Le face à face !
Je me sens déjà tout petit. Il faut dire que dans cette définition rallongée, avec son « L », elle atteint presque la taille d’un méga yacht avec 5 m 24 de longueur. Inspirée par toutes ses ancêtres, la face avant de cette limousine Série 7 reste dominée par les imposants naseaux encadrés de phares ronds sous plexiglas translucide. Les ailes arrière élargies sont synonymes d’une musculature peu commune. Un athlète prêt à bondir, pour reprendre une image classique. Et puis il y a le « V12 » sur le montant arrière. Lui, il annonce clairement la couleur d’un moteur pantagruélique, mais ça, on y reviendra un peu plus tard.
Pour caractériser ce nouveau vaisseau amiral de la firme bavaroise, il faut se laisser porter par des aller-retour constants entre noble héritage, technologie et sport. De manière générale, elle apporte un brin de finesse stylistique dans une production automobile. Ce qui est paradoxal pour une Allemande, si l’on s’en tient aux clichés…
Le meilleur est à l’intérieur.
Mélangeant cuir et matériaux précieux, BMW soigne l’ambiance. La finition ne suscite que des éloges et la sellerie combine confort, soutien et esthétisme. En réalité, il est difficile de lui reprocher quoi que ce soit, tant la perfection se loge jusque dans les moindres détails. Si ce n’est un élément, mais de taille : ce genre de berline s’apprécie surtout avec le plein complet d’options et un équipement de très haute volée… Et là, c’est le portefeuille qui déguste !
La belle réclame un chèque de 184 050 €, en entrée de gamme. Si cette adition est déjà bien salée, mon petit bijou du jour fait grimper l’addition à 205 830 € grâce à ses options.
Eh oui ! Malgré ce prix de base pouvant éradiquer la faim dans le monde, la firme munichoise ose proposer des équipements en option. Pour preuve, elle demande 3 150 € pour le nécessaire régulateur de vitesse actif ACC+ avec avertisseur de franchissement de ligne qui en fait une voiture à conduite semi-autonome et même 4 500 € pour l’excellent système audio, Bowers & Wilkins Diamond Sound.
Sous le long capot ?
À peine bodybuildée, cette M760Li joue avec ses extensions d’ailes, son diffuseur et ses grosses sorties d’échappement pour rappeler son pedigree sportif. Mais le vrai chambardement est sous le capot. Sous ce couvercle se cache certainement l’une des dernières armadas mécaniques au monde. Tenez-vous bien, le moteur compte pas moins de 12 chambres à combustion gavées d’air par deux turbocompresseurs, formant un V. Alors que le reste de la production automobile de haute voltige abandonne petit à petit cette noble construction, BMW Motorsport le conserve ici. Il cube pas moins de 6 592 cm3 pour une puissance ahurissante de 610 chevaux à 5 500 tr/min. Le couple n’est pas en reste, bien au contraire puisqu’il serait capable de tracter un train avec ses 800 Nm présents dès 1 500 tr/min.
Et de fait, ça dépote ! 305 km/h en vitesse de pointe avec l’option « pack M Driver », alors que le 0 à 100 km/h est balayé en 3,7 secondes ! Pour limiter les dégâts à la pompe, BMW dote son moteur du dispositif « EfficientDynamics », qui récupère l’énergie libérée au freinage ou use au maximum du mode de roulage en roue libre. La belle est même capable de gérer aux mieux son aérodynamique avec des volets d’air pilotés actifs et une transmission intégrale à rendement intelligent. Voilà qui fait 12,8 litres de sans-plomb pour parcourir 100 km selon les chiffres officiels.
Tout se passe à l’arrière !
Forcément, une BMW Série 7, cela ne s’essaye pas comme une vulgaire berline aussi puissante ou technologique soit-elle. J’ai donc donné rendez-vous à Étienne dans nos locaux, dès 10 h du matin pour me transporter vers le château de Fontainebleau.
Je ne pouvais pas me libérer plus tôt puisque, rentré dans le personnage d’un patron du CAC40, j’ai commencé à boursicoter dès l’ouverture des places financières européennes. En aparté : je suis passé de 100 € à 87 € en moins d’une heure. N’est pas trader qui veut !
« Au bureau, chauffeur »… Qui n’a jamais rêvé de prononcer cette phrase en s’engouffrant dans des sièges au moelleux irréprochable ? C’est qu’après tout, une BMW Série 7, surtout une version limousine, s’essaye principalement depuis les places arrière…
Premier constat : l’espace disponible pour les jambes est considérable. Les fauteuils peuvent même passer en position allongée pour faire une petite sieste. Mais, je suis bien trop absorbé par les trois tablettes et les innombrables fonctions pour me laisser emporter par la douce Morphée. Pourtant, je suis entièrement coupé du monde. Pas un bruit ne filtre. Les suspensions semblent avoir aspiré un nuage moutonneux. Plus les kilomètres défilent et plus j’ai l’impression de survoler la route. Du coup, c’est en arrivant chez les Bellifontains et depuis les places arrière que je décide de conclure cet essai exceptionnel.
Mais ça, c’était avant…
… que je prenne en main son petit volant gainé de cuir. À l’avant, l’atmosphère y est différente. Certes, la finition y est impeccable, le mélange des matières nobles ne peut être remis en cause. Il y a ce « je ne sais quoi » de plus sportif. En appuyant sur le bouton START, c’est la révélation. Le V12 s’ébroue dans un soupir contenu. Tout en douceur et en silence, la M760Li se fraye un chemin pour sortir de la ville. Si son gabarit digne d’une péniche fait peur, je suis très rapidement soulagé. Les roues arrière directrices lui offrent un rayon de braquage de petite berline. Pour rallier la capitale, j’ai décidé de prendre les petites routes de campagnes. J’enclenche le mode « Sport » qui sur une telle auto de ce gabarit ne devrait pas avoir mot à dire.
Bon sang ! Ça pousse ! Plaqué contre le siège, je savoure la rage du V12 qui grogne de sa grosse voix mélodieuse. L’aiguille du compteur de vitesse est comme aspirée vers la droite. Pas le temps de dire « ouf ! » qu’un virage se profile dans le pare-brise. À l’attaque, les freins ralentissent puissamment la limousine devenue supercar.
Les courbes sont gobées comme un rien. L’amortissement, devenu plus ferme et réactif, efface toutes les irrégularités tout en maintenant les roues en contact permanent avec le sol. C’est ultra efficace, d’autant que la combinaison transmission xDrive et roues arrière directrices assure une adhérence prodigieuse ! Je ressens parfaitement l’arrière qui enroule la trajectoire et accepte quelques déhanchés. Mais comment une auto qui ne court pas dans la catégorie des poids plumes avec 2 180 kg DIN, peut-elle offrir un comportement aussi incisif ?
Photos © Etienne Rovillé pour La Revue Automobile
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