Dans un monde automobile qui vire de plus en plus vers l’électrique et l’hybride, Volkswagen persiste et signe avec son bon vieux TDI. Alors, bien sûr, on pourrait se dire que le diesel est en fin de course. Mais ce Tiguan 2024 nous rappelle que parfois, un moteur thermique bien rodé reste la meilleure option pour certaines situations. Le diesel est-il mort ? Pas encore. Et ce Tiguan nous montre que malgré son moteur qui pourrait sembler daté, il sait encore s’imposer.
Volkswagen Tiguan : Une silhouette familière
D’un coup d’œil rapide, on pourrait presque croire que rien n’a changé. La silhouette du
nouveau Volkswagen Tiguan semble fidèle à celle des générations précédentes : un
SUV aux proportions équilibrées, légèrement trapu, toujours aussi fonctionnel. Pourtant, en y regardant de plus près, les lignes ont bel et bien évolué. Et pas qu’un peu. Le style du
nouveau Tiguan se rapproche dangereusement de celui des modèles 100 % électriques de la gamme
ID. de Volkswagen. Ce qui pourrait bien déstabiliser les puristes.
Alors que la précédente génération affichait encore des arêtes franches, des nervures marquées, et un look globalement plus anguleux, cette nouvelle mouture s’offre des lignes beaucoup plus douces et fluides. Le design est clairement tourné vers la modernité, avec des courbes plus arrondies et un faciès qui n’est pas sans rappeler celui du
SUV électrique ID.4. La calandre, plus discrète et intégrée, cède une bonne part de son terrain à des phares effilés, reliés entre eux par un bandeau lumineux. Un détail typique des modèles
ID. qui, ici, fait également office de signature visuelle. Ce n’est plus seulement une évolution, mais un rapprochement esthétique évident avec la gamme électrique, laissant deviner une volonté de standardisation stylistique chez
Volkswagen.
À l’arrière, on retrouve ce même langage avec des feux plus fins et horizontaux, là encore reliés par une bande lumineuse. La poupe du
Tiguan devient ainsi plus élégante, mais aussi plus passe-partout, perdant un peu du caractère robuste des précédents modèles. On voit clairement que Volkswagen cherche à donner à ses modèles thermiques une allure plus sophistiquée et technologique, à l’image de ses modèles électriques.
Côté dimensions, le
Tiguan 2024/2025 gagne quelques centimètres en longueur (3 cm de plus pour un total de 4,54 m), mais conserve des proportions globalement similaires à son prédécesseur. En réalité, ce sont surtout les détails et les éléments de design qui transforment visuellement le véhicule. La face avant, avec ses arrondis et son bandeau lumineux, donne l’impression d’un véhicule plus large et plus imposant, alors que les changements sont relativement subtils sur le papier. En termes d’aérodynamisme, cette évolution stylistique n’est pas qu’une question de look : le
Cx descend à 0,28, contre 0,33 sur l’ancienne génération. Un effort qui, sans être révolutionnaire, participe à une meilleure efficacité énergétique.
Cette parenté avec la
gamme ID. est à double tranchant. D’un côté, elle modernise l’image du
Tiguan et lui confère un aspect avant-gardiste, en phase avec l’évolution de la marque vers une électrification massive. De l’autre, ce rapprochement stylistique pourrait brouiller les cartes. Avec cette esthétique plus douce, certains pourraient regretter le caractère plus affirmé et plus distinctif des précédents modèles. D’autant que cette évolution rapproche le Tiguan des modèles électriques, au risque de diluer son identité propre dans une gamme de plus en plus homogène.
Qu’on aime ou non ce nouveau style, il est clair que
Volkswagen assume pleinement cette direction, cherchant à créer une cohérence visuelle entre ses gammes électriques et thermiques. Une stratégie qui a l’avantage de positionner le
Tiguan comme un véhicule tourné vers l’avenir, tout en conservant les avantages d’un modèle thermique éprouvé. Finalement, même avec ce look plus "
électrisé", le
Tiguan reste fidèle à son ADN : un SUV familial pratique, qui évolue sans rupture. Mais pour les amateurs du style plus tranché de l’ancien Tiguan, il faudra s’habituer à ces nouvelles rondeurs.
Volkswagen Tiguan : Un habitacle modernisé
Une fois à l’intérieur, c’est une toute autre histoire.
Volkswagen a nettement modernisé l’habitacle du Tiguan, notamment avec une nouvelle planche de bord intégrant un grand écran central de 12,9 pouces (ou 15 pouces en option, moyennant 1 235 €, avec l’affichage tête haute). Juste à côté, le conducteur profite d’un écran compteur de 10 pouces. Ce duo high-tech remplace les traditionnelles commandes physiques au profit du tout-tactile. Mais
VW, conscient des critiques, a fait un compromis bienvenu : une molette physique dans la console centrale pour régler le volume et choisir son mode de conduite ou son ambiance lumineuse. Certes, cela ne remplacera jamais la simplicité de vrais boutons, mais c’est un pas dans la bonne direction.
Par ailleurs, les systèmes d’aide à la conduite ont été simplifiés. Les plus agaçants, comme le maintien dans la voie ou l’alerte de survitesse, peuvent être désactivés en quelques clics. Un bon point, même si on pourrait regretter de ne pas pouvoir les désactiver définitivement via un réglage global. Enfin, Volkswagen a écouté ses clients et réintroduit des boutons physiques sur le volant. Loin d’être une révolution, c’est un retour aux sources qui fait du bien, surtout pour les conducteurs habitués à manipuler leur véhicule sans quitter la route des yeux.
Volkswagen a toujours su répondre aux besoins des familles avec son Tiguan, et cette nouvelle version ne fait pas exception. L’habitabilité est généreuse, que ce soit à l’avant ou à l’arrière. La banquette arrière coulissante sur 18 cm permet de moduler l’espace selon les besoins, agrandissant un coffre déjà volumineux (520 litres).
L’ergonomie a été améliorée, bien que certains plastiques durs rappellent que la marque a dû faire des concessions pour contenir les coûts. Mais dans l’ensemble, l’agencement de l’habitacle est bien pensé, avec des rangements pratiques, des ports de recharge à induction et une console centrale optimisée pour les longs trajets.
Volkswagen Tiguan : Un diesel toujours d’actualité ?
Le cœur de cet essai est, bien entendu, le moteur. Sous le capot, nous avons le bon vieux
2.0 TDI de 150 chevaux. Pour certains, c’est une relique du passé. Pour d’autres, c’est encore une des meilleures solutions pour avaler des kilomètres sans trop se ruiner à la pompe. Les 360 Nm de couple permettent au
Tiguan de se déplacer avec aisance, que ce soit en ville ou sur autoroute. Alors oui, le 0 à 100 km/h en 10,1 secondes n’est pas là pour vous faire rêver, mais est-ce vraiment ce que l’on attend d’un SUV familial ?
La
boîte DSG7, une double embrayage à sept rapports, joue la carte de l’économie. Elle passe rapidement les rapports pour limiter la consommation, au détriment parfois des relances. Sur autoroute, ce
TDI se montre particulièrement à l’aise, avec une consommation moyenne mesurée à 6,4 l/100 km. Ce qui reste très raisonnable pour un véhicule de ce gabarit.
Le seul bémol vient du fait que cette boîte à double embrayage a tendance à rétrograder un peu tard lors des freinages. De plus, le mode roue libre, qui désaccouple le moteur dès que vous relâchez l’accélérateur, peut surprendre, notamment en descente où l’absence de frein moteur se fait cruellement sentir. Heureusement, un simple passage en mode Sport annule cette fonctionnalité.
Volkswagen Tiguan : Un comportement routier solide
S’il y a bien un domaine où le
nouveau Volkswagen Tiguan marque des points, c’est sur la route. Et plus particulièrement grâce à ses nouvelles suspensions pilotées à double valve, une première dans l’histoire de ce modèle. Baptisé
DCC Pro, ce système optionnel (facturé 1 200 €) fait entrer le
Tiguan dans une nouvelle ère en matière de confort et de tenue de route.
Jusqu’ici, le
SUV allemand n’a jamais été reconnu pour offrir une conduite particulièrement vivante ou dynamique, mais cette nouvelle génération change la donne. Jamais le Tiguan n’avait proposé un tel compromis entre confort et dynamisme. Il n’y a plus besoin de choisir entre une suspension souple pour les longs trajets ou une suspension rigide pour les virages serrés. Le
système DCC Pro permet aux suspensions de s’adapter en temps réel à l’état de la route et à votre style de conduite, offrant une expérience sur mesure. Même lorsque la route devient plus sinueuse ou que les conditions se dégradent, le Tiguan garde un comportement serein, capable d’absorber les défauts du revêtement sans faire souffrir ses passagers.
Le principe des
suspensions DCC Pro repose sur l’introduction de deux valves indépendantes : l’une gère la compression et l’autre la détente. Ce qui permet d’affiner les réglages de l’amortissement selon les situations et d’apporter une réponse plus précise aux sollicitations du châssis. Résultat : le Tiguan propose désormais une qualité de roulage jamais atteinte sur les générations précédentes. Volkswagen promet que ce système permet de trouver le juste équilibre entre confort de suspension et contrôle de la carrosserie. Et dans les faits, cette technologie transforme véritablement l’expérience à bord.
En mode
Confort, le
Tiguan se montre d’une souplesse impressionnante. Sur autoroute, il parvient à effacer la plupart des irrégularités de la route avec une aisance déconcertante. Les petites imperfections de l’asphalte, habituellement ressenties dans les SUV de ce gabarit, disparaissent presque totalement. Les passagers bénéficient alors d’un confort d’amortissement digne de certains modèles plus luxueux, et ce, sans pour autant sacrifier la tenue de route. Volkswagen a réussi le tour de force de rendre le Tiguan aussi agréable à conduire sur les longs trajets que sur les petites routes sinueuses.
Le mode
Sport, quant à lui, est bien plus rigide, mais il n’en devient jamais inconfortable pour autant. Ce mode est surtout adapté à ceux qui recherchent plus de précision dans la conduite ou qui souhaitent limiter les mouvements de caisse lors de passages rapides en courbes. Le châssis se montre plus ferme, la direction plus lourde, et les mouvements latéraux du véhicule sont nettement réduits. Contrairement aux versions antérieures du Tiguan, ce modèle 2024 ne plonge plus dans ses amortisseurs à la moindre accélération ou décélération appuyée. La suspension absorbe les forces sans perturber l’équilibre général du véhicule, un point important pour un SUV de cette catégorie.
Pour les plus pointilleux, sachez que vous pouvez configurer le mode Individual selon vos gouts. Ce mode permet de personnaliser finement la suspension en ajustant précisément la fermeté grâce à 15 niveaux de réglage distincts. On trouve rapidement un compromis idéal en choisissant un niveau intermédiaire, aux alentours du réglage 7 ou 8, qui permet d’avoir une suspension suffisamment souple pour affronter les imperfections de la route sans sacrifier le dynamisme. Avec ce paramétrage, le Tiguan se comporte comme un vrai SUV polyvalent, capable d’offrir le confort d’une grande berline sur autoroute tout en restant agile sur les routes de campagne.
Un autre point à souligner est la direction du
Tiguan, qui a également gagné en précision et en consistance grâce à ce nouveau système de suspensions. En mode Confort, la direction est légère et facile à manier, ce qui est idéal pour la ville ou les manœuvres à basse vitesse. En mode Sport, elle devient plus ferme et communicative, permettant au conducteur de ressentir avec précision l’adhérence des roues avant. Ce qui renforce encore la sensation de contrôle, notamment sur les routes sinueuses ou lors de conduites plus dynamiques.
Volkswagen Tiguan : Un prix qui donne à réfléchir
Ce
« vieux TDI », bien qu’efficace et robuste, a un coût. Le modèle
2.0 TDI 150 ch DSG7 R-Line est affiché à partir de 48 150 €, un prix qui grimpe rapidement dès que l’on ajoute des options. Et il ne faut pas oublier le malus écologique, qui oscille entre 898 et 2 544 €, selon les émissions du véhicule. Si ce
prix peut paraître élevé, il reste dans la moyenne du segment des SUV premium. Mais on se retrouve vite à dépasser les 50 000 € avec quelques options indispensables comme la suspension pilotée ou l’écran central de 15 pouces.