Malheureusement, il n’était pas aisé de tout tester sur le court temps imparti à ces essais, d’autant que l’on ne peut pas tout mixer à volonté. Par exemple, la boîte de vitesses DCT à double embrayage n’est et ne sera disponible qu’avec la version la plus puissante du 1,3 litre tandis que pour cet essai, le nouveau système d’infodivertissement n’était disponible qu’avec ladite boîte automatique. Je jette donc mon dévolu sur un Qashqai bleu Topaze de 160 ch équipé de la boîte mécanique à 6 rapports et ferai une courte prise en main d’une version DCT.
Le Nissan Qashqai, vous le connaissez bien, c’est ce crossover urbain lancé en 2007 qui a largement contribué à l’essor de ce type de véhicule. Vendu à plus de 280 000 exemplaires en France et plus de 3 millions dans le monde, son succès commercial n’est plus à prouver.
Ces nouveautés technologiques et sous le capot n’apportent pas avec elles de changements esthétiques au crossover. Le style demeure plaisant avec sa face avant dynamique, les ailes arrière sculptées et ses attributs de baroudeur tels la plaque de protection grise sous le bouclier arrière ou l’ensemble des protections en plastique noir pour les bas de caisse et arches de roues. Cette finition Tekna+ apporte un peu plus de style avec les coques de rétroviseurs et les barres couleur argent ainsi que les phares à LED et les très grandes jantes de 19 pouces.
À l’intérieur, finition haut de gamme oblige, nous retrouvons une agréable sellerie en cuir au style réussi et un grand toit panoramique qui baigne de lumière cet habitacle, mais diminue sensiblement une garde au toit déjà un peu juste aux places arrière. Le volume de chargement du coffre, de 430 litres, est abaissé à 400 litres sur cette finition pour cause de caisson de basse du bon système audio Bose. Le conducteur et le passager avant bénéficient, pour leur part, de toutes les attentions avec des sièges chauffants réglables électriquement tout à fait confortables.
C’est là que réside tout, ou presque, l’intérêt de notre essai. Ce nouveau moteur essence turbo de 1,3 litre issu de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi trouve déjà sa place sous quelques capots Renault, mais également Mercedes sur la nouvelle Classe A. Désormais, c’est au tour du Qashqai d’en bénéficier en remplacement des anciens 1,2 litre de 115 ch et 1,6 litre de 163 ch.
Au programme, tout ce qu’il faut pour passer les normes Euro6d-Temp et réduire les consommations. L’optimisation se veut complète, du revêtement des cylindres au turbocompresseur en passant par les injecteurs et la distribution jusqu’à la sonorité qui se veut plus discrète. Sur le papier, c’est une perte de 3 ch, dont le principal accusé est le filtre à particules (FAP), mais un gain de 20 Nm (260 Nm) et une baisse de la consommation de l’ordre de 0,3 litre, et surtout une baisse des rejets de CO2 passant de 131 à 124 g/km. De quoi diminuer le malus de 300 € selon le barème 2019.
Les performances demeurent strictement identiques avec une vitesse maximale de 200 km/h, une accélération de 0 à 100 km/h en 8,9 secondes et des reprises inchangées ou presque.
La théorie, c’est bien, mais qu’en est-il dans la pratique de ce Qashqai DiG-T 160 ? Dès le démarrage et les premiers hectomètres, il est clair que le nouveau venu est moins sonore que le 1,6 litre déchu, néanmoins, point de miracle en la matière et le 1,3 litre claque comme un diesel à bas régime sans offrir beaucoup mieux si l’on abuse des tours-minute.
De même, la courbe de couple est très différente et totalement vide sous 1 750 tr/min, obligeant à jouer du levier de vitesse trop souvent pour obtenir quelque chose du moteur. Heureusement, passé ce régime la nouvelle motorisation propose effectivement une bonne puissance et un confort en reprise bienvenu.
Le DiG-T 160 avec la boîte DCT La boîte automatique à double embrayage DCT, connue sous le nom d’EDC chez Renault, est fidèle à sa réputation. Plutôt souple et agréable en nous évitant le moindre à-coup lors de la montée de rapports, elle est particulièrement lente à la descente, mettant un temps très long à se mettre sur le bon rapport, problème insoluble via le truchement des palettes au volant puisque celles-ci sont aux abonnées absentes. |
Le Nissan Qashqai accuse ici un peu le poids des ans face à une concurrence qui a su considérablement s’armer ces dernières années. Si le confort est parfaitement acceptable dans son ensemble, les jantes de 19 pouces lui nuisent sur les routes irrégulières, mais également sur les dos-d’âne qui bourgeonnent malheureusement partout sur nos routes.
Pourtant, avec le temps, le crossover Nissan a lui aussi progressé, effaçant en bonne partie sa prise de roulis par exemple tandis que si l’avant plonge encore un peu en courbe, ça n’a strictement rien de rédhibitoire en usage courant.
Là où nous sommes particulièrement surpris, c’est sur le grip de notre modèle, pourtant équipé des excellents Michelin PilotSport 4. Sans parler de conduite dynamique, dès que le rythme s’accélère un peu, le Qashqai montre rapidement ses limites. Heureusement, l’ESP veille au grain !
Le Nissan Qashqai 1,3 litre DiG-T apporte la modernité dont avait besoin le crossover pour passer les nouvelles normes. Il en profite pour faire baisser les consommations (nous avons relevé 8,5 litres aux 100 km en conduite mixte) sans perdre en performances. Le crossover en profite pour proposer la première boîte DCT chez Nissan (en dehors du missile GT-R) tout en proposant un tout nouveau système d’infodivertissement, tant au niveau des composants que du logiciel (faute de temps, nous n’avons pu prendre le temps de le tester). Le Qashqai évolue comme il faut pour s’accorder quelques années de vie supplémentaires.
Note : 12/20
Le Nissan Qashqai a, il y a quelques décennies, créé une nouvelle catégorie de véhicules, les fameux SUV compacts. Dominant les ventes en Europe pe... Voir plus
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