Essai Golf SW 1.5 eTSI R-Line : du coffre, mais pas de voix

« Ça te dit d’essayer un break, qui plus est, une Golf ? » C’est en ces termes que Benoit (nda : le boss) a fait apparaître des larmes dans le fond de mes yeux. Autre chose qu’un SUV ou une hybride/électrique, imaginez un peu la consécration après tant d’essais passionnants un court instant, et maintenant répétitifs (oui, il y a trop de SUV) ? Pour autant, cette variante fait-elle de la Golf 8 (de plus, en essence avec micro-hybridation) une bonne alternative ?
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Elle ne manque pas d’R

Bon, revenons un peu sur terre. C’est une Golf 8, oui, pas nécessairement la plus réussie (j’ai une préférence pour la 6e génération), mais pas la plus ratée non plus.

Dans sa variante break, la compacte est plutôt agréable à regarder et ne s’en trouve pas transfigurée. La Golf 8 SW conserve ce regard un peu triste, mais voit sa silhouette évoluer de manière fonctionnelle en évitant toutefois l’effet sac à dos, malgré les 30 cm de porte-à-faux en plus (à 4,63 m).


À l’arrière, les feux sont identiques à ceux de la berline, mais l’ensemble s’affirme un peu plus, notamment avec ces doubles canules d’échappement spécifiques à cette finition R-Line. D’ailleurs, celle-ci ajoute des jantes de 18 pouces (affleurantes, donc attention aux trottoirs) et des bas de caisses spécifiques, histoire de lui donner un peu plus d’allure.

À l’intérieur, point de dépaysement pour les passagers avant. L’ensemble est repris de la berline, avec une instrumentation numérique de 10,25 pouces ainsi qu’un écran central tactile de 10 pouces… et les commandes tactiles hasardeuses qui vont avec.


À l’arrière, les nouvelles dimensions profitent directement aux passagers, avec un espace généreux aux jambes, ainsi qu’une bonne garde au toit. Attention, toutefois, les sièges bien creusés ne permettent pas d’y transporter 3 passagers (sauf pour un court trajet).

La qualité intérieure est bonne, même si certains matériaux font basique, effet qui est atténué par les touches d’alcantara ici ou là, et surtout par l’adoption de beaux sièges baquets estampillés R.

La Golf 8 SW n’en oublie pas ses aspects pratiques et, outre les traditionnels rangements dans les bacs de portière et rangements dans la console centrale, cette nouvelle mouture voit les choses en grand pour son coffre.

Dotée d’une bonne découpe et d’un seuil de chargement à bonne hauteur, elle incite d’emblée à faire ses courses. Mais c’est surtout son volume de 611 l qui intéresse (contre 608 l pour la nouvelle Peugeot 308 SW) ainsi que la possibilité de rabattre les dossiers de banquette depuis le coffre : autant dire que les sorties le dimanche chez Ikea ne seront plus qu’un mythe.



La route est un long fleuve tranquille

Avoir du volume, c’est bien, pouvoir tout transporter sans effort, c’est mieux. On sait que les moteurs 3 cylindres sont à ménager sous peine de voir la consommation s’envoler sans réellement décoller sur la route (exception faite de la turbulente Toyota Yaris GR essayée précédemment).

Sauf que là, il s’agit d’un 4 cylindres. Sous le capot de ce break à la robe sportive, un moteur adapté avec un 2.0 l… pardon, j’ai fantasmé un instant, un 1.5 eTSI développant 130 ch, à micro-hybridation, venant offrir un coup de boost lorsque cela est nécessaire.

Bon, j’exagère un poil en ne lui accordant pas la même attention qu’avec un gros bloc-moteur, d’autant que ce 1.5 l permet d’abattre le 0 à 100 km/h en un très respectable 8,7 secondes. Malgré une certaine linéarité dans les accélérations, la Golf 8 SW sait tout de même se bouger.

Le châssis suit sans difficulté et propose un bon équilibre ainsi qu’une direction précise. Seuls la finition R-Line et ses trains de roulement sport viennent durcir le confort, notamment à basse vitesse.

La partie que vous allez préférer, c’est le silence du moteur, étant quasiment inaudible en conduite classique (comme à l’arrêt où il se coupe juste avant), mais surtout sa douceur. L’alterno-démarreur ainsi que la DSG7 livrée de série permettent de ce fait d’obtenir des démarrages en douceur, puis une conduite fluide et économique en ville.

Histoire de consommer au plus juste, le moteur peut couper automatiquement 2 cylindres, voire se couper intégralement sur route (au lever de pied) lorsqu’il n’y a pas besoin de puissance ou de frein moteur.

La clé réside donc dans l’anticipation ainsi que dans l’ajustement des accélérations. Par conséquent, sur voie rapide et autoroute, il m’a fallu demander un effort au moteur pour me lancer avant de lisser par la suite ma vitesse, et ainsi stabiliser la consommation.

Au bout de 400 km, ce petit jeu m’a permis de descendre aux alentours de 6,3 l/100, et m’a démontré que ce 4 cylindres est tout aussi gourmand qu’un 3 cylindres, l’agrément en plus.

Budget : balle de break

En même temps, le choix est vite fait pour cette Golf 8 SW, n’étant proposée qu’en 1.5 eTSI 150 ou 2.0 TDI 150 (également un excellent moteur doté d’un appétit d’oiseau). L’écart entre ces 2 blocs est d’environ 2 420 euros auxquels il faut ajouter le traditionnel fuc**ing malus de 150 euros pour le moteur essence.

Démarrant à 40 475 euros (1.5 eTSI), la Golf 8 SW n’est pas donnée, mais fait le plein d’équipements avec les projecteurs LED, le GPS, la caméra de recul ainsi que l’assistant de conduite semi-autonome.

La gamme de la SW est assez réduite et propose seulement 3 finitions, dont une Alltrack, mais équipée du 2.0 l diesel de 200 ch, à 49 595 euros. Sa rivale française, la Peugeot 308 SW, n’adopte pas le même positionnement et se permet d’être plus abordable avec des tarifs allant de 26 580 euros (moteur essence PureTech 110 ch) à 46 610 euros (moteur hybride rechargeable 225 ch), et propose un niveau d’équipement similaire en jouant sur les options et les motorisations.

En revanche, si votre budget est moins important, préférez plutôt la Seat Leon Sportstourer (finition haute) qui vous fera économiser plus de 2 000 euros par rapport à la Golf 8 SW, pour une tout aussi bonne qualité de finition.

Conclusion:

La Golf 8 SW est une bonne évolution de sa devancière, améliorant les aspects pratiques tout en conservant une bonne homogénéité sur la route. Le choix de la motorisation dépendra de vos besoins, mais le eTSI comme le TDI sont d’excellents blocs, performants (pour leur puissance) et sobres. Reste que la finition R-Line et son confort plus rudimentaire vous inciteront à y réfléchir tandis que l’aspect financier peut vous faire (re)considérer la Seat Leon Sportstourer ou la Peugeot 308 SW.

Performance


Performance
3 / 5
Tenue de route
4 / 5
Habitabilité
5 / 5
Consomation
4 / 5
Prix
3 / 5
Confort
3 / 5

Verdict : la raison

Verdict : la passion

  • Silence et fluidité du combo eTSI/DSG7
  • Bonne modularité et praticité
  • Moteur polyvalent/consommations maîtrisées
  • Les commandes tactiles
  • Manque un ATH

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