Alpine A110 : le fruit de la discorde !
L’histoire de cette
nouvelle Alpine A110 est un brin originale puisqu’elle est l’enfant des
deux Carlos de Renault. On parle bien du patron, devenu depuis persona non grata,
Carlos Goshn et de son «
sous-fifre » de l’époque,
Carlos Tavares, devenu depuis le grand patron de
Peugeot et bientôt de Fiat.
Deux hommes qui se détestaient cordialement, et qui ont tout de même signé les chèques pour la résurrection de cette marque mythique capable de créer une machine hors normes.
Ce n’est pas sa machinerie qui est hors normes, puisqu’elle se contente d’un petit 4 cylindres turbo de 1,8 litre d’origine Nissan. D’ailleurs, ce petit cube ne propose « que »
252 chevaux pour 320 Nm de couple. Une belle cavalerie, mais bien loin des armadas que peuvent nous mettre à disposition les Teutons.
Ce n’est pas non plus sa boîte de vitesses automatique à double embrayage qui se contente de sept rapports. Si elle ne provient pas de Renault, sa conception n’a rien de révolutionnaire. Bien au contraire même puisqu’elle se retrouve à bord d’autres modèles de l’Alliance.
Encore moins sa carrure, qui se calque à peu de chose près à celle d’une Clio avec : 4,18 mètres de long et 1,80 mètre de large.
Par contre, si l’on additionne tout cela à un châssis en aluminium et au savoir-faire des ingénieurs de Renault Sport, cela donne une machine digne de la toute première
A110 conçue par Jean Rédélé.
Pour preuve, elle se tape le
0 à 100 km/h en seulement 4,5 secondes alors que la vitesse maximale est limitée électriquement à 250 km/h. Des chiffres, que l’on n’avait pas vus dans une fiche technique de Française depuis fort longtemps !
Alpine A110 : ma petite Légende !
Au début de sa carrière, Alpine ne proposait qu’une seule version de sa nouvelle A110. Aujourd’hui, vous avez le choix entre plusieurs versions. L’
A110 Pure fait office d’entrée de gamme. L’
A110 Légende avec son équipement se la joue plus GT et l’
A110 S devient le fer de lance sportif avec une augmentation de sa cavalerie à 292 chevaux.
Pour notre essai, nous avons choisi la
Légende qui arbore ses jantes spécifiques, un peu à l’ancienne, et une teinte qui abandonne le célèbre bleu, pour ma part, trop répandu.
Dans l’habitacle, cette Alpine mêle rétro et modernité avec une planche de bord accueillant 2 écrans digitaux. Le premier est derrière le volant et remplace les traditionnels compteurs à aiguilles. Le second trône au centre du cockpit.
L’ensemble de la cabine est très bien présenté, surtout avec ce cuir matelassé chocolat qui recouvre les contre-portes et les sièges sport. Par contre, si l’on se penche sur l’assemblage, on ne peut que regretter leur qualité médiocre et c’est sans parler des commandes de la radio derrière le volant et du pathétique système multimédia qui semble tout droit sorti des débuts des années 2000. C’est simple, j’ai toujours utilisé mon smartphone, tellement le GPS est lamentable. Bien heureusement, la sono est plutôt bien faite !
Ce n’est pas l’espace de vie qui va rattraper ces défauts. C’est simple, dans l’habitacle, il n’y a aucune boîte à gants ou compartiment de rangement.
Question soute à bagages, c’est un peu la crise du logement. Il faudra se contenter d’un
coffre à l’avant de seulement 96 litres par manque de profondeur, et 100 litres à l’arrière difficilement exploitable à cause de l’ouverture de la malle.
Si vous avez des projets de week-end avec une
Alpine, un conseil : partez léger et seulement avec des bagages souples.
Alpine A110 : Émotion !
Tout change cependant lorsque l’on appuie sur le bouton rouge. Le petit 4 pattes s’ébroue avec de belles vocalises et fait monter tout de go votre pouls. Il faut dire que l’
échappement provenant des spécialistes d’Akrapovic fait parfaitement son office.
Étrangement, en zone urbaine, elle se conduit facilement. La boîte de vitesses enchaîne les rapports sans le faire savoir. La direction est plutôt douce. Les suspensions, légèrement fermes, sont parfaitement épaulées par le maintien des sièges sport. Son gabarit de citadine lui permet de se faufiler entre les grosses berlines.
Sur routes rapides, ses qualités se confirment avec le bitume plus lisse. Elle est même frugale et peut se contenter d’une moyenne inférieure à 7 litres.
Une consommation qu’il me sera très difficile de conserver sur routes départementales.
Pas qu’elle soit devenue gourmande, mais je ne sais pourquoi, mon pied droit est devenu bien lourd tout d’un coup.
Impossible de résister à l’appel de la cavalerie placée juste derrière moi. Le train avant colle littéralement au macadam alors que l’arrière pousse avec vigueur… et si l’envie vous vient d’essayer de déconnecter l’ESP, sachez qu’elle vous demandera de maîtriser le contre-appel. Facile, jouissif, cette
Alpine est bien digne de la première A110. Elle joue sur le plaisir de conduire plus que sur les performances brutes.