Nouvelle Opel Corsa : plus française qu’allemande
Revenons un chouïa en arrière. À la période où le groupe PSA, tout auréolé de ses ventes européennes, établit des records de disponibilité de cash. Pour être précis, mi 2017. C’est à cette occasion que l’Américain, General Motors, cède sa filiale,
Opel, au groupe PSA.
Pourtant, durant cette période, les financiers et les spécialistes se demandent l’intérêt de cet achat à un peu moins d’un milliard d’euros. La problématique le plus souvent soulevée par ces oiseaux de mauvais augure est que les marques proposent des modèles trop proches avec les mêmes cibles.
L’histoire a démontré, deux ans après ce rachat, que Carlos Tavarez avait raison.
Opel est devenue très rapidement excédentaire. Il faut dire que les ingénieurs français et allemands travaillaient de concert depuis environ 5 ans pour optimiser les groupes motopropulseurs et les plateformes techniques.
Tout comme les
Grandland X et
Crossland X, cette nouvelle Corsa fait donc appel à la banque d’organes du groupe PSA. Pour être plus précis, la
nouvelle Opel Corsa récupère le châssis CMP qui est utilisé pour la
DS 3 Crossback et, le plus important, pour la
future Peugeot 208.
Nouvelle Opel Corsa : une Franco-Allemande !
Si
Opel est devenu une firme française, par le capital, ses produits sont cependant toujours conçus et peaufinés dans son fief de Russelsheim, non loin de Francfort. Alors, pour aller prendre le volant de cette nouvelle génération de
Corsa, je n’avais pas le choix. Je devais me rendre en Allemagne, dans un petit village caché non loin de notre frontière.
Le programme de ces essais est plutôt charnu, avec 190 km sur un après-midi. Mais à ce tarif, j’aurai la possibilité de toucher le volant de la
Corsa E équipée du 3 cylindres turbo développant 100 et 130 chevaux.
Un bon choix, car ses moteurs feront, chez nous, la majorité des ventes puisque le petit moteur essence à 75 chevaux limitera son champ d’action et que le turbo diesel BlueHDi 100, n’est plus dans les petits papiers des consommateurs.
Nouvelle Opel Corsa : la rencontre
Me voilà enfin arrivé à bon port. Elles sont au nombre de 4 et sont accompagnées de 2 autres
Corsa de la génération qui va nous faire ses adieux.
De suite, l’allure générale frappe le regard et cela même si elle est bariolée par ce covering qui empêche d’apprécier les formes définitives. L’allure est bien plus sportive, avec un capot moteur horizontal et un habitacle expédié sur l’arrière. La lunette de la malle plonge sur des hanches galbées. Elle est également plus basse que sa devancière et les roues sont bien aux 4 coins du châssis. Bref… c’est largement plus sportif, mais impossible d’en savoir plus question style.
Je vais devoir me concentrer sur son toucher de route, car l’habitacle n’est pas définitif et se trouve planqué sous une armada de toiles agrafées à la va-vite qui, à défaut d’être élégantes, cachent parfaitement le mobilier. Cela dit, les ingénieurs ont fait de l’excellent boulot, car, en dépit des dimensions en forte baisse, l’habitabilité de cette
Corsa semble en légère progression. Et mon 1 m 80 parvient à se caser avec aise à l’avant. Volant bien en main, il me tarde de comprendre le travail de la synergie entre les ingénieurs d’
Opel et de Peugeot.
Je commence par la Corsa 1.2 PureTech 100.
Le petit 3 cylindres s’ébroue dans une relative discrétion et la boîte manuelle à 6 rapports verrouille bien. La circulation en ville ne pose aucun problème, le moteur est suffisamment souple pour reprendre à bas régime. Le confort est par contre bien plus ferme, mais les sièges avant compensent cet excès de sportivité.
Sur route de campagne, le moteur ne demande qu’à rugir. Il allonge son aiguille vers la zone rouge avec vélocité. Je me pose même la question, si les motoristes ne se sont pas trompés sur la valeur de la cavalerie. Il me semble qu’elle dispose de bien plus de 100 chevaux. Il faut dire que cette expérience de conduite est sublimée par ce châssis imperturbable qui affiche une perte de 100 kg par rapport à sa devancière. La qualité des trains roulants est juste bluffante. Chaque virage est avalé sans prise de roulis et les enchaînements ne la déséquilibrent jamais.
Place à la Corsa 1.2 PureTech 130 EAT8
Ici, le petit 3 cylindres turbo essence gagne en puissance. Il passe de 100 à 130 chevaux et pour gagner encore en prestations, il s’associe à une boîte de vitesses automatique à 8 rapports. Rien que ça !
Cette
nouvelle Opel Corsa touche ici du bout de ses pneus l’excellence. Jamais une
Opel ne m’avait semblé aussi bien née. J’irai même jusqu’à dire qu’elle s’impose comme la nouvelle référence en termes de comportement routier. Ultra efficace, elle se dirige depuis un volant ultra-précis, au retour impeccable, et repose sur des trains roulants capables de tout encaisser sans broncher et de virevolter dans les virolos à la manière d’une sportive.
Le tout est magnifié par le couple parfait de la boîte de
vitesses EAT8 et du moteur. Les rapports passent avec douceur aussi bien en montée qu’en descente et le 3 pattes réagit à la moindre pichenette sur la pédale de droite. Et si, comme moi, vous vous trouvez face à une route digne d’un rallye, il suffit d’enclencher le mode «
SPORT ». Ainsi ce couple gagne encore en vivacité pour multiplier le plaisir du pilote et le désarroi du passager qui se trouvera alors balancé de gauche à droite.