Malgré un marché automobile français terne en 2014, Mercedes est sorti du lot en affichant fièrement une hausse, presque provocante, de 5% de ses ventes sur le même exercice. Pour arriver à ce résultat, les gens de Stuttgart se sont mobilisés afin de proposer une gamme rajeunie et présente sur tous les segments. Ainsi, après la Classe A, déclinée en GLA et CLA Coupé, Mercedes investit les profondeurs de la niche dans la niche, avec le CLA Shooting Brake, lui-même décliné en version AMG !
Un break sexy :
Pour ne pas brusquer la nouvelle clientèle gagnée avec les Classe A et CLA, Mercedes a dû ruser pour proposer un break suffisamment pratique sans retourner dans les limbes stylistiques de la marque. Car par le passé, le fabricant allemand est aussi devenu célèbre grâce à ses breaks aussi attirants que des parpaings. Le doyen des constructeurs allemands a donc joué avec le feu en transformant le CLA, mais ce n’était sans compter sur l’expérience acquise avec le CLS Shooting Brake. Ainsi, le petit coupé quatre portes de Stuttgart porte fièrement son sac à dos. Les lignes sont fluides, plongeantes vers une lunette arrière très inclinée et, à aucun moment, les yeux ne sont heurtés par une saillie. Ce modèle est sans conteste l’un des plus sexy de sa catégorie et de la famille A .
Pas vraiment discret à l’origine, notre CLA45 AMG d’essai s’équipe aussi du pack de lancement OrangeArt Edition, d’une plaisante vulgarité : le tour de la calandre, les projecteurs, les jantes, les rétroviseurs et le diffuseur arrière reçoivent un liseré orange. Avec ses nouvelles rondeurs et sa carrosserie maquillée, le Mercedes CLA 45 AMG Shooting Brake est une machine à torticolis.
Jusqu'à 1 354 litres de chargement :
Dans sa nouvelle variante Shooting Brake, le CLA offre un volume de chargement de 495 litres, soit 25 de plus que sur le coupé à quatre portes. Avec la position Cargo, qui exige une assise à l’arrière proche des 90°, la place disponible glane 100 litres et le volume total grimpe à 1 354 litres avec la banquette rabattue. Vous en conviendrez, les gains sont maigres mais Mercedes a surtout voulu proposer une automobile plus pratique pour un usage citadin, sans sacrifier le style.
Le Shooting Brake ne se démarque pas par ses capacités de déménageur, mais les passagers arrière sont toutefois mieux lotis avec une garde au toit rehaussée de 4 cm par rapport à la berline. Cela permet de caser confortablement deux adultes de taille moyenne mais sans plus. Pour le reste, l’habitacle est parfaitement similaire aux autres déclinaisons, dont les superbes sièges spécifiques à l’AMG.
Si la finition OrangeArt m’a particulièrement amusé à l’extérieur, le verdict est moins enthousiaste concernant l’intérieur : la planche de bord est peinte comme les ailes d’un papillon et les sièges semblent avoir été inspirés par les bandes latérales qui ornent certains survêtements criards. J’avoue avoir plus d’attirance pour la finition habituelle, avec une planche en carbone et des touches de rouge jusqu’aux surpiqûres. A vouloir rajeunir son image, Mercedes pourrait se perdre dans des orientations bling-bling.
Un châssis efficace :
En prenant du coffre, le Mercedes CLA45 AMG s’est alourdi de 30 kg mais il profite d’une meilleure répartition des masses. Dans les deux cas, les différences avec la berline sont infimes. Le break se démarque surtout au niveau des trains roulants avec un ESP retouché et un amortissement plus conciliant. D’ailleurs, c’est ce point qui nous a directement marqués en prenant le volant du CLA45 AMG Shooting Brake, apeurés que nous étions de se faire encore tasser les disques de la colonne vertébrale, comme dans la Classe A de même pédigrée. Pour ne rien cacher, les réglages sont encore bien trop fermes pour une utilisation familiale, mais il faut bien garder à l’esprit que l’on parle ici d’une machine de course directement sortie d’AMG. Peut-être que les sorciers auraient pu trouver un meilleur compromis en équipant la petite Mercedes d’une suspension pilotée. Cette solution technique pourrait venir aider et magnifier le travail de la transmission 4MATIC temporaire, qui privilégie le train avant en marche normale mais qui fournit les deux essieux (répartition de 50/50) quand la situation l'exige.
Le pétard mouillé :
Envoyé en cure chez les doux dingues d’Affalterbach, le Shooting Brake a connu le même traitement que ses frères et sœurs : habitués des gros V8 et V12 avec des cylindrées proches de celle d’un puits, les motoristes du préparateur maison ont dû travailler sur un 4 cylindre 2,0 litres turbo pour pouvoir poser le badge sur la nouvelle gamme. En résulte donc un bloc qui avoue une puissance spécifique de 181 ch/l, soit une puissance totale de 360 ch à 6 000 tr/min pour 450 Nm de couple dès 2 250 tr/min ! Dans le temps, seuls les monstres du Groupe B en rallye disposaient d’un tel rendement. A l’usage, la mécanique fait cependant passer la fiche technique pour de la publicité mensongère. Qu’on se le dise, ce quatre pattes, bien aidé par la boîte à double embrayage 7G-Tronic, est une vraie boule de nerfs ne cachant pas sa rage, mais il lui manque cette petite étincelle qui permet d’allumer le conducteur. On note un léger temps de réponse entre la commande de puissance et sa traduction au sol, et des montées en régime terriblement linéaires. Un caractère bien trop muselé par rapport aux espérances. En revanche, les performances sont là : le 0-100 km/h est donné pour 4,7 secondes, le 80-120 km/h en 3,0 secondes et la vitesse maximale peut grimper à 270 km/h.
Bien heureusement, le M133 s’exprime à travers une ligne d’échappement Sport optionnelles aux vocalises indécentes. A chaque changement de rapports ou au lever de pied, les deux canules cachées derrière les doubles sorties lancent une série d’explosions et autres borborygmes : une bande son rock'n'roll qui, malgré la cylindrée modeste, est digne du badge AMG. Notons que le coffre amplifie la sonorité dans l’habitacle. Les sportifs apprécieront. Les enfants assis sur la banquette arrière ou Médor placé dans le coffre, un peu moins.
Une déclinaison qui a du sens :
Dernier né de la famille des compactes Mercedes, le CLA Shooting Brake allie efficacement l’utile à l’agréable. Le style attrayant inauguré avec la Classe A n’est pas dénaturé avec l’ajout du hayon. Une opération risquée mais maîtrisée avec brio par l’équipe de stylistes de la marque à l’Etoile. Ce CLA Shooting Brake devient, à nos yeux, la proposition la plus logique de cette jeune gamme.
Et puis il y a la version 45 AMG, marginale dans la production actuelle, qui rend toutes ses lettres de noblesse à son nouveau patronyme. Un vrai break de chasse prêt à étaler toute sa débauche mécanique et affoler les concurrentes qui oseraient s’y frotter. Cette voiture est un spectacle à elle seule et elle est le reflet de la nouvelle politique de renouveau de Mercedes.
Avec une rallonge moyenne de 1 000 € par rapport à la berline, on aurait tort de se passer du Mercedes CLA Shooting Brake. Il faudrait cependant avoir un gosier aussi vaste que celui de Freddie Mercury pour avaler la pilule tarifaire de notre modèle d'essai, affiché à 70 350 € !
Note : 14/20
Bien vu :
- Lignes séduisantes
- Polyvalence accrue correcte
- Filtrage de la suspension
- Echappement Sport tapageur
A revoir :
- Mécanique peu démonstrative
- Seuil de chargement haut
- Prix de notre modèle d'essai
Dans le monde très compétitif des berlines de luxe, la Mercedes-AMG E 53 HYBRID 4MATIC+ se démarque tant en version Berline qu’en Break, associant ... Voir plus
Après quelques dizaines de mois de commercialisation seulement, Mercedes revoit déjà les prestations de sa limousine 100% électrique, la Mercedes E... Voir plus
2018 114165 km Manuelle Diesel
2024 18215 km Automatique Essence