La Clio fêtera l’année prochaine ses trente ans. 15 millions d’exemplaires se sont écoulés, dont 2,6 millions rien que pour la Clio 4 qui avait pour particularité de se vendre mieux chaque année que la précédente. Elle est en France la voiture la plus vendue, tous segments confondus, et leader en Europe du segment B. Inutile de préciser que l’ambition pour la nouvelle Clio 5 est de faire au moins aussi bien…
Nouvelle Clio : dans la continuité
On a toujours critiqué
Renault de n’offrir jamais de continuité entre deux générations d’un même modèle. En cause, la dégradation de l’ancienne génération sur le marché de l’occasion. Cette fois, le constructeur a rompu avec cette mauvaise habitude et… les critiques fusent encore : « Mais c’est la même ! ».
Bref, le design de la
Clio IV est l’une des raisons de son succès. Les évolutions se concentrent sur les points suivants : le porte-à-faux avant réduit de 12 mm, la largeur des voies arrière est réduite, et le « C-Shape » qui s’étend petit à petit à l’intégralité de la gamme puisque même la Twingo III restylée en dispose. Les poignées des portes arrière sont toujours cachées,
bien que ce procédé n’ait pas été retenu sur la Megane IV.
Pour dynamiser le style, on remarque la présence de lignes sur le capot tandis que des lignes de chrome entourent les vitres. En outre, les feux avant sont 100 % LED. La finition RS-Line se distingue par sa lame F1, son diffuseur arrière factice ou bien encore les multiples logos RS-Line installés sur la carrosserie (et à l’intérieur avec notamment le logo de Renault Sport sur le volant).
Renault Clio : objectif habitabilité
La qualité perçue dans l’habitacle fut l’une des forces de la Clio III. La IV en a été l’exacte opposée et a dû attendre son restylage pour progresser. Cette fois, Renault a travaillé le sujet en bannissant davantage les plastiques durs. Il reste un point insatisfaisant sur nos modèles d’essai : le bas de la console centrale mal fixée. Officiellement, il s’agit de préséries. À voir donc…
La planche de bord en vague est orientée vers le conducteur. Le nouveau volant incorpore un airbag plus compact, et la colonne de direction a également été réduite. Le tableau de bord incorpore un Smart Cockpit, décidément bien à la mode, dont la pièce maîtresse est l’écran multimédia pouvant aller jusqu’à 9,3" (un écran de 7" est aussi disponible). Il embarque le système « Easy Link ». Sa grande taille est l’argument marketing le mettant en valeur bien que cela nuise à son intégration à la planche de bord. Une critique qui vaut, cela dit, pour nombre de véhicules… La barrette piano contient les commandes directes. La ventilation a été laissée exprès dessus et c’est une excellente chose. Les constructeurs semblent enfin revenir en arrière !
Le nerf de la guerre est l’habitabilité. Pour en proposer toujours plus sans augmenter les dimensions de la voiture, il faut jouer d’inventivité. Les sièges avant, à l’assise plus longue, ont été redessinés pour l’espace aux places arrière. La console centrale dispose de 26 litres de rangement, en plus de la contenance fournie par l’accoudoir central coulissant. Quant au coffre, sa capacité de chargement est de 391 litres. Pour toucher le cœur – et les tympans – des mélomanes, Renault collabore avec Bose. Le système Audio Bose contient 9 haut-parleurs (dont le caisson de basse logé dans l’aile arrière).
Et financièrement, où se situe cette R.S. Line ? 1 300 € plus chère que l’Intens, ses tarifs français sont de 24 100 € sur le Tce 130 EDC contre 21 400 pour la motorisation inférieure (100 chevaux en boîte manuelle). Quant au dCi 115, il est facturé 24 200 €. Pour finir, la finition Initiale Paris sera prochainement déployée. Typée premium à l’instar de la Vignale chez Ford, elle coûtera 1 900 € de plus que la R.S. Line à motorisation équivalente.
Nouvelle Clio : technologies
La Clio V est connectée, électrifiée (l’année prochaine) et dispose des dernières aides à la conduite. Citons pêle-mêle l’aide au freinage d’urgence, la reconnaissance des panneaux, le maintien dans la voie, le détecteur d’angle mort, l’assistant autoroute et trafic et la caméra à 360°. La navigation est connectée à Google afin d’offrir des services tels que les tarifs des stations-service.
Nouvelle Clio : 130 chevaux suffisants
Pour le moment, et en attendant la motorisation E-Tech hybride basée sur le 1,6 litre, ce nouveau bloc de 1,3 l chapeaute la gamme. Né du partenariat avec Daimler (Mercedes), il remplace les multiples 1 200 cm3 qui se sont succédé ces dix dernières années. Si 130 chevaux peuvent paraître justes, sur le papier, il ne faut pas oublier que la Twingo RS – reposant sur une base de
Clio II plus légère que la Clio V – ne développait en son temps que 133 chevaux. Mais, surtout, la face cachée de ce Tce est son couple plus que généreux avec pas moins de 240 Nm ; soit la valeur exacte des premières Clio IV RS ! De quoi assurer de bonnes reprises. En résumé, ce moulin combine la puissance de la Twingo RS au couple de la Clio IV RS. Ce n’est pas si mal pour une version sans prétention sportive.
En comparaison de la
Clio GT 120 EDC de la précédente
Clio en phase 1, l’agrément progresse énormément. D’abord d’un point de vue mécanique grâce à un moteur plus rond. Il n’aime pas prendre les tours, son truc à lui, c’est plutôt les régimes intermédiaires. Avec 100 ch/l sur un bloc turbocompressé, ce n’est guère étonnant. L’autre bonne surprise concerne la boîte EDC à double embrayage à sept rapports, plutôt agréable. Il reste toujours quelques approximations dans la gestion, mais pas plus que chez la concurrence. Les petites palettes au volant corrigent le défaut de la Mégane IV où la palette vient « buter » sur le commodo gérant le volume, en bas à droite.
En revanche, j’émets un premier bémol sur le dosage de l’accélérateur, trop agressif. Au moins, cela profite aux départs-arrêtés. Le second vise la consommation, dont la moyenne a tourné autour des 7 l/100 km sur les parties les moins rapides de l’
essai…
Nouvelle Renault Clio : du nouveau en dessous
La meilleure preuve qu’il s’agit d’un tout nouveau véhicule se situe au niveau de la plateforme. La CMF-B est, comme son nom le laisse supposer, dérivée de celle de ses grandes sœurs. Sur la plateforme seule, elle économise 50 kg. Un gain vite repris par les différents équipements rajoutés d’une génération à l’autre, naturellement.
Il faut préciser d’emblée que la R.S. Line n’est qu’une finition esthétique, à l’instar de ce qu’était la GT-Line auparavant. Le châssis n’a pas été retravaillé par Renault Sport Cars qui planche de son côté sur la faisabilité d’offrir une succession à la longue saga Clio R.S. (détaillée dans son intégralité dans le livre «
Les virages dans la peau ») en tenant compte des multiples contraintes environnementales, et donc fiscales, dictées par l’Europe. Rappelons que Peugeot Sport s’oriente vers une 208 II GTi 100 % électrique. C’est dire la difficulté de l’exercice…
Le principal axe de travail de la
Clio V vise les suspensions.
Renault affirme clairement vouloir revenir au plaisir de conduite – sous-entendu la Clio IV avait délaissé ce point. Toujours pas de suspensions pilotées au programme, Renault reste fidèle à du matériel passif, partant du principe qu’il vaut mieux une suspension bien paramétrée pour tout faire. C’est sérieux, mais plus ferme que par le passé. Sur chaussées dégradées, la perte de confort semble assez sensible. La Régie est peut-être allée trop loin dans sa reconquête du plaisir de conduire ! La direction est d’ailleurs bien calibrée. Pas trop assistée, elle retranscrit correctement les informations dans le volant. Il n’y a aucune remontée de couple. Le Multisense permet de paramétrer la voiture en trois modes de conduite (Eco, Sport et MySense) et huit choix d’ambiance. Pour finir, il est à noter que les freins à disques
sont automatiquement livrés en série avec le frein à main électrique.
Ayant subi plusieurs averses durant notre première journée à Lisbonne, nous avons remarqué une difficulté à faire passer le couple au sol dans ces conditions. Les pneus Continental EcoContact sont en difficulté et le voyant d’antipatinage s’est régulièrement allumé…