Pour célébrer dignement la série anniversaire de la Clubsport (dont l'essai est à lire ici), VW France met à disposition une Golf 1 GTI. N’ayant encore jamais eu l’opportunité d’en prendre le volant, il s’agit pour moi d’une grande première…
Sportivité rime avec simplicité
Oubliez les styles actuels dégoulinants. On peut s’appeler GTI et demeurer relativement discrète. Avec ses phares ronds, son petit gabarit, son poids plume et son design sobre, elle attire la sympathie. Une petite bouille mignonne à laquelle il est difficile de ne pas s’attacher. Quelques touches suffisent à faire du projet Golf Sport une Golf pas comme les autres. Ainsi, elle se remarque au liseré rouge dans la calandre, au spoiler noir à l’avant ou bien encore aux élargisseurs d’aile noirs. Bien sûr, le logo GTI est placé sur la malle arrière pour dissiper le moindre doute.
L’intérieur reste dans les mémoires du fait de sa sellerie à carreaux, encore reprise sur certaines éditions des GTI modernes chez Volkswagen. La balle de golf en guise de pommeau de levier de vitesses constitue la petite touche supplémentaire.
Je n’étais pas né lorsque la GTI est sortie en 1976, quelques mois après avoir été présentée au Salon de Francfort. Pourtant, je ne fais – malheureusement – plus partie de la catégorie des jeunes. Cette première GTI, à l’origine de la déferlante qui sévit encore aujourd’hui – et c’est tant mieux –, amena à la commercialisation d’une autre voiture mythique, la Peugeot 205 (également à l’essai dans le numéro 11 du magazine). Peu avant elle, le lion s’était déjà essayé aux GTi, sans les nommer, par le biais des 104 ZS et ZS2. Le point commun entre ces modèles est de rendre la sportivité utilisable au quotidien et pratique, un compromis rendu possible par leur type de carrosserie. Le Grand Tourisme était accessible au plus grand nombre. L’usage de l’imparfait s’impose depuis que les spéculateurs ont mis la main sur le phénomène youngtimer auquel la Golf 1 n’échappe hélas pas…
40 ans après
Sous le capot s’anime un 1,6 litre de 110 chevaux. Quatre décennies plus tard, voilà une valeur qui peut sembler ridicule. Ceux pour qui la sportivité ne se calcule qu’avec des chevaux par poignées ne manqueront pas de vous le signaler. Il faudra simplement leur rappeler que l’engin pèse moins de 900 kg. Relativement coupleux à bas régime comme tout bon 8 soupapes qui se respecte, cette caractéristique est également amplifiée par ses cotes carrées, légèrement typées longue course. Les 137 Nm font le travail pour offrir à la fois souplesse et coffre compte tenu de la masse contenue qu’il y a à tracter. Cependant, ce moteur n’est pas paresseux dans les tours avec une puissance maximale située à 6 100 tr/min. Évidemment, il ne faut pas s’attendre à une furie des départs-arrêtés. En Golf GTI, le plaisir réside ailleurs.
Quand on emmène une mamie en promenade, on est toujours bienveillant et indulgent. C’est d’autant plus vrai lorsque le modèle d’essai appartient à un aimable propriétaire ayant accepté, qui plus est, que l’on en prenne le volant sur circuit. Ce qu’on perd en efficacité brute par rapport à une moderne, on le gagne en sensations de conduite. Soyons francs, la position de conduite surélevée est digne d’un monospace, les efforts de direction sont importants tandis que le freinage est clairement sous-dimensionné. On finit par s’y faire et la conduite s’apprécie à mesure que les kilomètres défilent sur le compteur. Le train avant encaisse la cavalerie ce qui, pour l’époque, représentait une belle prouesse pour une traction de pareille puissance. S’il fallait trouver quelque chose à redire, cela concernerait sans doute le manque de mobilité du train arrière. Le caractère se révèle trop neutre et, sur ce point, une 205 se démarquait très nettement…
Évolutions
Lancée avec une boîte manuelle à quatre rapports, Volkswagen ne tarde pas à proposer une boîte 5. La grosse mise à jour intervient en 1982 lorsque le constructeur allemand lui greffe le 1800 cm3 d’Audi, non pas pour gagner en chevaux, car le gain de 2 chevaux est symbolique, mais pour progresser en couple. Moins rageur, ce bloc s’apprécie davantage sur les régimes intermédiaires. Mais c’est en France, une année auparavant, que quelque chose s’est passé, à la présentation de la Golf GTI 16 soupapes développée par Oettinger. C’est à VW France que l’on doit la sortie de cette série limitée, développant pas moins de 136 chevaux. Collector !
Impossible de passer sous silence l’autre label lancé sur la Golf en 1982 et qui n’est autre que le GTD. Après avoir démocratisé la GTI, voilà que Volkswagen est aussi à l’origine du « diesel sportif »…
Conclusion
À 40 ans et toutes ses dents, Mamie Golf GTI se porte bien. Fiable et facile à vivre, elle n’a pas fini de faire des heureux et devrait encore bercer la jeunesse de quelques enfants qui seront, certainement, dans quelques années des lecteurs assidus de La Revue Automobile…
Photos : Julien Fautrat pour La Revue Automobile
2021 106900 km Automatique Diesel
2021 59297 km Manuelle Essence