10 jours de réelle activité
On observe sur le mois de mars au global une baisse de 72% des ventes de voitures particulières neuves.
Au plus haut de l’activité du mois de mars, on a observé 6 403 immatriculations le 10e jour ouvré, pour tomber à 294, quatre jours plus tard. En comparaison, à la même période en mars 2019, les immatriculations atteignaient un cumul de 71 627. Le marché était donc déjà très en retrait (-24%), avant l’annonce des mesures de confinement généralisées.
Le « 100% online », la transformation digitale de la distribution auto aurait-elle pu aider à endiguer cette chute colossale des volumes ? Je ne crois pas non plus. Retenez, grâce au graphique ci-dessous, que la tendance est lourde. Les deux premières semaines d'avril devraient dévoiler des achats de l'ordre de 300 unités par jours. Et si l'on suit le confinement de nos voisins du sud de l'Europe, nous ne sortirons pas du confinement avant la fin du mois... et donc nous supposons qu'une chute de 95% en Avril est possible.
La voiture électrique : le miroir aux alouettes
Seule petite lueur dans ce sombre état des lieux, les ventes de voitures électriques s’en sortent mieux que les autres motorisations, puisqu’elles ont continué à progresser sur le mois de mars, pour atteindre +19%. Certains modèles connaissent même une hausse spectaculaire, c’est le cas de la
Renault ZOE, la
Peugeot 208 électrique et la
Tesla Model 3.
L’une des raisons explicatives est à chercher du côté de la réduction du bonus écologique en 2020. Or les commandes effectuées fin 2019 pouvaient encore bénéficier du bonus à 6 000 euros, si elles étaient livrées le 31 mars au plus tard.
Compte tenu des événements, l’administration s’est prononcée sur un report de cette date au 15 juin 2020.
Le CO2 moyen plus élevé que prévu
Depuis le 1er mars, les voitures neuves sont homologuées en fonction d’une nouvelle norme WLTP (en remplacement du protocole NEDC corrélé). Les émissions moyennes pour ce mois-ci en prenant en compte cette nouvelle norme WLTP ont atteint un taux élevé de 119g.
Malgré les volumes de ventes faibles au mois de mars, ce taux reste élevé et notamment en raison des ventes de flottes (loueurs longue durée + sociétés) dont le mix énergie reste majoritairement porté sur l’essence et le gazole.
L’année 2019 s’était quant à elle soldée par une décrue progressive du taux de CO2 selon l’ancienne norme, puis une remontée spectaculaire à la fin de l’année en raison du déstockage des modèles malussés au 1er janvier. Janvier avait donc été un mois « propre » avec un retard volontaire des livraisons de voitures électriques, pour un bilan plus vert en 2020.