Peugeot 3008 3008 BlueHDi 180ch S&S EAT8
2019 109719 km Automatique Diesel
Une superbe reconstruction
L’homme arrive au volant d’une superbe Evanta R1 à la carrosserie dotée de bien belles formes, tout comme l’étaient celles des Aston Martin construites entre 1956 et 1959. L’auto qui attire l’œil des passants mais également leur oreille n’est autre qu’une reconstruction semblable au châssis no 2 ayant gagné Le Mans en 1959 avec Caroll Shelby et Roy Salavadori.
Tout n’est pas à l’identique mais c’est pourtant bien de la haute couture automobile qui s’offre à nous. Le châssis tubulaire est fait maison chez Evanta Motor. La carrosserie n’est pas en aluminium mais en gel coat, résine et polyester. Le moteur est issu d’une Corvette et développe ici 500 chevaux. La voiture est conçue de manière à ce que les conducteurs retrouvent les sensations procurées par une voiture de course de l’époque. Toutefois, dans les cinq modèles autorisés à être construits – par suite d’un agrément avec la firme Aston Martin – selon les demandes du client, on peut opter pour de l’assistance à la direction ou au freinage. Malgré tout, Gilles Ducloux en grand amoureux de l’authentique, conseille le plus souvent de garder la voiture la plus pure possible, mais le client choisit sa configuration en conservant obligatoirement la couleur de l’époque, le british racing green.
En détaillant un peu l’auto présentée, nous retrouvons les lumières pour l’éclairage des numéros de course et, dans l’habitacle, l’atmosphère de la voiture de course est tout à fait bien traduit tant par les boutons que les cadrans, sans parler du cerceau en bois. Pour ce qui concerne les suspensions, la base provient de Jaguar avec un pont de Dion. Afin de rester proche de l’origine, il est possible d’opter pour la monte pneumatique de 1959 avec des Dunlop à gomme très dure sur les très jolies roues fil, ce qui n’empêche pas de conseiller des gommes plus tendres et un peu plus sophistiquées avec des profils d’époque, pour rendre la conduite un peu moins hasardeuse.
La belle auto que nous admirons représente un capital de 220 000 euros. Les 5 exemplaires qui seront construits selon l’accord amiable avec Aston Martin, pour correspondre à la production originelle entre 1957 et 1959, bénéficieront naturellement de la carrosserie en aluminium, entièrement faite à la main. Comme il faut entre 12 et 18 mois pour produire une voiture, on comprend que le coût s’élève à 800 000 euros. Pourtant les cinq autos sont toutes vendues.
Chez Evanta Motor on construit tout sur place, à part la sellerie et la restauration des moteurs d’époque (si nécessaire). Anton Anstead le fondateur de la société anglaise veille avec la même passion que Gilles Ducloux à ce que les clients puissent retrouver à bord des émotions et des sensations oubliées.
Un tour en passager
Afin de m’en persuader Gilles Ducloux m’invite en passager à bord pour une virée sur les bords de Loire, à proximité de Tours. Prendre place à bord de cette auto de course néo-rétro nécessite un peu d’habitude, mais bien harnaché et calé dans le fauteuil, juste abrité derrière le petit saute-vent, je détaille sur la droite le tableau à l’ancienne et profite du son rageur du moteur américain. Comme l’indique mon pilote, si l’on pousse un peu les régimes avec 500 chevaux pour un peu moins de 900 kilos on burn encore en passant de troisième en quatrième !
L’imposant capot et ses ailes si particulières donnent l’impression que l’auto ne tournera pas suffisamment pour éviter telle autre voiture que l’on veut déboiter. La boîte semble très efficace, tout comme les quatre freins à disques, dont le fonctionnement vous pousse fort dans les bretelles. Dans une succession de virages serrés on sent la rigidité parfaite du châssis. Le côté moins agréable se situe au niveau de la chaleur dégagée qui vous enveloppe les jambes de manière quasi insupportable. On en vient à plaindre les héros de 1959 qui ont gagné les 24 heures du Mans dans un tel habitacle surchauffé.
Nous faisons une pause photos bienvenue au Domaine des Hautes Roches à Rochecorbon et Didier Edon, le directeur, n’hésite pas, lui non plus, à immortaliser l’auto. Nous flânons avec plaisir aux allures réglementaires mais en profitant des odeurs d’huile, de cuir, tout en écoutant le pont autobloquant claquer sèchement juste sous nos sièges et en s’amusant de voir les jeunes à la sortie d’un lycée se retourner pouce en l’air, comme pour nous encourager à attaquer .
Gilles Ducloux nous dit gentiment au retour de ce petit périple avoir le sentiment, lorsqu'il revient de ses sorties, d’avoir fait un bon exercice sportif. La voiture doit requérir en effet une conduite virile dans une touffeur certaine, mais en procurant, même à 90 km/h, de vraies sensations de voiture de course, sans concession.
C’est sans doute cela qui explique le succès rencontré par les productions Evanta Motor, dont Gilles Ducloux vient d’obtenir la distribution pour toute l’Europe. D’autres produits comme ceux d’inspiration DB4 GTZ ont obtenu l’accord d’Aston Martin pour être reconstruits à 19 exemplaires, alors qu’Evanta Motor va se lancer dans une « évolution maison » de la Barchetta avec 49 exemplaires prévus.
En tout cas, lors du roulage les vibrations, les odeurs, les craquements, la chaleur et les vrombissements ont tôt fait de vous envoûter, alors que la ligne superbe avec ses galbes inimitables vous auront séduits, avant même d’avoir fait plus ample connaissance avec cette auto extraordinaire, qui recèle bien des secrets de fabrication lui permettant d’exhaler le parfum de l’authenticité.
2019 109719 km Automatique Diesel
2018 114165 km Manuelle Diesel
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