24 h du mans motos la suzuki devant apres 8 heures de course

Sans vouloir déjà tirer des enseignements à propos de cette première course d'endurance, nous pouvons tout au moins nous accorder sur quelques points essentiels mis en lumière par ces premières heures de compétition.
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Comme nous pouvions nous y attendre, la guerre entre les 5 marques est bel et bien déclarée. Honda avec la no 111, semble avoir pris un léger avantage psychologique, tant par son rythme de croisière fort bien cadencé par ses trois pilotes, que par sa consommation modérée, qui sans vraiment étonner, inquiète les concurrents lui faisant la chasse.

Chutes chez Kawa et Suzuki

La Kawasaki no 11 toute fringante est allée au tapis, par péché d'orgueil déplorait Gilles Stafler, le manager, pestant vraiment fort après Fabien Foret en précisant que décidément un pilote de vitesse ne peut jamais intégrer vraiment cette notion d'endurance, qui lui avait pourtant été rappelée par moi et par Gregory Leblanc son coéquipier .

La Suzuki no 1, qui avait très bien entamé la course avec Vincent Philippe, en bagarre coriace avec la Kawasaki, la Yamaha no 7 et la Honda no 111, avait rendu du terrain après  une chute d'Anthony Delhalle. Le moral n'était aucunement atteint au sein du SERT, où l'on comptait sur une baisse de la température pour se lancer vraiment dans la lutte avec des armes de nature à inquiéter tous les autres prétendants à la victoire.

Chez Yamaha,  Eric de Seynes, directeur général de Yamaha Europe, nous confirmait tous les espoirs mis sur cette R1 en nous précisant: les deux teams qui nous représentent officiellement ont opté pour des choix différents. Le Yart a choisi tout ce qui était développé par le groupe, au risque de voir certaines entités sensibles exposées aux chocs. Le GMT 94 a adopté la démarche quasi inverse en privilégiant toutes les pièces qui pouvaient être réparables facilement.

De fait, ces choix découlant de la philosophie des deux teams, sont bien illustrés par l'évolution de la course, qui voit le Yart N°7 se battre devant avec une constance chronométrique assez stupéfiante.

En tout cas, une bonne dizaine de machines régalent le public, et sans doute également les téléspectateurs, par des trajectoires superbes, des attaques osées et quelques freinages d'anthologie. Il n'est pas inutile de préciser que les machines de pointe croisent à des vitesses supérieures à 210 km/h ! Les ravitaillements exécutés en une quinzaine de secondes (changement de pilotes compris !) constituent également des moments forts, au cours desquels toute l'équipe semble jouer à chaque fois sa survie au classement.

C'est d'ailleurs à l'occasion de ces ravitaillements que, depuis le début de la course, on assiste quasiment à une valse des leaders puisque la Suzuki no 30 ne laisse pas la Honda no 111 jouer toute seule avec la Yamaha no 7, les trois se tenant quasiment par la barbichette dans le même tour depuis de nombreuses boucles.

La nuit tombe

On a passé le quart de la course, la nuit gagne progressivement du terrain, les faisceaux des phares  prennent de plus en plus de relief, les traitrises de la piste doivent plus être devinées que réellement perçues, et il semble que le petit ordre établi entre les trois motos de tête doive se maintenir, alors que la température plus basse rend la piste moins glissante.

Pourtant, la faiblesse que l'on connaissait sur la Honda la saison dernière frappe à nouveau. La belle démonstration d'aisance de la no 111 est perturbée. Des soucis d'embrayage éjectent donc la Honda du tiercé de tête et la rejettent à la douzième place. Puis un nouveau problème de connexion électrique, obligeant Foray à ramener la moto à la poussette, aggrave la situation puisque la Honda repart en 22e position !  Après la Kawasaki no 11, voilà donc deux motos favorites évincées a priori de la lutte finale pour le podium. Yamaha chasse avec ses deux motos à moins d'un tour derrière la Suzuki qui s'avère au premier abord plus rapide.

La science de la course et l'expérience du vieux renard de l'endurance, en l'occurrence Dominique Méliand manager du SERT, devraient trouver l'occasion de se manifester à nouveau dans les heures à venir.

Étienne Masson, le petit dernier à être admis à rouler au Sert, team qu'il a toujours rêvé d'intégrer, s'applique à ne pas décevoir le chef et aligne des chronos rapides et réguliers, ne constituant en aucune façon un maillon faible dans le trio. A noter que la BMW no 13, après un stop and go de 30 secondes pour vitesse excessive dans l'allée des stands, a connu quelques soucis mineurs mais suffisants pour la reléguer à la dixième place. Plus grave, le team R2CL sur la Suzuki no2, qui effectuait une prestation de haut niveau avec un équipage très international, a déclaré forfait pour des questions de sécurité. Une surchauffe et un léger suintement d'huile, faisant craindre une explosion du moteur avec projection d'huile sur la piste, ont conduit le manager avisé à garder la moto au stand, la mort dans l'âme.

Le public connaisseur apprécie sans réserve les performances époustouflantes des motos directement issues de la série. Il faut dire que c'est bluffant. Les Kawasaki no 95 de Qatar Endurance et no 33 de Louit Moto, s'amusent comme des petits fous à tenter d'empêcher la Suzuki du Junior Team no 72 d'occuper la première place en Superstock. Mais là non plus, rien n'est joué, rien n'est gagné.

 Crédit photographique: Gilles Vitry La Revue Automobile

Le classement après le premier tiers de course:

1- no 1 Suzuki Sert 281 tours

2- no 7 Yamaha Yart à 1'

3- no 94 Yamaha Gmt 94, 279 tours

4- no 8 Kawasaki Bolliger, 277 tours

5- no 55 Honda National Motos, 276 tours

6- no 72 Suzuki Junior Team, 276 tours ,

7- no 33 Kawasaki Louit Moto, 276 tours

8- no 95 Kawasaki Qert, 276 tours

9- no 13 BMW Penz 13, 274 tours   

10- no 66 Kawasaki Sarazin racing team, 274 tours

 

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