Elle en fait des caisses…
Avec sa belle robe bleu vif, ma Focus RS ne passe pas inaperçue ! Si la version diesel évite de mettre ses courbes en évidence, la RS ne fait pas dans la demi-mesure et montre ses muscles à la façon d’un Cristiano Ronaldo dans sa pub pour un célèbre opérateur de téléphonie. Ce n’est pas vraiment chic, mais bon sang que ça en jette !
En même temps, comment ne pas remarquer sa grande gueule noire béante qui semble renacler le sol ? Il y a même des écopes d’air sur le côté du bouclier pour refroidir les freins Brembo de 350 mm de diamètre à l’avant. Ces derniers sont d’ailleurs à peine dissimulés sous des jantes de 19 pouces chaussés par des pneumatiques Michelin Super Sport, spécialement développés pour la machine. En poupe, l’extracteur d’air est percé aux deux extrémités par des canules d’échappement, alors que la malle de coffre reçoit un aileron badgé « RS », tout en discrétion.
C’est étonnamment dans le cockpit que les choses rentrent dans le rang. Pas de bonbonne à nitroglycérine ni d’arceau de sécurité. Pour des raisons évidemment économiques, les concepteurs ont repris le même habitacle que les Focus carburant au mazout. Cependant, le pilote trouvera tout de même trois cadrans perchés sur la planche de bord, des surpiqûres bleues et, bien entendu, des sièges sport.
Le meilleur des mondes…
Un petit tour sur la fiche technique suffira pour comprendre que cette Américaine n’est pas comme les autres. Même si elle troque le 5 cylindres Turbo de sa précédente génération pour un 4 pattes, elle n’en demeure pas moins performante. Elle ne demande que 4,7 secondes pour réaliser le 0 à 100 km/h et est capable de pousser le sprint jusqu’à 266 km/h.
Des performances proches d’une supercar rendues possibles grâce à son moteur de 350 chevaux pour 440 Nm de couple (même 470 Nm pendant 15 secondes via l’overboost) et sa transmission intégrale originale. Achetée à l’équipementier GKN, elle remplace le classique différentiel arrière par un arbre rigide et deux embrayages électroniques, un pour chacune des roues. Derrière ce jargon d’ingénieur, comprenez que cette Ford Focus RS sait différencier la vitesse de rotation entre les deux essieux au profit de l’arrière. De quoi créer d’impressionnantes situations de survirages en envoyant tout le couple à la roue arrière extérieure.
Un plaisir frénétique
Bon, ce n’est pas tout ça, mais la machine me titille et le plus important, c’est de passer de la théorie à la pratique. Pour cela, il faut dans un premier temps grimper à bord. Car si les sièges sport offrent un bon maintien et un confort correct, l’option sièges baquets oblige les passagers à les escalader tant ils sont haut perchés. Pied sur l’embrayage, j’appuie sur le bouton START. Le 4 cylindres s’ébroue en même temps que les aiguilles des compteurs s’animent. Pour sortir de l’emplacement de parking, il ne faut pas avoir la patte folle. L’embrayage ferme exige un minimum de retenue pour ne pas caler. Les difficultés ne s’arrêtent pas là, en effet cette belle bête ne braque absolument pas. Pour le reste, cette Focus RS se comporte comme n’importe quelle autre compacte. Il n’y aura que les badauds alertés par l’échappement et mes vertèbres tassées par les suspensions sèches pour me rappeler que cette Focus est un véritable bolide.
Enfin, la route s’ouvre et les zigzags sont en vue. J’enclenche le mode sport ! La direction et les suspensions se rigidifient. Le moteur et l’échappement respirent à pleins poumons. Le système à 4 roues motrices change de loi pour devenir plus incisif. En titillant la pédale de droite, l’auto se révèle enfin !
Je savoure d’autant mieux les 350 bourrins que le châssis permet d’en exploiter au mieux les ressources. La Focus RS virevolte d’un virage à l’autre avec un grip absolument énorme… En confiance, je passe en mode TRACK. Les 4 roues motrices se décident à privilégier le train arrière. Ma traction intégrale se met à remuer du popotin à chaque sortie de courbe. Joueuse et très facile à remettre en place, mes rictus indécents me trahissent.
Parfaitement inutile et à ne réserver qu’aux terrains privés, le mode DRIFT ravira les aficionados de la glisse, toutes aides déconnectées ! Un simple rond-point sur un supermarché désaffecté m’aura permis d’en juger. Pour faire un magnifique Donut tout en glisse dans un épais nuage de fumée blanche, il suffit d’engager la première, donner un coup de volant à l’intérieur du cercle, taper au fond de l’accélérateur et puis gérer les gaz. Aussi simple à dire qu’à faire ! (Note pour plus tard : essayer cette machine à Drifts sur circuit.)
Une banane permanente !
Ford nous propose un cocktail unique sur le marché. Avec 350 chevaux, un 0 à 100 en 4,7 secondes et une vitesse de pointe à 266 km/h, il n’y a guère que l’Audi RS 3 et la Mercedes A 45 AMG qui puissent rivaliser. Avec son tarif de 39 600 € (10 000 € de différence en sa faveur), elle fera oublier ses performances et sa finition qui restent en deçà. Par contre, sa facilité de conduite, son équipement complet et surtout son caractère joueur garantiront à son heureux propriétaire une banane permanente.
Note 16/20
Bien vu :
- Machine à kif
- Prix/Performance
- Look méchant
À revoir :
- Habitacle tristounet
- Rayon de braquage
- Suspensions horriblement dures
Place au comraratif de fiches techniques, entre ma nouvelle Ford Focus RS et la reine Mercedes A 45 AMG 4Matic :
2024 2624 km Automatique Diesel
2024 7000 km Manuelle Essence