Un GLC essentiel…
Pour nous, pauvres bagnolards que nous sommes, un
SUV, c’est normalement l’antithèse d’une bonne automobile. Plus haut, plus lourd, plus gourmand, plus pataud qu’une berline ou un break. Il n’a pas beaucoup d’arguments pour nous convaincre.
Pourtant, les
SUV cartonnent et trustent le haut des ventes.
Il faut dire que le
SUV n’est plus uniquement une silhouette à la mode. C’est aussi, et surtout, une silhouette un brin sportive et de l’espace pour les affaires de la famille. Du point de vue d’un constructeur, c’est l’occasion de faire de gros chiffres de ventes et des bénéfices. Et à une heure où dans l’industrie, la priorité des priorités, c’est de faire de la marge pour ne pas crouler sous les dettes, les SUV sont devenus un mal nécessaire capable de faire du cash.
Et du cash, il en faut pour se l’offrir, ce
nouveau GLC.
Avec sa motorisation turbodiesel à hybridation légère, le
GLC 220d 4MATIC de 197 + 23 chevaux avec le système microhybride avance un
prix de départ fixé à 60 700 € en Avantgarde Line. Le tarif glisse même à 65 500 € pour la finition AMG Line de notre essai.
À titre indicatif, le
GLC 300e 4MATIC, premier hybride rechargeable, arrivera durant l’année 2023 et sera proposé à partir de 70 400 €. La gamme sera chapeautée par le
GLC 400e 4MATIC AMG Line, qui s’affichera à 78 000 € au catalogue.
Même si l’addition est déjà au firmament des tarifs pour ce genre d’engin, il faudra bien sûr s’orienter vers les options pour compléter l’équipement selon ses envies précises. Notons tout de même que ce Mercedes GLC offre un équipement de série plus généreux que par le passé et propose également une liste de packs simplifiée.
Un GLC dès le premier regard…
… Rien ne change. Il sera très compliqué pour «
monsieur Tout-le-Monde » d’appréhender cette
nouvelle version par rapport à l’ancienne. À tel point que l’on pourrait croire à un simple « facelift ».
Or, il n’en est rien !
Tout dans ce
GLC est nouveau.
En même temps, ce segment premium n’est pas le plus friand de nouveautés stylistiques. Ici, c’est le conservatisme qui prime. Et c’est comme ça que ce GLC ne dépaysera pas ses clients.
Ce
nouveau GLC évolue un chouia du côté des mensurations.
Ce nouvel opus du SUV Mercedes profite d’une longueur étirée de 6 cm pour atteindre 4,72 m, d’une hauteur qui descend d’un cran avec 4 mm de moins, et sa largeur est strictement identique avec 1,89 m.
Par contre, dès que l’on rentre dans l’habitacle, on prend bien conscience du travail des ingénieurs. Le changement de génération saute aux yeux. Le mobilier accueille au centre de la planche de bord un grand écran tactile de 11,9 pouces. Celui-ci s’accompagne d’un second de 12,3 pouces, placé juste derrière le volant. Si le premier pilote le multimédia et les éléments techniques du châssis, le second remplace les compteurs à aiguilles par une dalle numérique, configurable et évolutive.
Ce
GLC intègre la dernière génération du MBUX.
C’est le «
fameux » système d’infodivertissement de Mercedes qui peut se piloter par la voix. Question ergonomie, soyons franc, c’est pas donné à tout le monde de s’y repérer. Il semblerait que l’échantillon-test des systèmes informatiques ait été confié à un geek de 14 ans. Car, si les fonctions offertes sont nombreuses, elles réclameront un long temps d’adaptation. Il me faudrait certainement plus de deux semaines pour vraiment en prendre parfaitement les commandes. Disons qu’avec le temps, le propriétaire ne s’en souciera plus quelques mois après l’achat.
Cela étant dit, j’ai largement apprécié, lors de mon voyage, l’association simple de mon smartphone, les multiples caméras, la précision des images 360° lors des manœuvres et la lisibilité de l’affichage tête haute. Par contre, les indications du GPS en réalité augmentée sont difficilement appréhendables. Malheureusement, l’assistant vocal «
Hey Mercedes » n’atteint pas l’efficacité d’un SIRI ou d’un Google.
Un GLC comme un lounge…
L’ancienne génération était une référence pour son ambiance et sa qualité de fabrication. Eh bien, la nouvelle ne déroge pas à cette règle, et va même un chouia plus loin dans l’excellence de sa finition. La position de conduite se trouve assez rapidement via les sièges à commandes électriques. L’espace à vivre est vaste et suffira largement à 4 passagers, et cela, peu importe leur gabarit, tout comme les bagages, puisqu’ils trouveront place dans une soute de 620 l. Attention, tout de même : ce chiffre inclut le vide présent sous le plancher plat du coffre qui, en version
hybride rechargeable, est rempli par les batteries. Les
GLC hybrides rechargeables perdent ainsi près de 200 l de coffre.
Mon
turbodiesel, qui est en marche depuis 3 minutes, commence à perdre de sa voix. Il deviendra aphone quelques minutes plus tard sur les voies rapides. On notera le grand soin apporté à l’insonorisation du poste de conduite. Le silence qui règne à bord est digne d’une classe affaires. Peut-être une conséquence du travail des ingénieurs, qui sont passés d’un CX de 0,31 à seulement 0,29. Quoi qu’il en soit, la boîte de vitesses automatique égraine les 9 rapports sans le faire savoir. Les 4 cylindres ne manquent pas de force ni d’allant. La consommation ne franchit pas les 6 l de moyenne dans ces conditions.
Après presque 200 km d’autoroute, il est enfin temps de passer aux choses sérieuses : les routes virevoltantes de la Toscane espagnole.
Ici, les « départementales » sont dignes d’un circuit automobile. Le macadam y est lisse comme une peau de bébé. Le petit plus du coin, c’est que l’on peut profiter des paysages de pins, d’oliviers et d’amandiers façon balade, ou en arsouillant via une succession de virages qui ne semblent jamais s’arrêter. Et c’est ici que le
nouveau Mercedes GLC m’a le plus surpris. Sa tenue de cap est impressionnante. Il faut dire que son train arrière directionnel permet d’enrouler les virages à grande vitesse, sans aucun louvoiement de la direction et du châssis. L’auto enroule littéralement les courbes, et les suspensions pneumatiques maintiennent la caisse quasiment à plat.
C’est étrange de vous dire cela… mais j’ai adoré ce moment d’enchaînement de gauches et de droites, sans oublier les épingles.
Bigre… c’est pourtant un gros
SUV !
En ville, les roues directrices offrent un rayon de braquage digne d’une berline compacte (environ 11 m). Cerise sur le capot, les suspensions pneumatiques AIRMATIC gomment bien les aspérités de la route, sans pour autant être aussi douces qu’une limousine. Il faut dire que les jantes de 21 pouces et les sièges plats ne sont pas là pour les aider. L’
AIRMATIC offre un panel de visages impressionnant à ce
GLC. Cela va du confort appréciable d’une routière à la tenue sportive d’une
GT, voire d’un baroudeur avec le mode
off-road.
Ce
Mercedes GLC peut, en effet, faire grimper de 20 mm sa hauteur de caisse. Une solution technique qui lui permet de mieux affronter les trottoirs de la jungle urbaine et le hors-piste. C’est d’ailleurs ce que nous avons pu tester avec un parcours exaltant dans la pampa.
Glaise, rocaille, rocher, flaque d’eau… rien ne lui fait peur, ou presque. Il n’est pas question de faire du gros franchissement. Avec son angle d’attaque de 19,5° et son bouclier sport façon AMG, il n’est pas aussi doué qu’un
Range Rover. Cela dit, cette Mercedes s’offre tout de même de jolies aptitudes pour vagabonder sur les chemins de traverse.