Wrc 2014 le monte carlo la legende du rallye

Qui a connu une nuit du Turini des ''grandes années'' ne peut ôter ce souvenir de sa mémoire. Ça commençait par une extraordinaire approche, dans une circulation assez dense, vers Sospel, en se faisant quelquefois doubler par les voitures du rallye et les assistance. Rien que dans cela, il y avait la magie d'être près de la course, au contact, presque d'en être.... Et puis il y avait ce nom magique ''Peira Cava''... On arrivait au bas du col. Alors, il fallait garer la voiture et monter à pied. La nuit était tombée sur la montagne mais la cohorte des vaillants qui montaient se mettait à parler. On faisait la route ensemble, tous mus par la passion automobile que nul ne songeait alors à réprimer. Le bonheur simple de pourvoir vivre, gratuitement et simplement, un spectacle automobile à plus de 1600 mètres d'altitude. Les gens du coin se faisaient un plaisir de renseigner, d'assister, d'aider les nombreux ''estrangers'' qui n'étaient surtout pas considérés comme des envahisseurs. On arrivait au col deux ou trois heures avant, les feux s'allumaient dans la montagne, des groupes se formaient, parfois d'une année sur l'autre. Et puis, un pinceau de phare balayait la montagne avant qu'un feulement rauque n'envahisse les vallées. Moment unique et obligatoire de la vie de tout aficionados des choses mécaniques. Pouvait alors commencer le somptueux balais des Alpine, des Lancia, des Ford, des Fiat, des Porsche et de quelques autres devenues le temps de toute une nuit les reines du monde... De nombreuses vocations ont dû naître là.

La tradition demeure. Même si un temps quelques fâcheux Anglais maîtres des clefs du sport auto pas très au fait du mythe monégasque tentèrent de faire mourir ce rallye d'exception. Il est du Monte Carlo comme du Mans, les légendes sont immortelles. Si vous avez un peu de temps le soir du 18 janvier, si vous vous sentez une âme d'enfant, si vous voulez revivre quelques effluves des grands heures du passé, ça n'a sans doute plus grand chose à voir avec les nuits d'antan mais la magie demeure. Alors, solidement chaussés, bien couverts et armés d'une âme de fan inconditionnel, allez, à pied, à cheval en voiture, du côté du Turini pour un petit morceau d'histoire du sport auto.

Un Français premier vainqueur

Jadis, les concurrents partaient de tous les coins de l'Europe pour rejoindre la Principauté de Monaco. Au début de l'épreuve en... 1911, ces ''concentrations'', même en été, étaient loin de la promenade de santé puisque les grandes randonnées à voitures étaient alors des aventures techniques et sportives. L'histoire retiendra que cette année-là, ce fut le Français Henri Rougier qui l'emporta au volant d'une Turcat Merry. Il était parti de Berlin tandis que d'autres avaient opté pour Boulogne, Vienne, Bruxelles, Genève ou Paris. Longtemps ces parcours furent conservés.
L'idée de cette épreuve naquit dans la tête de quelques Monégasques soucieux de faire la promotion de leur rocher pendant que la Riviera française, à deux pas de là, accueillaient toute la richesse du monde. Les patrons de la Société des Bains de Mer eurent l'idée d'organiser la course au soleil. En fait, de proposer à quelques privilégiés de l'Europe d'alors de faire route commune vers la Principauté au volant des toutes nouvelles automobiles de l'époque. Anthony Nogues, le président de l'automobile Club de Monaco annonçait l'organisation du premier Rallye de Monte-Carlo. Pas de chronos, les concurrents choisissaient leurs ville et leur date de départ, ils avaient sept jours pour atteindre Monaco et les propriétaires des voitures pouvaient faire conduire leur... chauffeur.Vingt trois concurrents au départ... c'est donc le Français Rougier qui empocha la prime de la victoire : l'équivalent de 500 de nos actuels euros !

Il fallut attendre 1924 pour que l'épreuve trouve sa forme plus contemporaine avec l'introduction d'une spéciale : celle de la montée du Mont Agel qui était en fait une course de côté intégrée dans ce que l'on appelait alors la semaine monégasque.

Jusqu'en 1930, les concurrents étaient de riches passionnés d'automobile qui partageaient plus une passion commune que d'authentiques compétiteurs. Il fallut en fait attendre 1930 pour que les fabricants d'automobile s'intéressent vraiment à l'épreuve. Ayant progressivement avancé la date de leur épreuves, les organisateurs virent peu à peu leur rallye se transformer en véritable raid hivernal avec de grandes épopées sur les routes enneigées des Alpes mais aussi de tous les coins de l'Europe. La légende du Monte Carlo commença alors à être suivi partout dans le monde.

A suivre...