La rencontre du nouveau Renault Scenic
Tout commence le matin du 12 avril dernier.
Un timide rayon de soleil perce les cumulus recouvrant les toits de la capitale.
Je lance mon MacInTouch, la machine à moudre le café, installe le filtre et remplis la cafetière de son eau.
La messagerie annonce 68 e-mails non lus depuis la veille au soir, 19 h 37.
Les vapeurs de la caféine toute fraîche tentent d’atténuer la production d’endorphines.
Un énième e-mail tombe.
Encore une invitation d’un constructeur.
«
Renault a le plaisir de vous convier à découvrir en exclusivité son nouveau concept-car ».
Bon, OK… le rendez-vous est pris.
Nous irons à
Aubervilliers, dans le
Little Grand Studio pour découvrir la chose. Ce que je ne sais pas à l’époque, c’est que je vais prendre en pleine face une vision enthousiasmante de l’avenir grâce au futur
Renault Scenic.
Un Scenic ne meurt jamais !
Pour moi, le
Scenic, c’est un gros bloc d’acier.
Il a révolutionné le petit monde de l’automobile au début des années 1990 grâce à sa compacité et sa modularité. Les familles en étaient folles. Il se vendait mieux que des petits pains. Mais question sex-appeal, ce n’était pas ça. L’avènement des SUV devait lui porter un coup fatal. Eh bien, cela ne sera pas le cas.
En effet, peu de temps après avoir accepté l’invitation pour découvrir le nouveau concept-car de Renault, les attachés de presse m’annoncent la nouvelle.
Le Scenic est mort !
Vive le Scenic !
La firme de
Boulogne n’abandonnera pas son best-seller. Car si le Scenic actuel n’en a que pour quelques jours de survie, le
Scenic fera son grand retour en 2024, et sous la forme de cette nouvelle vision du voyage.
Lors du dévoilement, c’est la stupéfaction.
L’auditorium est comme figé.
Fini le monospace légendaire un peu pataud.
Le
Scenic s’est métamorphosé en berline compacte sportive…
Les lignes sont tendues. La face avant se projette sur des lignes horizontales et laisse le nouveau logo de la marque trôner fièrement en son centre. Ce Scenic Vision fait le show avec sa signature lumineuse complexe en forme de demi-losange inversé rejetée sur les côtés. D’ailleurs, retenez bien ce style, car il sera la pierre angulaire du design Renault. Parole de
Gilles Vidal, himself.
Le profil reprend les attributs classiques des berlines compactes. On y trouve un peu de
Golf sur le pilier C, un peu de
Peugeot 308 au niveau de la ceinture de caisse, mais surtout beaucoup de muscles et de simplicité… sauf au niveau des jantes. Elles sont striées et spectaculaires.
Pourvu qu’elles soient produites pour la grande série !
En poupe, les feux en forme de boomerang reprennent le dessin lumineux de la signature avant. Ils sont placés en haut de la malle et structurent l’ensemble. C’est simple et très visuel à la fois.
Un moteur. Deux énergies…
En dehors du changement de cap stylistique de ce que sera la future Renault Scenic, il faut s’attarder sur le groupe motopropulseur.
Ici, pas de choix, il s’agit d’un moteur électrique.
Il nous est déjà fort bien connu, car il s’agit du même moteur électrique synchrone à rotor bobiné qui propulse la
nouvelle Megane E-TECH Electric. Il développe 217 chevaux et est fabriqué par la manufacture de Cléon. Si la cavalerie n’a rien de fantastique, ce moteur a le mérite de n’utiliser aucune terre rare.
Pour l’alimenter, les ingénieurs l’ont associé à une batterie de 40 kWh, recyclable et bientôt fabriquée en France au sein de la
Gigafactory du pôle
ElectriCity. Elle est moins lourde et moins encombrante – mais aussi, de fait, moins chère – que pour un véhicule électrique équivalent.
Bon, jusqu’ici, rien de révolutionnaire, me diriez-vous… sauf que ces accumulateurs pourront être rechargés grâce à un système à hydrogène. Il s’agit d’une pile à combustible de 15 kW.
Renault nous dit que, ainsi, « à l’horizon 2030 et au-delà, lorsque le réseau de stations à hydrogène sera développé, les longs trajets jusqu’à 800 km, comme un
Paris-Marseille (750 km), à bord d’un véhicule motorisé comme
Renault Scenic Vision s’effectueront sans recourir à une recharge électrique, et avec un arrêt de moins de 5 minutes pour faire le plein d’hydrogène. Ainsi, en partant de Paris et avec par exemple une halte pour une recharge d’hydrogène à Lyon réalisée en 5 minutes, l’énergie embarquée permet de parcourir le chemin jusqu’à Marseille. »
Ce qu’il faut comprendre, c’est que lors des trajets quotidiens, le véhicule fonctionne comme un véhicule électrique classique. Il faut donc le recharger sur une
borne électrique à son domicile durant la nuit. D’ailleurs, les 40 kW devraient fournir assez de jus pour couvrir aux alentours de 250 km en zone urbaine.
Mais lorsque l’on souhaite faire de longs trajets, l’intelligence artificielle calcule la part d’énergie électrique qui sera prise en charge par la pile à combustible, de façon à limiter la décharge de la batterie et éviter que l’utilisateur ait besoin de la recharger en cours de trajet. Lors de longs trajets, l’utilisation de la pile à combustible et de l’
hydrogène est donc privilégiée pour réduire les temps d’attente en station, puisqu’un plein d’hydrogène pourra s’opérer en moins de 5 minutes. Cerise sur le capot, par temps froid, la pile à combustible à hydrogène assure également la mise en température de la batterie pour un fonctionnement optimal et une autonomie largement supérieure.