14 juillet : quelles sont les voitures françaises emblématiques ?

Il ne s'agit que d'un premier lot de propositions, d'autres vont suivre dans l'article. En remontant plus loin dans le temps, nous pourrions ajouter les Facel-Vega, Monica 560 ou plusieurs Talbot. Et si nous étions provocateurs, nous citerions Bugatti.

ALPINE
Je sépare Alpine de Renault pour que cesse l'insupportable mention de Renault Alpine même si Renault a décidé de re-brouiller les pistes avec ses finitions scandaleuses Esprit et Atelier Alpine. Sans oublier l'A290.
Il ne faut pas sous-estimer le rôle de Chappe et Gessalin dans l'histoire d'Alpine. Toutefois, le premier modèle le plus emblématique est la Berlinette et, plus précisément, sur l'A110. Car, il faut est utile de rappeler qu'il n'y a pas qu'une carrosserie de Berlinette, tout comme il n'y a pas qu'un type de motorisation de la Berlinette. Née sous le nom Tour de France, la Berlinette fut présentée sur l'A106 ; avant d'être suivie par l'A108. Toutes ces évolutions sont détaillées dans le livre intégral de 304 pages "Les flèches de Dieppe" (dont les photos sont extraites).
La victoire au Championnat du Monde des Rallyes en 1973 est l'apothéose pour Jean Rédélé, contraint de laisser Renault prendre des parts dans sa marque lancée en 1955 (voir notre article sur les 70 ans d'Alpine). L'A310 n'eut pas la carrière escomptée, malgré un regain de ventes dans ses successives versions V6. Puis, Renault fut accusé d'avoir mené Alpine à sa perte avec les GTA et A610, dont certaines versions sont pourtant excellentes. Mais c'est bel et bien Louis Schweitzer qui scella le destin d'Alpine, en 1995, un mois de juillet, encore.
Grâce à un noyau dur notamment constitué de Bernard Ollivier et Jean-Pascal Dauce, sans oublier Carlos Tavares et même Carlos Ghosn, objectivement, la renaissance d'Alpine se concrétise par l'A110 AS1 (Alpine Step 1). Plébiscitée par le monde entier, elle prendra malheureusement fin l'année prochaine. Sa succession se prépare à Dieppe avec le crossover électrique A390, en attendant qu'une nouvelle A110 (voir nos premières informations) ne soit dévoilée, y compris en cabriolet ou targa.
Espérons que le virage électrique réussisse à Alpine même si nous savons que Alpine Cars pourra profiter de l'adoucissement d'Euro 7 pour poursuivre l'aventure en thermique, a minima avec une hybridation relativement légère.

RENAULT
Si le sorcier Amédée Gordini a transformé la R8 en mythe, j'ai toutefois décidé de commencer par un projet que je connais mieux, le 822 initié par Jean Terramorsi. Malgré son décès, ce projet va devenir réalité et prendre le nom de Renault 5 Turbo. De la R5, il ne reste en réalité pas grand chose. Le premier coup de crayon est signé Marc Deschamps, qui a accepté de partager ses souvenirs dans le livre Renault Sport "Les extraordinaires" (dont sont également extraites les photos). La R5 Turbo renaît de ses cendres, sans turbo, mais avec une bonne dose de watts électriques.
J'ai préféré quitter le mode du sport pour aller vers le luxe à la française en citant la R25, dont la Baccara est la version ultime. Toutefois, la Clio Williams aurait évidemment sa place. La R21 Turbo également, même s'il est nécessaire de rappeler sans cesse que la R21 Turbo commercialisée est une pure Renault, c'est-à-dire un produit strictement mis au point par les équipes de Rueil. A la différence d'autres modèles développés à Dieppe, par le BEREX. La même opposition existe entre la Clio 16S, pure Renault et seule Clio sportive de l'histoire de l'histoire développée par Renault, et la Clio Williams du BEREX.
Contrairement aux bêtises que l'on peut lire un peu partout, la Safrane Biturbo a la carrière attendue. C'est bien pour ça que Irmscher et Hartge. Enfin, Hartge, c'est vite dit puisque les mêmes bêtises circulent. Les anciens du BEREX ne se sont pas privés de rétablir la vérité dans le livre Renault Sport... 
Le Spider, premier modèle Renault Sport, pourrait être cité tant il demeure un produit d'exception pour un constructeur. Quant aux Clio V6 (puisqu'il y en a deux assez différentes), elles retrouvent leur lettre de noblesse grâce au phénomène des youngtimers. Enfin, Renault Sport se fit un nom grâce aux multiples records au Nürburging en Megane RS.

CITROEN
Stellantis, et PSA avant lui, a décidé de tuer Citroën en faisant une marque bas de gamme à peine concurrente de Dacia. Aujourd'hui, Citroën rime avec Takata(strophe). Même s'il est vrai que Citroën peut aussi être symbolisé par la 2 Chevaux (Deuche ou Dedeuche), la voiture populaire par excellence, en sortie de guerre. Dans ce cas, suivez votre logique jusqu'au bout et faites du néo-rétro puisque cela fonctionne avec la Fiat 500 et la Renault 5 !
Pourtant, les Chevrons sont historiquement une marque haut de gamme synonyme d'innovations techniques. La plus emblématique de toutes est la DS, chère au Général de Gaulle.
Puis, il y eut la SM, née du rachat de Maserati par Citroën. Malheureusement, son V6 mal né, les limitations de vitesse et la vignette ne lui facilitèrent la vie. C'est d'autant plus rageant que les V8 d'Alfieri sont extrêmement bien conçus et fiables. Citroën finit par devoir laisser le Trident faire faillite. 
Les vieux modèles sportifs telles que la Visa 1000 Pistes et la BX 4 TC ne furent guère enthousiasmantes. La BX Sport fut bien plus mémorable. Par ailleurs, la CX connut une belle carrière tandis que le haut de gamme s'acheva avec la C6, sans succès.
Entre temps, Citroën trouva le moyen de ne jamais bénéficier des 9 succès de Sébastien Loeb en WRC, en sortant des C4 VTS sous-motorisées.
Ne comptez pas sur moi pour évoquer la marque DS, née sans légitimé et dont la carrière se poursuit sur rien, ni le concept DS SM qui est un non-sens historique.

VENTURI
Venturi est notamment née de la collaboration entre deux hommes : Claude Poiraud et le designer Gérard Godfroy. Deux personnages qui ont d'ailleurs participé au livre Alpine, le premier étant un ancien d'Alpine et le second ayant remporté le concours de la face avant pour la GTA, chez Heuliez. De plus, M. Godfroy est également connu pour avoir mis sa patte sur la Peugeot 205 !
Né MVS, Venturi aurait pu être un second Alpine si un grand groupe français y avait pris des parts. L'utilisation du V6 PRV a toujours été reproché à Venturi. Non sans mauvaise foi, les variantes utilisées étant toutes à manetons décalés. Le turbo et la mise au point châssis furent louées de tout temps dans tous les essais.
Nous eûmes la chance de réaliser une séance photos exclusive pour une 400-GT, surnommée la F40 française.
Une autre réussite de Venturi est l'Atlantique, qui connut deux évolutions moteur dont la dernière en date est basée sur le V6 ES (surnommé PR), n'ayant plus rien à voir avec le PRV avec son angle d'ouverture à 60°.