Alfa-Romeo Tonale 1.5 Hybrid 130ch Edizione Speciale TCT
2022 24058 km Automatique Diesel
On croirait que les pétroliers passent leur temps à se chamailler sur le marché mondial, mais TotalEnergies rappelle son ancrage français. La firme possède des raffineries – ces grosses cocottes-minute surveillées par des cohortes de salariés – et consacre une partie de ses investissements à les faire muter vers des productions plus soucieuses du CO₂. En 2024, par exemple, la France a encore pu compter sur ce réseau pour sécuriser l’approvisionnement en carburants et en gaz liquéfié. Certains sites, comme La Mède (Bouches-du-Rhône) et Grandpuits (Ile-de-France), troquent peu à peu leur réputation de bouillante marmite fossile pour devenir des usines à biocarburants.
Le résultat ? Des raffineries capables de sortir, entre autres, un carburant biodiesel (HVO100) qui fonctionne sur tout ce qui possède quatre roues, un réservoir et une carte grise correcte. On nous explique que plus de 600 clients professionnels ont déjà été séduits par la démarche (pensez aux bus, tracteurs et même ces machines qui ratissent la neige sur nos pistes de ski). Pendant ce temps-là, on se pince en constatant que la France figure désormais parmi les producteurs notables de carburants aériens dits « durables », ces SAF qui font de l’œil aux compagnies aériennes comme Air France-KLM et Airbus. Décarboner un avion, c’est un peu comme repeindre la Tour Eiffel : possible, mais mieux vaut s’armer de patience et de quelques milliers de tonnes de matières premières.
L’entreprise affiche aussi un objectif : réduire de moitié, d’ici 2030, les émissions de CO₂ liées à ses activités de raffinage et de pétrochimie (base de comparaison : l’année 2015). Avec plus de 40 % d’émissions déjà effacées entre 2015 et 2023, le thermomètre commence à baisser. Derrière cette prouesse, on trouve des investissements d’environ 150 millions d’euros pour l’électrification, l’utilisation d’énergies renouvelables et les habituelles ficelles de l’efficacité énergétique. On notera que l’hydrogène, grande marotte du moment, se taille aussi une place dans les raffineries : plus de 70 000 tonnes d’hydrogène vert sont déjà contractualisées pour La Mède, Grandpuits et Normandie.
Certains verront ici un volontarisme louable, d’autres un passage obligé pour ne pas finir en héros tragique de la transition ratée. Quoi qu’il en soit, pour continuer son effort et entretenir ces infrastructures tentaculaires, l’ogre pétrolier fait tourner la marmite économique. Ce qui nous amène aux contributions fiscales.
Difficile de passer à côté du nerf de la guerre : l’impôt. Si l’on en croit les calculs de l’entreprise, la contribution de TotalEnergies aux finances publiques françaises en 2024 devrait dépasser la barre des 2 milliards d’euros. Cela inclut les cotisations sociales patronales, les diverses taxes dont on oublie toujours le nom exact, ainsi que la retenue sur les dividendes des heureux détenteurs de parts situés hors de l’Hexagone.
Cerise sur ce gâteau fiscal, une « taxe sur les rachats d’actions » pourrait venir gonfler la facture dès 2025. Certains banquiers s’arracheront les cheveux devant cette ligne supplémentaire, mais la mécanique est enclenchée.
Quand un pétrolier se met à parler de photons, d’éoliennes et de fumier agricole, on sent le grand écart. Pourtant, TotalEnergies, à en croire son communiqué, a investi 1,8 milliard d’euros en France en 2024, dont la moitié pour ces fameuses énergies bas carbone : le solaire, l’éolien, le biogaz ou encore l’électromobilité. L’entreprise aurait ainsi dépassé les 2 gigawatts (GW) de capacité installée en renouvelables sur le territoire.
Cet appétit pour la production d’énergie verte bénéficie aussi aux campagnes françaises : le géant aurait passé le cap des 1 000 exploitations agricoles partenaires pour la valorisation de leurs déchets organiques. Cela signifie que le fumier qui parfumait jadis la brise matinale peut désormais se transformer en gaz alimentant, par exemple, les flottes de transports publics. Si cela ne donne pas le vertige, on peut au moins sourire en imaginant l’ingénieur, blotti derrière ses tableaux Excel, calculant la rentabilité de la vache laitière en kilowattheures.
Côté véhicules électriques, la compagnie revendique fièrement la place de premier opérateur de recharge ultra-rapide sur autoroutes et voies rapides. Nous serions à 1 600 points de recharge haute puissance installés en 2024, répartis dans toute la France. Cela ne résout pas la classique angoisse de la batterie à 9 % d’autonomie sur une aire déserte, mais on progresse. Dans ce registre, TotalEnergies annonce la présence de « bornistes » pendant les vacances scolaires, chargés de guider les conducteurs en détresse. On imagine la scène : “Bonjour, cher automobiliste, laissez-moi vous brancher en douceur.”
Au total, ce serait 25 000 points de recharge gérés par le groupe, toutes catégories confondues, des flottes aux particuliers. Les amateurs de crossovers électriques pourront donc tenter un Lyon-Bordeaux sans trop serrer les fesses.
Il fut un temps où les stations-service de campagne proposaient à peine un café tiède et un journal local. TotalEnergies déclare vouloir refaire battre le cœur de 25 stations rurales, avec des offres de location de vélos électriques, un service de garage, voire un relais colis pour ceux qui auraient raté leur facteur. Mieux, il y aurait dans 300 stations un retour en grâce du pompiste en chair et en os, celui qui vient vous saluer d’un “bonjour m’sieur-dame” et prend soin de la pompe pendant que vous regardez la jauge grimper. Certains y verront un soupçon de nostalgie, d’autres un élan entrepreneurial pour conserver un lien humain dans cette ère d’automatisation.
Outre les grands chantiers industriels, la firme intervient dans l’économie hexagonale à travers des prêts à taux zéro pour 141 petites et moyennes entreprises en 2024. L’idée : soutenir la création, la reprise ou le développement de structures implantées dans les territoires et susceptibles de générer de l’emploi. TotalEnergies a par ailleurs encouragé 140 entreprises à se lancer dans des opérations de prospection à l’étranger, notamment dans tout ce qui touche de près ou de loin à la décarbonation.
On notera, au passage, que 6 milliards d’euros en achats de biens et services sont passés par des fournisseurs basés en France. Entre le boulanger local (probablement pas) et les gros sous-traitants de la pétrochimie (plus sûrement), la firme étend son influence, ou du moins son carnet de chèques.
Autre volet : l’effet « pouvoir d’achat ». TotalEnergies poursuit l’offre de plafonnement à 1,99 euro par litre de carburant dans ses 3 400 stations-service pour toute l’année 2025. Mieux, ceux qui ont souscrit un contrat d’électricité et de gaz au sein de la maison voient leur plafond descendre à 1,94 euro. Les amateurs de calculs façon coupon de réduction compareront, à la décimale près, l’économie réalisée en fin d’année.
Sur l’énergie domestique, le communiqué martèle que le groupe n’a pas répercuté l’augmentation des coûts d’acheminement du gaz en juillet 2024, et propose un programme « Conso Master » pour essayer de faire baisser la consommation des ménages en douceur. On y trouve des tutoriels, des conseils un brin paternalistes et des cadeaux à gagner. Les clients les plus en difficulté sont orientés vers le “Rendez-Vous solidaire”, qui a déjà permis à 1 100 personnes de faire le point sur leurs problèmes de facture. Bref, les bonnes intentions fleurissent à l’arrivée du printemps, un peu comme la primevère sur le bord des routes.
TotalEnergies compte 35 000 salariés en France, répartis sur quelque 4 000 sites. De la station-service à la raffinerie, en passant par des labos de R&D et des centrales solaires, l’éventail est large. L’an dernier, la compagnie a recruté 2 300 personnes en CDI, 2 400 en CDD et contrats d’apprentissage.
Pour partager la valeur, 80 % des employés français sont actionnaires de l’entreprise, ce qui leur vaut une distribution d’environ 267 millions d’euros de dividendes. L’astuce pour le salarié : acheter des actions décotées à 20 %, avec une action gratuite pour une action payante (dans la limite de dix).
À l’occasion du centenaire de la boîte, 100 actions ont été distribuées à chaque employé, histoire d’ajouter un brin de suspense à la prochaine assemblée générale. Par ailleurs, un coup de pouce “écologique” de 2 000 euros bruts est proposé aux collaborateurs pour financer leurs acquisitions ou travaux liés à la mobilité ou au logement. Nous voilà devant un mélange de communication d’entreprise et de volonté de sensibiliser les troupes à la réduction d’empreinte carbone.
Pour parfaire le tableau, on apprend que la Fondation TotalEnergies soutient plus d’une centaine de partenaires œuvrant principalement auprès de jeunes, souvent en situation de vulnérabilité. Des chiffres circulent : 100 000 jeunes (12-25 ans) bénéficieraient d’un appui, 350 sélectionnés en 2024 à L’Industreet (un campus industriel), avec 79 % d’employabilité en sortie. On mentionne aussi la Villastreet, nouvelle résidence pour stagiaires.
Dans un registre moins jovial, l’entreprise a lâché 5 millions d’euros de dons après le passage du cyclone Chido à Mayotte et s’est engagée à travers divers partenariats pour la préservation du patrimoine, notamment aux côtés de la Fondation du Patrimoine. À Notre-Dame, tout le monde se souvient sans doute de l’aide venue du secteur privé pour la reconstruction de la cathédrale.
Enfin, côté sport, TotalEnergies appuie la Section Paloise au rugby (depuis 1988) et a étendu ses largesses à la FFR. Nul besoin d’être Michel Drucker pour savoir que le rugby français reste un terrain marketing fertile. De même, la Team TotalEnergies fait son petit bout de chemin sur le Tour de France cycliste. Le coureur Anthony Turgis a même décroché une victoire d’étape à Troyes en 2024, ce qui permet à l’entreprise de placer son nom dans l’échappée médiatique.
Derrière ces multiples annonces, on observe une réalité contrastée : TotalEnergies s’efforce de concilier son legs pétrolier, son attirail de raffineries et sa volonté d’embrasser la transition bas carbone. Les investissements considérables dans le renouvelable et les énergies propres, l’implantation de bornes de recharge ou la production de biocarburants indiquent que la compagnie ne compte pas se laisser happer par un crépuscule fossile annoncé de toutes parts.
En parallèle, l’entreprise soutient d’autres pans de la société, du monde agricole à la formation des jeunes, en passant par le mécénat culturel et sportif. Les chiffres faramineux du communiqué, qu’il s’agisse des milliards d’euros d’impôts, des gigawatts de solaire ou du nombre de stations-service, dessinent la carte d’une influence économique tentaculaire.
Finalement, que l’on soit converti au Diesel, propriétaire d’une citadine électrique, supporter d’une équipe de rugby ou simple contribuable pressé, on se retrouve de gré ou de force dans l’orbe de TotalEnergies. S’il n’est pas question de distribuer ici des bons ou des mauvais points, on peut au moins reconnaître que cette vieille dame du pétrole français continue de s’activer sur tous les fronts, un pied dans le passé, l’autre dans l’avenir, un œil sur la fiscalité et la main sur la pompe. Au moins, entre deux pleins d’essence, elle fournit quelques anecdotes pour animer les discussions du dimanche, ce qui n’est pas le moindre de ses exploits.
2022 24058 km Automatique Diesel
2018 79677 km Automatique Diesel
2022 24058 km Automatique Diesel
2018 79677 km Automatique Diesel