Bol d or 2014 victoire plus qu inattendue de la kawasaki ndeg11

Le Bol d'or comme toutes les compétitions de sports mécaniques comportent des séances de " warm up", destinées à vérifier avant la course que tout fonctionne correctement sur la machine. Tous les managers des tops teams vous diront, qu'au cours de cette séance ils concentrent leur attention sur cet objectif exclusif, alors que vous remarquerez qu'ils lorgnent sérieusement sur les chronos en tentant de voir figurer leur moto en haut de la feuille de temps.

A ce petit jeu samedi sur le coup de 10h25 la hiérarchie, en configuration course, s'établissait ainsi : KAWASAKI, SUZUKI, HONDA, et YAMAHA.
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La pluie attendue mais redoutée

Tout le monde guettait les nuages et les cartes météo pour savoir à quelle heure la pluie allait arriver sur le circuit, et la pluie arriva environ une demi-heure avant le départ avec une certitude pour toutes les équipes: pneus pluie obligatoires.

Lors des tours de reconnaissance avant le départ réel, on enregistra déjà des chutes, c'est dire les pièges de la piste ! Les chutes se succédèrent dans les 30 premières minutes de course, et les différences de niveaux de pilotage accentuèrent les écarts, tant et si bien que deux leaders PHILIPPE (Suzuki N° 1 ) puis DA COSTA (Honda N° 111) avaient déjà pris un tour à tous les autres concurrents y compris les YAMAHA N° 94 ou N° 7. Seule la Suzuki Superstock N° 72 avec l'équilibriste BLACK avait réussi à tenir la cadence des machines EWC, pas pour longtemps d'ailleurs, une belle culbute le ramenant dans le rang sans dommage.

Tout le monde se frottait les mains la course ne serait pas monotone et l'on s'apprêtait à vivre de grands moments d'endurance à Magny-Cours dans ce pot de chambre de la pluie, avant de retrouver le soleil du midi, au circuit Paul Ricard en 2015. La sortie de la voiture de sécurité, pour cause de piste sale, gommait d'un coup les écarts conquis de haute lutte et, avant l'heure course, les trois prétendants à la victoire: HONDA, SUZUKI et YAMAHA se retrouvaient roue dans roue. Tout restait à faire, la grande roue de la loterie n'avait pas encore choisi son camp, mais le public déjà peu nombreux avait quitté les tribunes...

Des chutes à gogo

Nous sauterons à pieds joints par dessus le nombre innombrables de chutes et de sorties de la voiture de sécurité, qui émaillèrent les premières heures de course. A chaque fois, les commissaires prenaient le temps de nettoyer les traces d'essence, d'huile ou encore les débris de plastique. Pour autant, la course était bien lancée avec un bras de fer entre la HONDA N° 111 et la SUZUKI N°1 qui ne se lâchaient pas d'une semelle. Un cran en arrière, la YAMAHA N° 94 handicapée au départ par ses pneus Michelin, qui ne montaient pas en température, roulait de manière régulière mais un poil moins rapide que ses devancières. Au bout de huit heures de course, c'est la Suzuki qui empochait les 10 points attribué au premier classé . Les choses semblaient quelque peu ronronner et, c'est ainsi que peu avant minuit, un coup de tonnerre précipita tous les photographes à l'entrée du stand HONDA, où Julien DA COSTA rentait la moto en trombe pour réparer les dommages ( assez modérés) occasionnés par une chute. GIMBERT repartait à la troisième place avec 5 tours de retard sur la Suzuki et 2 sur la YAMAHA N° 94, avec laquelle ils venaient d'échanger leur seconde place.

Des rebondissements incroyables

On semblait s'acheminer vers une fin de nuit paisible , tout au moins pour ce qui concernait le trio de tête, c'était sans compter sur ce diable de chat noir qui sort ses griffes au moment le plus inattendu. Erwan NIGON (Suzuki) sans autre raison apparente qu'une dérobade inexplicable de sa moto, alors qu'il assurait des temps confortables en raison des 5 tours d'avance, partait à terre et, lorsque Vincent PHILIPPE reprenait le guidon après réparation, la N° 1 était 4ème . On connait la motivation du grand Vincent PHILIPPE, qui court toujours après le record absolu de 8 victoires au Bol, mais c'était sans compter avec une des vitesses qui sautait et une chute sérieuse ( bras ou poignet cassé et traumatisme crânien avec perte de connaissance)! Exit le SERT donc, c'est alors que l'armada rouge de chez HONDA se remettait en marche.

Parallèlement à ces bouleversements en catégorie EWC, la course en Superstock vivait des empoignades sévères avec les prétendants à la victoire dans cette catégorie. Damien SAULNIER manager du Junior team Suzuki, n'avait pas besoin de motiver ses troupes (pilotes incisifs et mécaniciens- lycéens débordant d'envie), il lui revenait cependant la charge de coordonner cette fougueuse jeunesse et calculer au mieux une stratégie de reconquête qui, au petit matin, s'avérait payante, bien, que fragile à cause de la BMW N° 13 très coriace .

Alors que, sur le coup de 9h30, les premières gouttes du dimanche atterrissaient sur certaines portions du circuit, cette BMW partait à la faute, et plongeait au classement! Le manager du Junior team, sans doute soulagé de voir la pression un peu allégée, n'entendait pas voir relâcher la vigilance des pilotes et des mécaniciens .

En surveillant les ravitaillements des deux motos de tête (HONDA N° 1 et YAMAHA N° 94) nous avons l'occasion de bavarder avec la maman de frères jumeaux FORAY. Kenny roule Yam, Freddy mène la course sur la Honda. L'angoisse de la chute est toujours présente mais elle n'ose se réjouir pour l'un au détriment de l'autre. On la sent très fière de ses rejetons et tendue comme un arc. A la question sans doute un peu stupide, de quel côté votre cœur penche-t-il , la réponse fuse: il me faudrait deux coeurs!

Il reste 5 heures de course, la pluie est revenue....

Toutes les équipes encore en course sont prêtes à porter leur moto pour passer la ligne et figurer au classement. Les autres, après un petit somme reviennent déménager les stands en digérant mal leur frustration d'avoir dû quitter la course.

La pluie toujours traitre, piégeait vers 10h30, trois motos, en bout de ligne droite, et pas des moindres. La GMT 94 pensait tenir la seconde place et la National Motos N° 55 espérait bien rester dans le top 5. La BMW 13, quant à elle avait déjà fauté. Malheureusement, à part les journalistes, peu de monde pouvait une fois encore admirer le travail exceptionnel des mécaniciens reconstruisant une moto en peu de temps. Sauver le résultat quoiqu'il en coûte d'efforts et d'abnégation, voilà une bien belle illustration de la course d'endurance, aventure humaine et solidaire particulièrement attachante.

KAWASAKI plus qu'une surprise à cause de son handicap de départ

Les surprises sont toujours possibles aussi dans les courses de 24 heures notamment. C'est bien ce qui se produisit vers 11h 30, quand la HONDA leader de la course rentrait blessée à mort, la chaîne ayant tapé dans le carter moteur, explosé sous le choc. Le grand retour de HONDA en endurance ne sera pas marqué une victoire qui aurait été assez tonitruante. Le manager de l'équipe Honda, fondait en larmes en direct alors que, quelques stands plus haut, Gilles STAFLER n'en croyait pas ses yeux.

Une sixième victoire d'affilée dans les courses de 24 heures allait-t-elle échoir à son écurie? A 3 heures de l'arrivée, il n'osait pas y croire. Vendredi, il avait failli baisser le rideau quand Matthieu LAGRIVE n'avait pas pu se qualifier pour cause de chute et d'hospitalisation le jeudi. Avec une apophyse vertébrale fêlée, le pilote réussissait à éviter le couperet des qualifications, mais n'était guère fringant pour la course. Après deux petits relais samedi matin, Matthieu quittait le paddock, laissant Gregory LEBLANC et Nicolas SALCHAUD défendre l'étendard vert de Kawa. Le manager grondait un peu le petit Nicolas qu'il ne trouvait pas assez concentré sur sa course et puis, au fil des rondes et des échecs des autres concurrents, apparemment bien mieux placés pour la victoire, SALCHAUD hissa son niveau de performances, se mettant à la hauteur de son copain Gregory LEBLANC.

Le boss avait du gérer les temps consécutifs de pilotage avec des double-relais pas évidents à assurer au petit matin, mais aussi les obligations contractuelles l'obligeant à voir LEBLANC passer la ligne d'arrivée. L'improbable victoire de la Kawasaki n° 11 se confirmait donc avec des embrassades et des étreintes particulièrement intenses dans ce team dont on regrettera une fois encore qu'il n'ait pas obtenu le feu vert de l'usiner pour disputer l'intégralité du championnat.

Avec la moto engagée en catégorie Superstock, le junior Team Suzuki tutoyait les sommets avec cette troisième place au classement toutes catégories confondues. il faut voir là l'exemplarité de la démarche de formation portée par le lycée Le Mans Sud du Mans.

Nous n'oublions pas, bien évidement l'excellente opération réalisée par la team Yamaha GMT 94, qui devrait oublier sa frustration de ne pas remporter la course en constatant qu'au championnat il devance largement Honda et Suzuki, ses grands rivaux.

Nous reviendrons sur ce Bol qui marquera dans les annales de l'épreuve qui l'an prochain émigrera sur le circuit du Castellet.

Dernières nouvelles de Vincent PHILIPPE: Avec trois fractures (radius et cubitus au bras gauche et une arcade sourcilière ouverte, le pilote a pu être rapatrié sur Besançon, ville dont il porte les couleurs) où il doit être opéré ce dimanche à 17 heures, par un chirurgien qui l'accompagne depuis des années . La Revue automobile et tous ses fans lui souhaitent un prompt rétablissement. La première course qu'il devait effectuer en championnat allemand Superbike la semaine prochaine n'est donc plus d'actualité.

Le classement :
1- Team SRC Kawasaki N° 11 ( LEBLANC/SALCHAUD/LAGRIVE)
2- YAMAHA GMT 94 N° 94 (CHECA/K. FORAY/GINES)
3- Junior Team LMS Suzuki N° 72 (GUITTET/MASSON/BLACK)
4- Bolliger Team Switzerland N° 8 (SAIGER/STAMM/SUTTER)
5- Team Motors Events N° 50 (FAST/SAVARY/ STORRAR)
6- National Motos N° 55 (TIZON IBANEZ/FOUR/JUNOD
7- Team R2CL N°2 (JONES/MARTIN/GIABBANI)
8- Yamaha Viltaïs expériences N° 333 (BARDET/CARRILOLO/BESNARD)
9- Metiss JLC Moto N° 45 (HOLUB/TAUZIEDE/CHERON)
10- AM Moto Racing N° 3 (LOISEAU/MAITRE/BUISSON)

Photos: Michel PICARD, Gilles FANIEN et Alain MONNOT

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