Essai Skoda Superb iV : chaînon manquant ou maillon faible ?

Les tendances évoluent avec le temps, mais surtout avec les normes CO2. En bon élève, le groupe Volkswagen a déployé progressivement sa stratégie, avec des modèles hybrides comme la Golf GTE et très récemment électriques avec les ID.3 et ID.4. Pour autant, les marques du groupe n’oublient pas de profiter de ces technologies. Après la Citigo e iV basée sur la VW e-Up!, c’est au tour du vaisseau amiral de Skoda de succomber à l’hybridation, en se basant sur la Passat GTE restylée. Hybridation et routière font-elles bon ménage ?

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Skoda Superb : Une silhouette à la hauteur de son nom ?

Superb. Avouez que pour une voiture, cela ferait presque prétentieux. Pourtant, lorsque l’on s’attarde sur sa plastique, cela ne semble pas usurpé.
Suite au récent restyling, la face avant évolue et continue d’arborer des phares au design anguleux combinés à une calandre élargie. La marque tchèque n’a jamais fait dans la démesure stylistique, mais arrive à combiner élégance et identité propre. De profil, la silhouette de la Superb est on ne peut plus claire. La poupe incorpore des feux en crochet, reliés par une barre de chrome et affirmant haut et fort son appartenance avec Skoda. Tout cela est sobre et efficace !
Même en cherchant bien, la motorisation pHEV n’apporte pas de différences esthétiques hormis un discret logo iV sur la malle de coffre et la trappe de recharge électrique qui reste presque invisible. Elle est parfaitement intégrée à la calandre.

Dans l’habitacle, on retrouve un intérieur typique du groupe VW. C’est qualitatif et bien ajusté. Et comme le reste de la production, il manque clairement d’originalité. Toujours est-il que l’ambiance claire de notre intérieur haut de gamme, Laurin & Klement, égaye un peu le tout.

Si à l’extérieur les éléments distinctifs de cette version pHEV ne sont pas légion, à l’intérieur, c’est tout aussi discret. En dehors de l’affichage de certaines infos sur les compteurs digitaux (qui font toujours leur petit effet) et d’un bouton E présent sur la console basse, on ne trouve rien d’autre.
La Superb est plébiscitée par les chauffeurs professionnels et ce n’est pas pour rien. Car niveau confort, elle sait recevoir, d’autant plus dans cette finition haut de gamme Laurin & Klement. On se retrouve avec de magnifiques sièges en cuir, confortables et au bon maintien. On se sent chez soi dès que l’on prend place à bord.
Les passagers arrière ne sont pas oubliés avec un très bon espace aux jambes et une garde au toit satisfaisante pour les plus grands. Il leur faudra toutefois composer avec un imposant tunnel de transmission, qui limitera le transport à 2 personnes.

Si la Superb affichait un très bon volume de coffre avec 625 l (1 760 l sièges rabattus), cette dernière se retrouve amputée de 140 litres. À 485 litres, elle perd son titre du plus grand coffre du segment. À titre de comparaison, une Peugeot 508 HYbrid dispose de 530 litres. En cause, la batterie située sous le plancher qui déporte le réservoir de carburant sous le plancher du coffre.


L’Hybride rechargeable : un paradoxe

Cette version iV dispose d’un moteur thermique 1.4 TSI de 150 ch, associé à un moteur électrique de 116 ch. Cela permet à la Superb d’effectuer jusqu’à 56 km théoriques sans réveiller le moteur thermique (comptez plus sur 42 km réels).
Contact mis, la Superb démarre alors dans le silence le plus absolu et affiche dès les 1ers tours de roue une certaine aisance à se déplacer. Cette dernière est d’ailleurs très policée et le fait avec une réelle douceur grâce à la conduite en tout électrique, à basse vitesse.

Dans cette variante hybride, la ville semble être le terrain de jeu de cette Superb. Il est possible d’opter pour une conduite forcée en tout électrique ou privilégier la bascule avec le thermique afin de préserver l’autonomie de la batterie. L’avantage de l’hybridation est donc de pouvoir réduire son empreinte carbone comme sa consommation. Cette dernière a été relevée à 3,7 l/100 et si l’intérêt est bien réel, il peut montrer rapidement ses limites si l’on s’aventure hors de la ville.
Bien qu’il soit possible de prolonger l’autonomie en jouant avec le frein moteur, le déficit de recharge sera trop grand pour espérer effectuer de longs trajets sur autoroute. Il faudra alors composer avec les 150 ch du moteur thermique qui auront pour lourde tâche de mouvoir les 1 730 kg de cette Superb iV. Bien que le petit 1.4 ne rechigne pas à la tâche, avec 250 Nm de couple disponibles dès 1 500 tours, on va se retrouver avec un véhicule au comportement pataud et à la consommation qui s’envole.

La sentence tombe rapidement avec une moyenne de 7,8 l/100, un score proche d’un moteur thermique classique, de puissance similaire, mais sans les avantages. D’autant plus que pour pouvoir intégrer les batteries, Skoda a dû effectuer quelques modifications et compromis, ayant un impact sur le volume de coffre, mais surtout sur la capacité du réservoir, qui passe alors de 66 à 50 litres. Un comble pour une routière… non ?

L’intérêt de cette motorisation hybride reste soumis à plusieurs conditions telles qu’effectuer des trajets urbains avant tout et surtout d’avoir une borne de recharge à disposition régulièrement. Il sera possible de recharger la batterie en pratiquant l’écoconduite via le lever de pied et le mode Eco afin de récupérer un maximum d’énergie lors des phases de freinages. A contrario, c’est via une prise de recharge domestique à 2,3 kW ou 3,6 kW qu’il faudra le faire, en espérant récupérer 80 % de la batterie, respectivement en 3 h 48 et 2 h 24. Malgré tout, le confort à bord est royal, quel que soit le rythme de conduite, et ce malgré la présence de jantes optionnelles de 19 pouces (à 460 euros). Il faut dire que notre version d’essai Laurin & Klement dispose de série du DCC. C’est le système de suspensions adaptatives. Pourtant, ce dernier se montrera trop doux en conduite à haute vitesse, provoquant un effet chamallow désagréable sur le train avant et incitant paradoxalement à basculer la suspension en mode sport pour limiter cet effet.
Si l’envie vous prend d’aller titiller les performances avec cette Superb iV, il faudra relativiser. Accouplée au mode sport de la boîte DSG et du DCC, cette routière sait se montrer agile en courbe, mais n’affiche pas de train aussi incisif que sur sa variante RS Line.

De plus, le freinage manque un peu de mordant. Il s’agit certainement du même système que sur les autres motorisations, mais n’étant pas prévu pour gérer le surpoids de cette version, cela le rend plus paresseux. En même temps, ce n’est pas sa vocation.

Les équipements proposés sont identiques à ceux des autres motorisations et de sa cousine la Passat GTE, tels que le digital cockpit (qui fait toujours son petit effet), les aides à la conduite (en option toutefois) ou encore le GPS tactile de 10 pouces.
L’affichage digital des compteurs est lisible et ne noie pas le conducteur sous une tonne d’informations inutiles. Au pire, vous pourrez changer parmi les différents écrans proposés, plus orientés navigation, aides à la conduite ou encore consommation. Fait étonnant sur ce niveau de gamme, on ne retrouve pas d’affichage tête haute, de série comme en option.

Avec une telle contrainte d’utilisation en tout électrique, on se demande s’il ne vaut mieux pas opter pour un TDI 150 qui affiche des consommations raisonnables, et ce quel que soit le type de trajet.


Superb écologique : Aussi chère que du bio ?

Notre configuration d’essai Laurin & Klement est la plus haute finition du catalogue. Les tarifs démarrent à 51 190 euros avec cette motorisation hybride rechargeable. Pour ce prix, les équipements de série sont nombreux et qualitatifs, tels que les projecteurs LED, la suspension pilotée DCC, le hayon électrique, les sièges cuir ventilés ou encore le digital cockpit.

Pour autant, Skoda vous incitera à piocher dans le catalogue des options si vous souhaitez avoir les aides à la conduite dernier cri (alertes collisions, détection des panneaux…) moyennant 1 150 euros ou encore la caméra 360 pour 500 euros.

Face à la Tchèque, nous retrouvons sa cousine germanique, la VW Passat GTE et sa rivale française, la 508 HYbrid.

La Passat GTE voit son tarif démarrer à 50 820 euros, mais propose de série les équipements de sécurité. En revanche, il faudra piocher dans le catalogue des options pour retrouver les phares Matrix LED à 2 175 euros ou encore le DCC à 1 165 euros ainsi que les sièges cuir à 650 euros, faisant grimper la facture à un tarif supérieur à ceux de la Skoda Superb.

Côté Peugeot, la 508 GT Pack Hybrid 225 (et offrant 50 km d’autonomie en full électrique), affiche un tarif premium de 52 600 euros. En revanche, la Française propose de série un équipement ultra-complet avec les sièges cuir, toutes les aides à la conduite et au stationnement ainsi que le hayon mains libres. En option, il vous sera possible d’opter pour le night vision à 1 400 euros. Mais la lionne marquera franchement le pas avec son espace habitable de « berline-coupé ».

Sur les premières finitions proposées avec la motorisation hybride, la Skoda Superb iV affiche un tarif de 44 100 euros, la rendant plus accessible qu’une Peugeot 508 dont le tarif démarre à 46 500 euros et affichant des équipements sensiblement identiques. Hors comparatif, il n’y a pas d’alternative en finition d’accès pour la Passat GTE.

Conclusion:

Ni le maillon faible et encore moins le chaînon manquant, cette Skoda Superb iV hybride rechargeable est une alternative qui peut avoir sa place sur le marché des hybrides. D’autant qu’elle se montre bien positionnée par rapport à la concurrence. Mais il faudra clairement faire un calcul de rentabilité pour qui souhaiterait en faire l’acquisition. Si vous ne faites que de l’urbain et disposez aisément de bornes de recharges, elle peut vous intéresser. Autrement, penchez plutôt pour une alternative thermique sous peine de subir les défauts de cette motorisation plutôt que ses avantages.


Performance


Performance
3 / 5
Tenue de route
3 / 5
Habitabilité
5 / 5
Consomation
3 / 5
Prix
3 / 5
Confort
4 / 5

Verdict : la raison

Verdict : la passion

  • - Espace à bord
  • - Confort à bord
  • - Qualité des assemblages
  • - Conso batterie vide
  • - Freinage manquant de mordant
  • - Comportement trop souple pour certains

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