Le 3 mars 2025, lors de ce qui a été pompeusement baptisé le « Geely AI Intelligent Technology Launch Event », la Galaxy Starshine 8 EM s’est retrouvée sous les projecteurs. Alors, oui, on a déjà vu des lancements officiels un brin moins cérémonieux, mais il fallait bien que la nouvelle recrue du segment B+ fasse son entrée d’une manière ou d’une autre. Le constructeur, pas vraiment le plus timide de la classe, a ainsi présenté ce qu’il décrit comme sa première berline électrique hybride « flagship » de la galaxie… enfin, pas celle qu’on voit dans le ciel, mais plutôt la « Galaxy » nouvelle génération. Plus aucune notion de série, on parle désormais de marque à part entière, parce que visiblement le label n’était pas assez long.
En termes de proportions, le modèle en impose : cinq mètres d’acier et de plastique savamment disposés, avec un empattement de 2 928 mm. Autrement dit, si l’on en croit le fabricant, il y aura suffisamment de place à l’intérieur pour ne pas jouer des coudes avec les passagers. On n’est pas sur un coupé citadin fait pour trouver une place de stationnement en un clin d’œil. Ici, on vise la route des vacances avec valises, animaux de compagnie et, pourquoi pas, un cactus si l’envie vous prend de transporter une serre entière.
Le design, lui, est décrit comme reposant sur la «
Ripple Aesthetic Philosophy ». Pour les amateurs du lexique propre à la marque, on retiendra surtout qu’il s’agit d’un amalgame de lignes censées évoquer des ondes et du mouvement (comme si tout cela n’était pas déjà clair). Le plus visible reste cette face avant dotée des fameux «
Flying Eaves Tiger Eye Headlights ». Derrière ce nom quelque peu baroque, on trouve deux blocs optiques qui semblent regarder la route avec une certaine détermination, prêts à inspecter chaque nid-de-poule ou scooter en travers. Au moins, on ne risque pas de les confondre avec ceux de la berline du voisin.
Sur les flancs, le constructeur annonce un jeu d’ombres et de lumières qui viendrait souligner l’élégance du profil. On peut toujours se demander si le soleil acceptera de collaborer à chaque fois que l’on croisera cette
Starshine 8 EM. Sans doute un moyen subtil de dire que le vent latéral et l’aérodynamisme ont fait l’objet de quelques études en soufflerie. L’habitacle, quant à lui, se veut habillé de matériaux à effet suédé, dans l’optique de créer un espace feutré. Le chauffeur aura ainsi le plaisir de poser ses coudes sur des surfaces moelleuses, tout en jetant un coup d’œil envieux aux passagers, qui profiteront aussi de ce traitement. Les visuels officiels montrent un ensemble plutôt épuré, sans éléments criards censés vous rappeler que vous êtes assis dans un show-car permanent.
À l’arrière, on retrouve des feux décrits comme «
Rising Sun Taillights ». C’est moins une référence à l’astre qu’à une volonté de faire croire que le véhicule se réveille, un peu comme un chat qui s’étire. Difficile de dire si un chat serait aussi gracieux, mais l’idée est que ces feux forment un bandeau horizontal, ce qui a le mérite de donner une signature lumineuse reconnaissable dans le flux interminable des voies rapides. Par ailleurs, la marque aime souligner que des effets de profondeur en strates y sont intégrés. On ignore si cela apportera une once d’exotisme supplémentaire au conducteur, mais c’est toujours un bon sujet de conversation pour les amateurs de détails lumineux.
Sur le plan technique, on sait surtout que cette
Starshine 8 EM se veut hybride électrique, ce qui la place dans la catégorie des véhicules dotés d’un moteur thermique associé à un bloc électrique. Autant dire que le but affiché consiste à réduire la consommation, tout en préservant une certaine autonomie. L’objectif est sans doute de profiter d’une propulsion silencieuse en centre-ville, avant de faire intervenir la motorisation classique sur les trajets plus longs. Les chiffres précis concernant la puissance cumulée, le temps de recharge ou la capacité de la batterie n’ont pas encore fait l’objet de la moindre divulgation dithyrambique. Il faudra se contenter des explications distillées par la marque, qui se borne à promettre un compromis acceptable entre performances et efficacité. On a vu plus précis, certes, mais rien ne vaut un peu de suspense pour alimenter les discussions sur les forums de passionnés.
Ce lancement a aussi été l’occasion d’officialiser la transition de la «
Geely Galaxy Series » vers la marque «
Geely Galaxy », un rebranding qu’on nous présente comme un tournant majeur. Si vous aviez déjà vu passer quelques modèles Galaxy depuis février 2023, c’est normal : la famille s’est progressivement étoffée, avec un mélange de références traditionnelles et de touches technologiques. L’idée, d’après les dires officiels, est de concilier héritage et modernité, un exercice déjà observé chez d’autres groupes et dont on attend, dans le meilleur des cas, un résultat équilibré.
Le constructeur insiste par ailleurs sur le fait que la
Galaxy Starshine 8 EM a pour mission de montrer le chemin à ses futures grandes routières hybrides ou électriques. Pas de grosse camaraderie à signaler entre les observateurs et la marque : on est en France, on garde un regard critique. Mais on ne peut pas ignorer l’envergure du projet, ni la volonté du fabricant d’occuper une place notable dans le secteur des berlines. Les airs de majesté qu’il prête à la
Starshine 8 EM en font une alternative pour qui cherche un véhicule un tantinet imposant, sans basculer dans la catégorie des limousines.
Reste à voir si ce modèle saura convaincre au-delà des beaux discours et des promesses de confort. Le marché des berlines hybrides n’est pas le plus discret, et la concurrence s’arme de propositions tout aussi longues et, parfois, tout aussi généreuses dans la distribution de luxe feutré. Les consommateurs, de plus en plus exigeants, ne se laisseront pas charmer uniquement par l’argument du grand espace pour les jambes ou de l’éclairage intérieur douillet. Il faudra donc vérifier si cette
Starshine 8 EM parvient à allier aspects pratiques, performances mesurées et un sens du style qui ne vire pas au défilé de mode.
Pour l’heure, on peut seulement constater que le design a fait l’objet d’un soin particulier, que le gabarit s’adresse à ceux qui ne supportent plus la promiscuité et que le constructeur compte beaucoup sur l’
IA – ou tout au moins sur l’image qu’elle véhicule – pour booster son image de marque. Même si, à la fin de la journée, c’est le conducteur qui se retrouvera derrière le volant, à moins que la fameuse intelligence artificielle ne lui pique la place pour se rendre discrètement à la boulangerie du coin. On n’en est pas encore là, mais avouons qu’à force de tout baptiser «
AI Intelligent Technology », on se demande parfois si l’on ne va pas finir passager de sa propre voiture.