Citroen C3 1.2 PureTech 83ch S&S BVM Feel
2022 18396 km Manuelle Essence
L’histoire commence en 2020, lorsque Sony présente la Vision-S, un concept-car électrique qui semblait annoncer une nouvelle direction pour l’électronique grand public appliquée à l’automobile. Si ce projet, à l’époque, relevait du rêve, l’implication de Honda l’a transformé en un partenariat concret : Sony Honda Mobility (SHM). Cette collaboration débouche sur la création d’Afeela, marque qui se veut le pont entre l’électronique de haute précision et l’ingénierie automobile de Honda.
La Afeela 1 est envisagée comme la concrétisation la plus tangible de ce dialogue entre mobilité et divertissement. On pourrait comparer la transition de la Vision-S à l’Afeela 1 à celle d’une maquette futuriste passant du laboratoire de concept à la réalité de la route. Bien que le design extérieur de la berline ressemble à bien des autres véhicules du secteur, ses spécificités techniques et son intérieur richement équipé se distinguent par leur ambition.
L’Afeela 1 marque son territoire dès l’entrée en matière par une panoplie d’écrans qui se déploient sur l’ensemble du véhicule. Entre les phares, un écran configurable permet d’afficher des messages personnalisés – un clin d'œil aux gadgets des concept-cars que l’on voit tantôt dans des expositions, tantôt dans des films de science-fiction. Ce dispositif, tout à fait accessible aujourd’hui en série, rappelle que l’industrie automobile s’appuie de plus en plus sur les avancées technologiques pour offrir un espace transformable selon les besoins des passagers.
Sony, expert en qualité d’image et de son, exploite son savoir-faire dans l’habitacle. L’objectif : transformer la cabine en un véritable théâtre roulant. On y trouve des écrans haute résolution sur le tableau de bord, voire dans des emplacements inattendus. Le volant, quant à lui, évoque une sorte de yoke, un design qui ne manque pas d’évoquer la manette d’une console de jeu. Cette configuration laisse planer la question : la conduite devient-elle un jeu interactif ou une expérience immersive à l’image d’une console embarquée ? Chez Afeela, cet équilibre entre utilité et distraction semble être au cœur du concept.
Au-delà des écrans, l’atténuation active du bruit et les systèmes audio optimisés renforcent cet univers numérique. Les passagers peuvent écouter de la musique, visionner des vidéos en streaming ou même s’adonner à des jeux de société numériques pendant la conduite autonome partielle du véhicule. Bien sûr, cette expérience ne saurait se substituer totalement à la conduite, mais elle offre une nouvelle manière d’appréhender le temps passé en voiture.
Sous son allure de console roulante, la Afeela 1 dissimule une technicité poussée. Le véhicule est propulsé par deux moteurs électriques, chacun d'une puissance de 245 chevaux, couplés à une batterie lithium-ion de 91 kWh. Cette configuration permet une puissance totale respectable pour une berline de ce segment, mais l’autonomie annoncée – 482 km selon les normes EPA américaines – ne se démarque pas radicalement dans un paysage où les autonomies supérieures à 600 km deviennent la norme chez certains concurrents.
La méthodologie EPA étant plus rigoureuse que le WLTP européen, l’autonomie réelle en conditions de conduite européennes pourrait s’avérer légèrement supérieure. Cependant, une comparaison avec des véhicules comme la Lucid Air ou la VW ID.7 met en lumière une autonomie en demi-teinte. La Afeela 1 joue sur le terrain du compromis entre divertissement et distance parcourue, sans pour autant surprendre par une avancée significative sur ce plan.
Côté recharge, la promesse d’une charge rapide à 150 kW s’inscrit dans la norme actuelle. Pour un plein de 91 kWh, on peut envisager une recharge à 80 % en un peu plus d’une heure, ce qui n’est pas révolutionnaire sur un marché où les accélérations de charge et l’extension des réseaux de bornes restent des enjeux majeurs. Ainsi, l’expérience de recharge de l’Afeela 1 ne rompt pas avec l’état de l’art, mais ne se distingue pas non plus par une rupture technologique.
La berline électrique présente un design extérieur qui ne trône pas au sommet de la créativité, avec une longueur de 4,9 mètres, une dimension qui convient à un véhicule familial ou professionnel. La silhouette est fluide, mais ne s’éloigne pas radicalement des standards actuels des berlines électriques. Les phares, intégrés à la ligne du véhicule, accueillent des écrans qui peuvent être personnalisés – une touche ludique rappelant les guirlandes lumineuses des fêtes, mais intégrées dans un environnement quotidien. Ce contraste entre fonctionnalité et distraction visuelle reflète l’esprit de la collaboration : marier utilité et plaisir sensoriel.
Le volant en forme de yoke, inspiré peut-être par des simulateurs de vol ou des jeux vidéo, continue la tendance à fusionner la technologie de jeu avec la conduite. Cette forme peu conventionnelle pourrait susciter des réactions mitigées, tant elle est éloignée du design traditionnel. Pour le conducteur, s’habituer à ce nouveau dispositif pourrait s’avérer aussi déconcertant que de passer d’une console de salon à une voiture automatisée. Toutefois, cette particularité confirme l’ambition de SHM d’offrir une expérience qui dépasse la simple mobilité pour devenir un espace de divertissement et d’interaction numérique.
L’Afeela 1 n’est pas qu’un assemblage de technologies ; c’est également un produit haut de gamme, proposé initialement aux États-Unis. Le modèle de base, appelé Origin, s’élève à un tarif de 87 000 € (prix converti), mais sa commercialisation ne débute qu’en 2027. Une version plus aboutie, la Signature, avoisine les 99 000 €, avec des livraisons prévues à partir de mi-2026. Ces chiffres mettent en perspective la cible visée par SHM : un public prêt à investir dans une technologie qui, bien que présentante de nombreux écrans et fonctionnalités high-tech, n’excelle ni par son autonomie ni par ses performances de conduite.
L’appréciation des statistiques technique et financière laisse à penser que la Afeela 1 se positionne en territoire compétitif, mais pas nécessairement en leader du marché. Les dimensions de l’autonomie, la capacité de charge et les performances de base s’adaptent aux standards actuels, mais ne bousculent pas les codes. Dans un environnement où le coût énergétique, les infrastructures de recharge et les mises à jour logicielles sont autant de défis à relever, la Afeela 1 reste un cas d’école intéressant, mais dont la rentabilité reste à prouver.
Un élément notable de l’Afeela 1 est la promesse d’un assistant d’intelligence artificielle baptisé Personal Agent. Ce service, couplé à des capacités de conduite semi-autonome supportées par pas moins de 40 caméras, fait de la voiture un véritable centre de données mobile. Pourtant, ces fonctionnalités, aussi avancées soient-elles, ne sont pas acquises définitivement avec l’achat. Pendant les trois premières années, ces services sont inclus de série, mais au-delà, un abonnement payant sera requis pour maintenir leur accessibilité. Ce modèle économique basé sur l’abonnement pourrait faire sourciller les acheteurs, d’autant plus que la valeur ajoutée se mesure en fonction de l’évolution technologique et non d’une amélioration mécanique tangible.
En pratique, l’achat d’une Afeela 1 n’est pas simplement l’acquisition d’un véhicule, mais aussi celui d’un éventuel engagement financier à long terme. Une fois ce délai de trois ans écoulé, les propriétaires devront décider s’ils souhaitent continuer à bénéficier des capacités d’intelligence artificielle et de conduite semi-autonome, ou s’ils préfèrent se contenter des fonctionnalités de base de la voiture. Cet aspect soulève la question de la pérennité des services liés à l’électronique automobile, un débat qui prend de l’importance dans l’univers des véhicules connectés.
Si la Afeela 1 séduit par son concept de « PlayStation sur roues », elle ne parvient peut-être pas à convaincre par ses performances techniques et son rapport qualité-prix. Les écrans omniprésents et les services multimédias témoignent d’une volonté de transformer le temps passé en voiture en une expérience interactive, mais l’autonomie modeste et les coûts associés aux abonnements pourraient freiner les attentes des consommateurs.
En perspective, le prix élevé de la Afeela 1 se justifie en partie par la technologie embarquée, des matériaux utilisés aux équipements de divertissement et de sécurité. Toutefois, sur un marché où la compétition s’intensifie et où les géants de l’automobile et de la tech rivalisent d’ingéniosité pour offrir des autonomies plus longues et des tarifs plus attractifs, la place de la Afeela 1 reste incertaine.
Dans le vaste paysage des berlines électriques, la Afeela 1 n’est pas la première ni la seule à miser sur une interface utilisateur riche et une connectivité poussée. Par exemple, des modèles comme la Tesla Model S, la Lucid Air ou la Mercedes EQS offrent également des intérieurs numériques sophistiqués et des systèmes de conduite semi-autonome. Cependant, la proposition de Sony Honda Mobility se distingue par l’intégration poussée d’une expérience ludique dans le comportement du véhicule, un élément qui peut rappeler certains des services de divertissement que l’on retrouve sur les consoles de jeu.
Toutefois, là où certains concurrents privilégient l’autonomie ou la rapidité de charge, la Afeela 1 reste ancrée dans une vision de véhicule où le confort et l’interactivité priment. Ce choix stratégique, s’il s’avère payant auprès d’un public recherchant avant tout le plaisir de voyager dans un environnement high-tech, pourrait en revanche se heurter aux exigences de ceux qui attendent des performances extrêmes ou une autonomie record.
La présence de la Afeela 1 au CES de Las Vegas indique clairement l’intention de Sony Honda Mobility de marquer les esprits par une offre différente. La marque Afeela se positionne ici comme un laboratoire vivant, où retours d’expérience des utilisateurs et évolutions technologiques pourront guider les futures itérations. Si la première production soulève quelques interrogations, surtout en termes de rapport qualité-prix, elle ouvre la voie à des améliorations progressives.
Les équipes techniques devront probablement revoir certains aspects : l’optimisation de la batterie pour une meilleure autonomie, la rapidité de charge, et peut-être une réévaluation du modèle économique basé sur les abonnements logiciels. L’engouement pour le véhicule pourra être jugé non seulement par son esthétique et ses fonctionnalités immédiates, mais aussi par la capacité de Sony Honda Mobility à répondre aux critiques et à ajuster son produit aux attentes des consommateurs.
En définitive, la Afeela 1 apparaît comme une tentative de redéfinir le lien entre l’utilisateur et son véhicule, tout en mêlant les univers du divertissement et de la mobilité. Son arsenal d’écrans, son assistant personnel et ses capacités semi-autonomes sont des points forts qui séduiront un certain public. Cependant, ses compromis en termes d’autonomie, de vitesse de charge et la perspective d’un coût d’abonnement futur soulèvent des questions cruciales pour un achat réfléchi.
Dans un marché où chaque amélioration technique est scrutée avec minutie, l’approche de SHM se doit d’être bien calibrée pour ne pas décevoir les attentes trop optimistes. Le défi pour la marque sera de convertir le concept intrigant de « PlayStation sur roues » en une solution de mobilité réellement attractive, alliant divertissement, performance et économie. Ce faisant, elle devra naviguer entre les écueils du battage médiatique et la rigueur d’une ingénierie au service du quotidien.
D’ici quelques années, la Afeela 1 pourrait bien être perçue comme l’un de ces véhicules pionniers qui, malgré des débuts hésitants, ont su poser les jalons d’une nouvelle façon de concevoir la voiture électrique. Pour l’heure, elle reste un sujet de discussion pour les passionnés de technologie et d’automobile, oscillant entre l’intérêt pour ses capacités techniques et la réserve face à ses compromis. Une chose est certaine : la route sera longue pour ce « PlayStation sur roues », et ses péripéties à venir offriront matière à analyses techniques, comparaisons chiffrées et quelques sourires en coin, à l’image de ce qu’un bon chroniqueur automobile sait apprécier.
2022 18396 km Manuelle Essence
2024 0 km Automatique Diesel
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