Élégance et volume peuvent faire bon ménage
Le
F-Pace fait figure de paquebot au premier abord, avec ses 4,74 m de long, 1,94 m de largeur et 2 189 kg sur la balance (soit autant que la
I-Pace). Mais en prenant le temps de l’observer, je constate que son design est fluide et élégant avec une pointe de sportivité. Le restyling lui apporte de légères évolutions sur la calandre ainsi qu’un regard plus affiné.
Mine de rien, c’est fait avec goût, cela renvoie une notion d’élégance (d’autant plus dans cette teinte bleu Portofino avec des reflets violet) et offre un visuel différent de ce que le trio allemand peut proposer avec les
Mercedes GLS,
Audi Q5 et
BMW X3.
À l’intérieur, c’est la révolution tant l’habitacle ne ressemble plus à celui d’avant. L’évolution la plus notable porte sur le système d’infotainment qui dispose désormais d’une dalle incurvée de 11,4 pouces, accrochée à la planche de bord. Les matériaux sont de bonne facture, l’assemblage soigné et cet habillage en cuir crème est du plus bel effet. Le
nouveau système Pivi Pro se montre réactif, ergonomique et complet.
Ce
Jaguar F-Pace ne manque ni de place ni de rangements, mais comme pour tout
véhicule hybride, c’est le coffre qui perd en volume avec 37 l de moins que les versions normales : cela ne l’empêche pas d’être tout de même bien positionné dans la catégorie.
Ballerine anglaise
En prenant place derrière le volant, j’étais persuadé d’avoir un
SUV mû par un 6 cylindres et assisté par un moteur électrique. Il n’en est rien, car cette version
PHEV (et non MHEV doté du 3,0 l) est alimentée par un vaillant
4 cylindres de 2,0 l associé à un moteur électrique développant au total 404 ch.
Je reste surpris après les premiers kilomètres, car compte tenu de son gabarit, je m’attendais à éprouver quelques difficultés pour mouvoir le F-Pace, mais le mode tout électrique s’est montré suffisant.
Il permet d’ailleurs de parcourir environ 40 km en mode tout électrique (48 km selon la norme WLTP), soit aussi bien que la concurrence, et au fur et à mesure que le convoi augmentait le rythme, le moteur thermique commençait à faire entendre de la voix (avec une bonne sonorité rauque) et s’appuyer sur le moteur électrique.
Avec un
0 à 100 km/h annoncé en 5,3 s, le F-Pace Hybride a des arguments pour montrer qu’il ne se traîne pas en ligne droite. Mais là où le Jaguar surprend, c’est par le feeling offert dans les cols de montagnes que nous avons enchaînés. C’est qu’il se montre bougrement agile (certes aidé par les suspensions adaptatives) et ne lâche rien pour se relancer efficacement et vous donner au passage le sourire.
Lors de reprises, le combo électrique/thermique permet de se relancer avec aisance et s’il y a besoin de bien placer le véhicule dans les épingles à cheveux, le train avant sait se montrer efficace tandis que l’arrière viendra se placer naturellement, limitant également les mouvements de caisse lors de manœuvres comme celles-ci.
Au quotidien, le
F-Pace sait se montrer très prévenant pour ses passagers, avec un très bon niveau d’insonorisation et de filtrage des aspérités de la route. Seuls les sièges avant manquent un poil de maintien latéral.
Là où le
F-Pace trahit son poids, c’est lors des phases de freinage appuyé. Même si le système est efficace, il faudra anticiper un chouïa afin d’évoluer en toute sécurité. D’ailleurs, là où les systèmes hybrides permettent d’appliquer un certain niveau de brake afin de récupérer de l’énergie et sauver la batterie, le
F-Pace fait l’impasse sur certains réglages tel que forcer la recharge de la batterie. On y trouve seulement 3 modes : Full électrique/Hybride/Save, et seul ce dernier permet de conserver un certain niveau de batterie, voire de la recharger si besoin.
Let’s talk numbers
Même à court de jus, le
F-Pace alimenté uniquement en thermique montre qu’il a assez de peps pour évoluer sur tout type de paysage, au détriment de la consommation qui grimpera fatalement à plus de 10 l. Pour peu que vous rechargiez régulièrement celui-ci, la consommation tournera alors aux alentours de 8 l/100, résultat relevé après nos péripéties.
À l’achat, ce ne sont pas les 49 g de CO2 qui viendront alourdir la facture, le
F-Pace échappant au
malus… comme au bonus étant donné que les
tarifs de la version
PHEV démarrent à
72 290 euros.
Pour ce
prix, il se montre correctement équipé, mais fait l’impasse sur certains équipements tels que la surveillance des angles morts, le régulateur de vitesse adaptatif ou encore le système keyless qu’il faudra aller chercher dans le catalogue des options ou sur les finitions supérieures.
Par rapport à la concurrence, il dispose d’une motorisation plus puissante (+100 ch), et d’apparence reste plus cher avec un écart de 8 000 euros en moyenne. Mais le
F-pace P400e intègre quelques équipements de série en plus, tels que les jantes de 19 pouces, les compteurs digitaux ou encore le GPS, qui réduisent le coût entre les modèles et permettent de le placer comme prétendant.