Quand on voit Alain Prost remonter les Champs-Élysées à bord de sa McLaren MP4, signant nonchalamment des autographes sans casque tout en faisant « vroom vroom » le long de l’avenue la plus majestueuse du monde, ou encore sortir de sa Formule 1 et traverser la piste à l’arrache, tranquille, entre le passage des autres concurrents… Pas de doute, c’était une autre époque, dans un autre monde !
Un monde que les moins de vingt ans (ou même les plus, comme Fabien, passionné d’automobile et de sportives) ont du mal à saisir pleinement. Fabien avoue d’ailleurs «
ne pas savoir combien, ni quels Grands Prix Alain Prost a gagnés ». Qu’il se rassure, il n’est pas le seul. Heureusement, une séance de rattrapage des plus singulières est prévue ce dimanche 8 décembre sur Canal+ avec le documentaire Prost.
Mais ne vous attendez pas à un format réservé aux spécialistes de la
Formule 1. Dès les premières minutes, le quadruple champion du monde nous surprend : on le découvre dans son garage, préparant soigneusement ses VTT Trek Supercaliber. «
Ça fait longtemps que j’ai envie de parler d’autre chose que de sport et de F1 », annonce-t-il d’emblée. Fatigué de voir sa vie réduite à une seule rivalité mythique, il philosophe : «
Ça fait 30 ans que je vis avec la réduction de ma vie : la rivalité Prost-Senna. Mais il y a une vie avant, et il y a une vie après. »
Ce dont il est le plus fier, insiste Prost, c’est son début de carrière. Ce documentaire lui permet de transmettre « une trace à [ses] enfants, [sa] famille, et qui sait, peut-être faire naître des vocations ».
Un portrait inédit et humain
Immersion avec le champion lui-même, qui revient sur les moments clés de sa carrière mais va bien au-delà. «
Notre volonté initiale était de construire un Hall of Fame des grandes légendes du sport, et Alain s’inscrit parfaitement dans cette histoire », explique Thomas Sénécal, directeur des sports chez Canal+.
Au fil des six épisodes, Prost dévoile un visage intime et humain. Il confie sa passion initiale pour le football et sa relation fusionnelle avec son grand frère Daniel, qui l’a initié au virus de la course après une simple session de karting.
Le documentaire est enrichi par les témoignages de
Jean-Louis Moncet et
Lionel Froissart, journalistes spécialisés en Formule 1 et en sport automobile, qui ont vu de près la carrière de Prost se construire et devenir légendaire.
Entre prouesses et introspection
Ce voyage dans l’univers d’
Alain Prost nous replonge avec émotion dans ses débuts atypiques. À une époque où il « faisait tout le contraire de ce qu’on lui avait appris », cela ne l’a pas empêché de remporter son premier Grand Prix à Dijon.
Mais Prost ne s’arrête pas aux exploits sportifs. Il partage aussi des détails intimes sur sa vie privée, ses souffrances, ses regrets et ses rancunes. Fidèle à lui-même, il n’a rien oublié des petites phrases et des critiques de la presse à son égard, qu’il garde gravées en mémoire.
Car pour lui, la Formule 1, ce n’est pas qu’un simple « combat de gladiateurs ». La performance se trouve « à 80 % dans la psychologie ». Et si discipline et sacrifices sont essentiels — « se coucher à 19h et ne pas boire une goutte d’alcool » —, il faut aussi un brin de folie pour s’imposer sur circuit.
Un autre temps, d’autres règles
Le documentaire rappelle également combien la F1 de l’époque diffère de celle d’aujourd’hui : pas de safety car, des départs sous la pluie ou la neige, et des bolides frôlant les stands à 200 km/h.
«
Quand on baisse la visière, on devient un autre homme », confie
Prost. Pourtant, le champion aspire désormais à être perçu autrement que comme une simple icône de la
Formule 1.
Une série à ne pas manquer
Cette création documentaire de
Canal+, produite par Saga Blanchard, propose 6 épisodes de 26 minutes, diffusés à partir du 8 décembre à 21h. Une plongée captivante dans la vie d’un champion qui souhaite désormais marquer l’histoire d’une manière différente.