chaleureux, presque rassurant. Et si l’
Enyaq s’est longtemps fait moquer pour son caractère un peu trop « sage », il semble aujourd’hui prêt à montrer qu’il peut aussi jouer des muscles.
SKODA Enyaq 85 : Solide comme un roc ?
Škoda a pris son temps pour développer cette version, et ça se sent. Avec un moteur plus nerveux et
une batterie de 85 kWh (dont
77 sont utilisables), l’
Enyaq affiche des chiffres qui impressionnent sur le papier : jusqu'à
570 km d’autonomie en cycle WLTP (peut-être moins si votre pied droit a tendance à peser). Quant au 0 à 100 km/h, il se plie en
6,7 secondes. N’allez pas croire que vous êtes dans une Porsche, mais pour un SUV de cette taille, c’est honnêtement décent, voire jouissif, surtout en mode Sport où chaque accélération transforme ce placide compagnon de route en véritable fauve électrique.
Mais ce qui impressionne, c’est surtout l’efficience de cette
nouvelle batterie. Grâce à une gestion thermique savamment orchestrée (et à une pompe à chaleur optionnelle à 1 100 euros pour les puristes du kilowattheure), le
SUV tchèque arrive à réguler ses consommations sans trop d’effort. Parfait pour les embouteillages parisiens, où l’
Enyaq 85 se régale en silence, avec une consommation presque surréaliste de
13,4 kWh/100 km. Mais attention, car dès que vous mettez le cap sur l’autoroute, il faudra jongler entre efficience et plaisir de conduire – un équilibre parfois difficile à atteindre quand l’autonomie dégringole à
23 kWh/100 km à 125 km/h.
SKODA Enyaq 85 : une forêt, un Enyaq, et un brin de folie
Notre aventure commence dans les rues de Fontainebleau. Mais avant de s’attaquer aux sentiers boisés, un petit tour de la ville s’impose. Imaginez les rues pavées et ce château du XVIe siècle en toile de fond… autant dire que l’
Enyaq y ajoute une touche de modernité insolente. Mais c’est lorsque les bâtiments historiques laissent place aux pins majestueux et aux virages en lacets que l’
Enyaq 85 entre enfin dans son élément.
Le silence du moteur électrique permet une immersion totale dans le paysage. On s’enfonce dans la forêt, là où les feuilles craquent sous les roues et où le chant des oiseaux se mêle au bruit feutré des pneus. Chaque virage est une redécouverte : dans les lignes droites, l’
Enyaq se comporte comme un gentleman bien éduqué, mais dès que la route serpente, le SUV dévoile une facette plus sauvage. Un petit coup d’accélérateur et le couple arrive comme une vague, vous plaquant au siège et vous propulsant vers le virage suivant. Mais attention, car si l’ESP n’était pas là pour veiller, le popotin de l’
Enyaq pourrait bien se la jouer déhanché, façon rock’n’roll.
Chaque relance est une invitation à tester les limites de cette machine. Les longs tronçons de route rectiligne offrent des moments de pure contemplation, où la forêt de Fontainebleau devient presque une cathédrale naturelle. L’
Enyaq semble voler au-dessus de la route, parfaitement stable et absorbant les irrégularités comme si elles n’existaient pas. Et quand la route se rétrécit, on s’imagine soudain dans un roman d’aventure, où le héros (nous, évidemment) conduit son noble destrier électrique à travers des paysages à couper le souffle, prêt à affronter le prochain virage avec une dextérité quasi-innée.
SKODA Enyaq 85 : l’ami des longs trajets
On n’a pas envie de quitter l’
Enyaq une fois installé. L’intérieur, pensé avec un pragmatisme cher à
Škoda, est agréable, avec des sièges bien rembourrés et un espace qui n’a rien à envier à un salon de thé anglais. Tout est à sa place et le système d’infodivertissement, enfin repensé, offre une expérience presque intuitive. Les raccourcis en haut et en bas de l’écran ? Une petite révolution dans le monde
Škoda, qui rend enfin la navigation aussi simple qu’un «
swipe » sur son smartphone.
Quant à l’audio, on est proche de l’expérience concert : le système de son vous transporte presque au Royal Albert Hall, si tant est que l’envie de pousser le volume vous prend. Ajoutez à cela une connectivité avancée et un
chargement à 175 kW sur les bornes ultra-rapides, et vous avez un compagnon de route capable de ravitailler en électricité avant même que vous n’ayez fini votre café.
Le duel final : Enyaq vs Model Y
Alors, l’
Enyaq est-il de taille à affronter la
Tesla Model Y ? Difficile à dire. D’un côté, Tesla a la réputation de ses consommations basses, mais
Škoda n’a pas dit son dernier mot. Là où
Tesla joue la carte de la vitesse et du minimalisme un peu froid, l’
Enyaq préfère la stabilité, le confort et un espace intérieur qui respire la convivialité. En termes d’autonomie, l’
Enyaq se défend bien avec ses
570 km annoncés, mais dans le monde réel, la Tesla continue de mener sur la durée.
Mais au final, choisir entre les deux est plus une question de goût que de chiffres. Là où la
Tesla vous projette dans le futur, l’
Enyaq vous fait vous sentir chez vous. Et après un périple dans la forêt de Fontainebleau, ce sentiment de confort, ce lien avec la route et ce plaisir de conduire dans un cadre naturel préservé ont achevé de nous convaincre.