Absent du juteux segment C, Skoda compte enfin s’y installer. Profitant de son appartenance au sein du groupe Volkswagen, il n’a pas l’intention de ne faire que de la figuration…
On ne l’imagine pas forcément, mais Skoda est le 8e constructeur en Europe en termes de parts de marché. De même, Skoda France affiche fièrement comme prix de vente moyen un coquet 26 928 euros, preuve que l’on est très loin de l’image low cost qui peut parfois encore coller à la peau du constructeur tchèque.
SKODA Scala : En quête de conquête
Les
Rapid et
Rapid Spaceback ont été une tentative de s’implanter sur le segment des compactes. Elles ne se sont jamais imposées sur notre territoire. Elles disparaissent chez nous, sans que quiconque les regrette, mais demeurent au catalogue sur certains marchés. La
Scala prend le relais, avec a priori plus d’arguments. Cependant, elle est, elle aussi, une proposition quelque peu atypique en raison de sa carrosserie à
mi-chemin entre une cinq portes à hayon et un break.
Avec ses 4,36 m de long, cette cinq places vise une habitabilité record dans sa catégorie. La capacité de son coffre est de 467 litres et elle offre de l’espace à l’arrière grâce à son empattement rallongé. Comme de coutume, son habitacle ne transpire pas la gaieté, mais la Tchèque compense par un important contenu technologique. Elle est la première du groupe à proposer l’infodivertissement MIB3 (rien à voir avec les Men in Black). En outre, elle dispose déjà de ports USB-C et, signe de la mise à jour technologique opérée, elle remplace le Blind Spot par le Lane Assist. Enfin, le digital cockpit est de série à partir de la finition Style (la plus haut de gamme).
Tout ceci a un
prix. Le 1.0 TSI de 116 chevaux en boîte manuelle
débute à 20 540 € en Active et jusqu’à 25 970 € en Style. En ce qui concerne le TSI 150, il démarre à la finition supérieure, l’Ambition, avec un prix de 24 260 €.
SKODA Scala : Moteurs essence TSI
Nous avons opté pour les deux motorisations les plus puissantes, à savoir le
1 l TSI de 116 chevaux et le
1,5 l de 150 chevaux. Le premier est un 3 cylindres tandis que le second est un quatre pattes capable de se muer en deux cylindres pour faire des économies de carburant.
Objectivement, le
TSI 116 suffira amplement à la majorité des clients. Sa principale force est son couple élevé de 200 Nm, lui permettant d’assurer tout dépassement en toute sérénité. Pour le reste, il n’est pas faux que de dire qu’il n’y a guère besoin de plus pour se soustraire aux 80 km/h de notre réseau secondaire. Le moteur de 150 chevaux en offre tout de même un peu plus, y compris en agrément, et pour un surplus de seulement 1 400 €. C’est moins que la boîte à double embrayage avec gestion automatique DSG, facturée 1 500 €. Il ne fait guère de doute que le public optera davantage pour cette devancière que pour le gros moteur (façon de parler). L’écart de consommation relevé entre les deux moulins est de 1 l/100 km : 6 litres de moyenne sur le 116 contre 7 litres sur le 150.
Le 1.6 TDI 116, non disponible durant notre essai, affiche un prix d’appel de 23 220 € en Active et boîte manuelle à six rapports. Skoda France prévoit qu’il ne représente qu’un quart des ventes.
SKODA Scala : Bonne routière
Comme souvent,
Skoda hérite de la plateforme de catégorie inférieure. Toutefois, en optant pour la
MQB A0 des Polo/Ibiza, ce n’est pas particulièrement infamant, bien qu’en dessous d’une MQB « grand format ». Nos différents essais de ces deux modèles ont démontré que le résultat au volant était sérieux. Il n’y a pas de raison que cela change avec la
Scala et, en effet, ça ne bouge pas d’un iota. Dans tous les sens du terme. C’est-à-dire qu’au moment de bondir dans un virage, la voiture traîne des quatre fers pour vous faire comprendre qu’elle n’a pas envie de se faire mal pour vos beaux yeux. D’accord, c’est noté, l’arrière n’enroule pas pour un sou. Le train avant reste tout de même plutôt bien calibré pour éviter tout sous-virage excessif. La direction est correcte, ça freine bien. Il est aussi difficile de lui trouver un défaut que d’éprouver un coup de cœur après l’essai. Vite essayée, vite oubliée, mais n’ayant rien à lui reprocher, pour l’écrasante majorité des conducteurs, l’essayer équivaudra à l’adopter. Et c’est bien là le but recherché. Et en prime, ça rime !