Le hasard du calendrier veut que ce soit à peine quelques jours après la présentation du Trackhawk de 707 hp que nous essayions le SRT8, lui servant de base. Destiné à des ventes confidentielles sur notre territoire dans cette motorisation qui lui va pourtant à ravir, nous vous proposerons par conséquent, dans quelques semaines, l’essai de son homologue en V6 diesel. C’est parti sur les routes de Loire-Atlantique et de Vendée…
Sportive dehors, moins dedans
Le millésime 2017 est le dernier restylage de cette troisième génération de Grand Cherokee. Le SRT8 se repoudre la face avant en plus de recevoir de nouvelles aérations d’air sur le capot. On retrouve les importantes sorties d’échappement caractéristiques du modèle. La version sport se reconnaît également à ses étriers de frein rouges signés Brembo.
L’intérieur est nettement moins spectaculaire, tout particulièrement par rapport à la finition Summum essayée en parallèle, typée luxe. Il hérite du système Uconnect. Cet essai étant davantage orienté sur la conduite, j’entrerai plus dans les détails dans le prochain essai du 3.0 Multijet – Summum Signature. Sachez que le SRT débute à 84 700 €.
Un V8 qui sent bon l’Amérique
6,4 litres. Non, ce n’est pas la consommation normalisée, mais plutôt la cylindrée du moulin. À l’heure des riquiquis 3 et 4 cylindres européens, pas question pour le SRT de céder au diktat des lobbyistes. Et c’est tant mieux ! Totalement politiquement incorrect sur sa fiche technique, le Grand Cherokee l’est également au niveau de la bande-son. Dès le démarrage, il hurle à pleins poumons tandis que chaque accélération est ponctuée d’un cri à effrayer Godzilla. Dans le centre-ville de Noirmoutier-en-l’Île, ne comptez pas passer inaperçu. Vous êtes l’objet de toutes les attentions. Rien de négatif cependant, étant donné que les regards relèvent plus de l’admiration que de l’inquisition.
Au bruit s’ajoutent les performances. Les 468 chevaux du V8 Hemi propulsent l’engin de plus de deux tonnes à 100 km/h en 4,9 secondes. En parallèle, il peut compter sur 624 Nm pour s’assurer des dépassements en toute tranquillité. Dommage que l’accélérateur soit si mal dosé. Difficile d’accélérer sereinement sans avoir l’impression de décoller…
Il ne faut pas s’arrêter à l’aspect « rudimentaire » du V8 à simple arbre à cames et 16 soupapes. D’abord parce que cela apporte des atouts techniques (poids, distribution simplifiée…) et ensuite, car il embarque quelques technologies intéressantes telles que la désactivation d’un banc de cylindres. L’avantage est que le passage au V4 ne se ressent pas à la conduite ; l’agrément est préservé. Cela s’avère-t-il suffisant pour réduire efficacement la consommation ? De mon côté, j’ai eu un peu de mal à me raisonner, si bien que j’ai terminé l’essai à 20 l/100 km de moyenne. Pardon pour la fonte des glaces. Des confrères ont réussi à faire un joli 15 litres…
La transmission se fait par l’intermédiaire de la bien connue boîte automatique ZF à huit rapports. Ultramoderne, elle est également bien gérée et inclut un Launch Control pour les amateurs de départ-arrêté.
Un comportement largement au niveau
Oubliez les préjugés sur les voitures américaines soi-disant faites pour aller tout droit, surtout avec le Grand Cherokee qui possède un bel attirail d’assistances à la conduite. Le SRT8 ne les a certes pas toutes par rapport au reste de la gamme, il n’en demeure pas moins la fonction automatique sur la suspension, ainsi que les modes Sport, Track et Snow, en plus d’un bouton SRT.
L’assistance de la direction varie pour gagner en consistance. L’amortissement se rigidifie afin de limiter les mouvements de caisse. Malheureusement, comme souvent dans pareil cas, le résultat n’est profitable que sur un billard. À la moindre aspérité de la route, l’amortissement vire à la torture. Le mode automatique s’avère donc être la meilleure solution. Globalement, le Grand Cherokee SRT8 est plaisant à manier grâce à la combinaison de sa bande-son d’outre-tombe et de son comportement routier sérieux. Le freinage est très puissant pour contenir la fougue et la masse, tout en ayant été suffisamment endurant pour faire le travail sur la durée de l’essai.
Des watts, du gros son et une gueule d’enfer : telle est la recette de ce gros burger. Un beau produit à la forme exotique pour se démarquer, mais au fond suffisamment conventionnel pour ne pas le regretter…
BIEN VU
Quel son !
Boîte moderne et bien réglée
Reprises fracassantes
Un SUV agréable à regarder, ça existe !
À REVOIR
Amortissement caricatural
Accélérateur trop sensible
Note : 15/20
Tarifs à partir de 84 700 €
Crédit photo : Julien Fautrat pour La Revue Automobile
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2018 92058 km Manuelle Diesel
2022 22356 km Automatique Essence